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 People help the people ◄ Blackbird Family

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MessageSujet: People help the people ◄ Blackbird Family   People help the people ◄ Blackbird Family EmptyJeu 11 Juil - 0:26



 
and your heart is the heart of a life

« La famille, c'est chiant. Barbant, ennuyant, inintéressant. J'ai jamais regretté de ne pas en avoir une ; j'ai jamais vraiment su ce que c'était non plus. J'me contentais des perfections qu'on voyait à la télé ; des commentaires acerbes de ma droguée de mère et de son aversion pour la société. C'est sans doute de sa faute, de son caractère et de son infuence ; je ne voulais pas avoir des copies d'elle présentes dans mon existence. Une suffisait ; une suffirait. Alors je me suis toujours contentée d'être seule dans ce petit appartement pendant qu'elle travaillait ; de me faire à bouffer, de signer mes mots, d'apprendre ce que j'étais capable d'apprendre. J'aurai presque pu me faire la conversation tant notre maisonnée était silencieuse, tant notre relation mère-fille était fade. Mais je ne lui en ai jamais voulu ; elle avait eu la force de me supporter et de m'élever alors que bien d'autre aurait abandonné avant elle, avant les sorties, la drogue, le sexe, les problèmes au bahut et Jude, évidemment. Même si elle est sans doute la personne la plus désagréable que je connaisse, elle demeure aussi la plus brave et, à mes yeux, c'est assez crédible pour qu'elle reste ma mère.

Je ne m'attendais pas à ravoir à faire aux Blackbirds et encore moins après la soirée mémorable du bar. Revoir Paul avait été l'expérience la plus traumatisante de ces trois dernières années et j'aurais brûlé toutes mes clopes et Jude avec -je rigole, on se détend- pour l'effacer. Pour qu'il n'ait pas conscience de sa paternité et de toutes les conneries qui suivraient ; la culpabilité, la peur, les remords, la sensation d'être un salopard sans coeur. Et donc, des retombées qui résulteraient sur notre vie, à nous : la présence, entre autre, de ses soeurs, des responsabilités qu'elles se sentiraient obligées de prendre, de la pitié, sans aucun doute. Cette dernière me donnait plus envie de quitter la ville qu'autre chose ; si je devais voir les yeux compatissants de Camélia Blackbird une fois dans ma vie, je préférais que ce soit avant ma pendaison publique. Nous n'avions jamais filé – ô, euphémisme- le parfait amour miss perfection et moi, jugeant que je faisais peut-être un peu trop tâche dans son tableau de la famille parfaite, que j'avais tendance à traîner son petit frère chéri vers le bas alors qu'elle savait aussi bien que moi qu'en matière de conneries, Paul savait très bien se démerder tout seul. J'étais beaucoup moins discrète, c'est tout. Quant à la petite soeur, elle était trop jeune pour qu'on se préoccupe l'une de l'autre ; le dialogue était inexistant, la relation parfaite. Ses regards en disaient souvent longs mais ils ne m'inspiraient que l'ombre de l'aînée de la fratrie ; une indifférence ponctuée de mépris. Deux vraies chiennes prêtes à se sauter à la gorge. C'était la bonne époque.

« Jude, bébé, on va s'éclater comme des fous aujourd'hui. Tu vas rencontrer des belles gonzesses et un super mec que tu vas peut-être voir qu'une fois dans ta vie, d'ailleurs. Faudra bien le regarder. Tu vas voir, ça va être marrant. » J'avais été incapable de lui expliquer autrement. La vérité m'avait arraché la gorge et je l'avais ravalé, devant ces grands yeux clairs qui n'étaient pas les miens. Il s'était contenté de taper dans ses mains en me posant une miraille de question sur les filles en question, sur le monsieur, sur ce qu'on mangeait à midi et sur les teletubizz. J'avais autant envie de sortir de chez moi que d'aller me pendre par les orteils mais j'avais pas le choix ; c'est ce que je me répétais sans cesse. Le coup de fil de Camélia avait été bref, clair, surprenant et flippant. J'étais invité à retourner dans la grande maison que j'avais déserté en même temps que le frérot, trop occupée à donner la vie. J'étais officiellement convié à ce que j'avais fui pendant trois ans et putain, l'accouchement me semblait être une douce agonie en comparaison à ce qui m'attendrait cet après-midi là.

Pénétrer dans l'allée, Jude dans mes bras, le coeur en bandoulière fut plus éprouvant que ce que je m'étais imaginé. La maison m'apparaissait, grande et ironiquement familière, comme le pilier de mes prochaines responsabilités. Jude me sembla plus lourd ; à moins que ce ne soit le poids de ma rancoeur et de mes remords, que je peinais à refouler. “Allez, mauviette. T'as peur d'une porte maintenant ? Pauvre conne.” Avant de le regretter, la sonnette avait déjà sonné, conforme et superficielle. Même elle, elle semblait avoir lu dans mon regard la gravité de la situation.»
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MessageSujet: Re: People help the people ◄ Blackbird Family   People help the people ◄ Blackbird Family EmptyDim 21 Juil - 20:06


J'avais un neveu. L'information avait eu du mal à pénétrer mon cerveau ce matin là lorsque Zac me l'avait appris, et j'avais eu encore plus de mal à l'accepter. Et pourtant, il existait, il s'appelait même Jude, et il avait trois ans. Finalement, beaucoup de choses avaient changé pendant l'absence de Zac, bien plus que ce que lui et moi avions pu penser au final. Lorsqu'il m'avait annoncé sa paternité, près de deux semaines plus tôt, mon frère et moi avions eu une longue conversation, où le ton n'avait pas manqué de monter plus d'une fois.

Évidemment, le sale gamin qu'il était resté refusait d'accepter la vérité, refusait d'assumer ce gosse dont il ne voulait pas. Il avait mis une fille enceinte, et avait visiblement l'intention de se comporter comme tous ces lâches qui préféraient fuir leurs responsabilités, comme notre mère l'avait fait des années plus tôt. Et malgré tout ce que j'avais pu dire, mon frère semblait bien déterminé à faire comme si il n'avait jamais appris la nouvelle, il était bien décidé à priver un enfant du père qu'il aurait du avoir. J'avais trouvé ça tellement égoïste, tellement injuste pour ce pauvre gamin qui n'avait rien demandé, et qui se retrouvait coincé entre deux parents perdus dans des rôles bien trop responsables pour eux.

Quoi qu'il en soit, notre famille s'était agrandie et comptait désormais un nouveau membre, et même si j'avais eu des difficultés à m'entendre avec Raven, je me doutais qu'elle non plus n'avait pas du vivre des moments bien roses depuis ces trois dernières années, entre le départ de Paul qu'elle aussi avait du gérer, sa grossesse bien sûr, et le regard des gens. Je doute qu'un jour elle et moi soyons vraiment capables d'être de grandes amies, mais nous étions toutes deux devenues chef de famille, elle lorsqu'elle avait donné la vie, moi lorsque j'avais obtenu la garde de Skyler, et à ce titre, j'imaginais que nous avions changé, peut-être au point de réussir à se supporter à présent. Si bien que quelques jours plus tôt, je l'avais appelé, et lui avais proposé de passer à la maison avec son gamin. Sur un coup de tête, je l'avouais, mais j'étais contente d'avoir pris cette décision malgré tout.

Et voilà où nous en étions lorsque faisant les cent pas dans le salon, je jetais un coup d’œil averti à Zac qui avait déjà menacé de partir de la maison cinq fois, attendant la venue de son ex, et accessoirement la mère de son enfant.

« -Si tu te diriges encore une seule fois vers la porte d'entrée, Paul Isaac Blackbird, je jure que je t'attache à une chaise ! » lançais-je, menaçante, avant de mettre nerveusement un peu d'ordre dans la pièce à vivre déjà rangée.

Finalement, la sonnette de la porte d'entrée ne tarda pas à retentir, et me tournant vers Isaac, je pris une longue inspiration avant de me diriger vers celle-ci d'un pas décidé. Ouvrant la porte, je ne cherchais même pas à faire un sourire accueillant à la jeune femme, sachant à quel point cela sonnerait faux, me contentant de sourire brièvement avant de jeter un coup d'oeil à l'enfant qu'elle avait dans les bras.

« -Salut Raven...allez-y, entrez ! Tu sais où est le salon. » tentais-je poliment, sans m'attarder plus que nécessaire à détailler la jeune femme ou son enfant.

Alors qu'ils entraient dans la maison, je refermais la porte derrière eux, avant de les suivre dans le salon, me demandant ce qu'il allait se passer à présent. Les choses ne s'étaient pas particulièrement bien terminées entre Zac et Raven la dernière fois qu'ils s'étaient vus, et connaissant l'affection mutuelle que la demoiselle et moi nous portions, j'espérais ne pas avoir provoqué la troisième guerre mondiale en lui ayant proposé de venir quelques instants chez nous. Une fois dans le salon, je ne pus que constater que l'air était déjà chargé d’électricité, et me raclant la gorge, je me tournais vers la jeune femme :

« -Vous voulez boire quelque chose ? » demandais-je poliment, avant de me tourner vers le gamin, et de lui faire un sourire encourageant.

Pour la première fois, je le détaillais réellement en me baissant à sa hauteur, lui et sa petite bouille, son air timide, et ses cheveux en bataille. Je me sentais bête en me faisant la remarque que les rares fois où je les avais croisés tous les deux, je les avais purement et simplement ignorés, peut être par méchanceté, peut être aussi parce qu'elle me rappelait l'époque où Zac était encore dans la maison. Ecarquillant légèrement les yeux, je fronçais finalement les sourcils avant de me tourner vers Zac, puis vers Jude à nouveau.

« -Il a les yeux de papa. En fait...c'est même ton portrait craché Isaac... » dis-je à voix basse, plus pour moi même, que pour m'adresser réellement aux deux autres personnes présentes dans la pièce.

Je me redressais ensuite, et sans attendre la réponse de Raven, sans même savoir ce qu'elle avait répondu à vrai dire, je rejoignais la cuisine pour ramener quatre verres et une assiette de gâteaux préparés un peu plus tôt quand j'avais besoin de calmer mes nerfs. Finalement, je posais le tout sur la table basse avant de regarder cette petite foule, sans trop savoir quoi faire.
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MessageSujet: Re: People help the people ◄ Blackbird Family   People help the people ◄ Blackbird Family EmptyLun 29 Juil - 14:39

 
« People help the people. »
Pourquoi Camélia avait-elle besoin de s'en mêler ? Ce n'était pas son problème. Elle n'était pas sa mère, il n'avait pas de mère de toute manière. Elle n'avait pas besoin de se sentir responsable de lui, comme si il était encore un gamin. Pas la peine d'assumer un rôle qu'elle n'avait pas besoin d'endosser. Il s'était très bien débrouillé seul pendant ces trois dernières années, ce n'était pas aujourd'hui que cela allait changer. Et cela, même si elle vivait sous son toit. De toute manière, à la moindre remarque, il partirait, c'était simple, rapide et efficace. D'ailleurs, c'était ce qu'il allait faire. Comme si il allait rester assis patiemment sur un fauteuil du salon à attendre que Raven se ramène avec son gamin ? Pourquoi l'avait-elle invitée ? Putain, elle pouvait pas se mêler de son cul. Ok, elle était sa sœur, donc accessoirement la tante du gosse, mais il lui avait bien dit qu'il ne voulait pas s'en occuper. Raven n'avait pas besoin de lui, c'était mieux comme ça. Mieux pour tout le monde. Il n'aurait pas du lui dire de toute manière, il aurait du taire l'affaire à Camélia. Il avait flanché dans un moment de faiblesse en lui avouant tout le lendemain qu'il l'avait appris, et voilà où ça l'avait mené. À attendre comme un con la venue de son ex, la mère de son enfant, accompagnée de ce dernier qu'il allait rencontrer pour la première fois. Si il avait eu envie de le voir, il ne l'aurait pas fait comme ça. Pas devant ses sœurs en tout cas. C'était trop formel, trop théâtral. Il n'y avait qu'à voir le visage de Camélia, stressée et tendue, et celui de Skyler qui, comme lui, devait certainement se demander pourquoi elle était encore ici. D'ailleurs, pourquoi était-il encore assis sur ce foutu fauteuil ? Ah oui, parce qu'il avait déjà menacé Camélia de se casser au moins cinq fois, et cinq fois, elle l'en avait empêché. Il était faible, impuissant face aux ordres de sa grande sœur et cela l'exaspérait au plus haut point. Camélia lui donnait le tournis à faire les cent pas dans le salon. Elle n'avait qu'à appeler Raven pour annuler si cela la stressait tant que ça, il ne l'aurait pas empêché, au contraire. Mais non, à la place, elle passait ses nerfs sur lui, la bonne blague. Elle n'avait qu'à mettre sa menace à exécution et l'attacher sur une chaise, si ça pouvait lui permettre d'être de meilleure humeur. « C'est ça. J'ai peur. », siffla-t-il entre ses dents dans un murmure inaudible pour ne pas qu'il ne soit le seul à entendre ses mots. Cela résonnait comme une sorte de grognement à l'intention de Camélia qui passa outre, décidant de ranger le salon qui était pourtant bien en ordre. Isaac en venait même à espérer que la sonnette retentisse. Plus vite elle sonnerait, plus vite tout cela serait terminé et il pourrait continuer à vivre comme il l'entendait.

Pourtant, quand ce fut le cas, il sentit son corps se raidir imperceptiblement et son cœur cogner plus fort dans sa poitrine. Il n'avait rien voulu laisser paraître, mais cette rencontre le stressait lui aussi. Raven et lui ne s'étaient vu que deux fois depuis qu'il était rentré et autant dire que ces deux seules fois ne s'étaient pas vraiment très bien passées. Doux euphémisme. La première, il avait appris qu'il avait un gamin et lui avait bien fait savoir que cela ne le regardait pas et qu'il ne comptait pas s'en soucier. La deuxième, à une soirée du quartier, où il avait été plutôt désagréable avec elle. Cruel en vérité. Elle n'avait pas été mieux de toute façon. À croire qu'ils étaient abonnés à la haine et l'amertume dorénavant. Camélia se rendit dans l'entrée pour ouvrir la porte au deux invités, lui était incapable de bouger. Il entendait les pas de Raven, suivit de ceux de sa sœur, et alors que la première entrait, il se rendit compte qu'il était en train de se ronger l'ongle du pouce et se stoppa immédiatement. Tout cela était ridicule, ils étaient des gens civilisés après tout. Isaac voulait adresser un sourire accueillant à Raven et au gamin en se levant, mais tout ce qu'il fut capable de faire, c'était de rester scotché à son siège, le visage fermé, sans savoir quoi dire. Il fixa Raven un instant, avant de s'attarder sur le visage du gamin et de détourner le regard, sans un mot. C'était trop. Il n'en était pas capable. Heureusement, Camélia brisa le silence pesant qui s'était instauré dans la pièce, en prenant les commandes comme à son habitude, essayant d'instaurer un climat agréable, ne serait-ce pour Jude qui devait certainement ne rien comprendre à la situation. Elle était définitivement la plus éduquée des Blackbird à cet instant précis, alors qu'elle se penchait vers le gosse que Raven tenait contre elle, avec un sourire encourageant. La constatation qu'elle fit en examinant le garçon le déconcerta. Qu'est ce que cela allait changer ? Elle pensait peut-être qu'il allait l'assumer seulement parce que le gamin était son portrait craché ? Raté. La belle jambe, si il avait les yeux de leur père. Tant mieux pour lui. Tant mieux surtout que son paternel n'était pas là pour voir ça de ses propres yeux. Mais instinctivement, Isaac se leva pour s'approcher de Raven et constater qu'elle avait bien raison. C'était son portrait craché, il était foutu. Jude le regardait avec ses grands yeux d'enfants, même si il se collait contre sa mère, un peu timide de voir autant d'inconnus d'un coup. « Tu lui as dit ? Enfin il sait que je suis... ». Il se tut avant de terminer sa phrase, n'arrivant pas à prononcer les deux derniers mots. Il n'était pas son père, seulement son géniteur.
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MessageSujet: Re: People help the people ◄ Blackbird Family   People help the people ◄ Blackbird Family EmptyMar 30 Juil - 19:44



 
and your heart is the heart of a life

Tomber dans ces grands yeux bleus, dans cette expression un peu factice me fit l'effet d'une bombe. Ca y est, on y était putain. Dans la grande maison des Blackbirds, dans la jolie baraque que je connaissais, que j'avais connu. Dans un passé à la fois sombre et joyeux et dont le tourbillon de souvenirs me donnait un peu envie de vomir. J'avais déjà vu, entrecroisé, entraperçu Camélia dans le supermarché, les rues, les magasins de la ville, alors que Jude commençait à grandir. Fermement, j'avais, comme elle, détourné le regard. Sévèrement, j'avais empêché la tante de mon fils et ce dernier de connaître la vérité ; j'avais simplement fuit mes responsabilités en me cachant derrière ma rancoeur et ma colère, ma peur et mon insociabilité. C'était pas comme si j'y avais été obligé, bordel, c'est pas comme si je l'avais pas voulu. De concert, nous avions refusé l'existence de l'autre, vivant nos vies sans la personne qui nous manquait tant, sans les personnes qui pouvaient le plus nous le rappeler. C'avait été sans doute la meilleure option, instinctive,  animale. Ca nous avait toujours allé, je suppose et la voir, sur ce palier, dans cette maison, c'était l'aboutissement de quelque chose dont j'avais toujours été sûre de ne pas vouloir. Mais la main de Jude perdue dans mes cheveux, son corps se raidissant dans mes bras et ses mots envolées m'indiquaient clairement, par un grand coup de pied au cul, que j'avais pas, que j'avais plus le droit de reculer.

Elle ne fit pas semblant d'être contente de me voir et je ne fis pas semblant d'avoir attendu ce jour depuis trois ans. Etre honnête dès le début semblait être la meilleure solution autant pour elle que pour moi, surtout pour lui et je lui en fus reconnaissante. Elle resta courtoise et son invitation me laissa de glace pendant une seconde. Tu sais où est le salon. 
Redécouvrir cette vaste pièce lumineuse me paralysa et je me contentai, alors qu'elle me proposait à boire, de détailler la pièce du regard. La dernière fois que j'avais posé mon cul sur ce canapé, j'étais pas encore en cloque. La dernière fois que j'avais monté ces marches, j'étais encore avec Paul. Et c'est à cet endroit là que Camélia et moi avions échangé nos sourires les plus hypocrites. « Non, merci. » Je me raclai la gorge en découvrant Paul, assis sur un des fauteuils du salon, ses yeux plantés dans les miens. Je ne savais pas ce qui m'amusait le plus dans sa position : son regard fermé ou ses muscles crispés. Mes lèvres se pincèrent et je le saluai d'un petit signe de tête, retenant un sourire nerveux. Voilà que j'avais presque du mal à respirer ; voilà que je peinai même à porter mon gamin. Je raffermis ma prise autour de sa taille et lui effleura la joue de mes lèvres pour le rassurer autant que pour m'aider. Nous étions deux inconnus dans cette vaste maison, deux étrangers qui avaient été convenablement invité à partager leurs vies et, aussi enfantin que cela puisse paraître, ça me terrifiait autant qu'à lui. Je sentais mon palpitant battre dans la moindre petite cellule, goutte de sang, traverser mes veines pour brûler ma chair. Ce n'était plus du stress, c'était une panique chienne, une de celle que vous devez contrôler si vous ne voulez pas ressembler à une pauvre poule mouillée incapable de réfléchir, de penser ou de bouger. Juste bonne à hurler et à décamper. Pathétiquement réaliste.

« -Il a les yeux de papa. En fait...c'est même ton portrait craché Isaac... » J'avais laissé Camélia s'approcher de Jude, se baisser à sa hauteur alors que les grands yeux de celui-ci s'élargissait devant ce qui était, sans doute, une des plus jolies dames qu'il avait jamais vu. Déjà, parce qu'elle était un peu plus âgé et parce que son rôle de chef de famille lui donnait un air droit, un peu imposant, important. Ouais, bon, il a trois ans hein. Il lui adressa un sourire timide en l'observant tout autant que ce qu'elle était en train de faire. Soyons clair ; dire qu'il était paumé était un doux euphémisme pour exprimer le résultat de mon manque de clarté quand à notre venue ici. Et la remarque de Camélia n'était pas pour l'aider. Moi non plus d'ailleurs. J'aurai bien tenté de répondre en lui affirmant que s'ils l'avaient vu à la naissance, ils auraient trouvé meilleure comparaison avec leur grand-mère mais je me tue avant de faire une connerie.Imbécile. Idiote. Trouillarde. « Ouais, il a plutôt pris de... chez vous. » Rien que ses mots me parurent de trop et mon ventre me rappela qu'on avait mangé des tacos.
Paul finit par se lever pour venir voir son rejeton de plus près ou pour se barrer. Peut-être que les yeux de Jude attachés à ce nouveau venu le retint, peut-être que j'étais simplement une grosse parano chronique. N'empêche que sa question me coupa court et je fus incapable de trouver une réponse tout de suite – comme quoi, l'influence des Blackbird me rendait aussi fade qu'une truite. «Euh, j'ai pas... je savais pas ce qu'on... ce que tu... » J'avais regardé mon fils pendant ce simili de balbutiement et je finis par revenir vers son père, reprenant le peu de droiture qu'il me restait : « Je savais pas si ça valait vraiment le coup en fait. J'aurai préféré que ce soit toi qui le fasse... Si tu dois lui dire. » Parce qu'en réalité, je savais pas ce qu'il se dirait, ou non, dans ce salon. J'avais foutrement aucune idée de ce qui résulterait d'une discussion future. Camélia pouvait bien simplement vouloir mettre les choses au clair une nouvelle fois, après son frère et me mettre à la porte quelques secondes plus tard. Ou vouloir une garde partagée, ou quelque chose d'autre qui voudrait dire que Jude était finalement plus un Blackbird qu'un Blackwine. «  Ce serait peut-être mieux que Jude aille jouer pendant qu'on parle, non ? » Parce qu'il me semblait plus facile de lui tirer  une balle dans le tête plutôt de le laisser entendre des mots qu'il ne pourrait pas oublier et qui, au passage, laisserait des traces que je ne pourrai pas soigner.
Je laissai Jude prendre ses figurines dans mon sac et le laisser encore un moment dans son monde, s'installer un peu plus loin, de nous et de la réalité qui l'attendait.  
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MessageSujet: Re: People help the people ◄ Blackbird Family   People help the people ◄ Blackbird Family EmptyJeu 1 Aoû - 14:50


Il y avait de cela quelques jours, alors que je me rendais dans la chambre de Camélia dans l'espoir de lui piquer un de ses pendentifs sans qu'elle ne s'en aperçoit, j'avais surpris une conversation plutôt étrange à l'étage du dessous. Je m'étais approchée des escaliers sans faire trop de bruit, les deux aînés de la famille Blackbird se trouvant dans le salon. Je m'étais assise, tendant l'oreille, tentant d'en savoir un peu plus sur leur discussion. A première vue, Isaac et Camélia avaient l'air d'être en désaccord pour une chose dont j'ignorais encore les détails. Je fronçais les sourcils, ma curiosité demandant à en savoir d'avantage, je restais tranquillement dans la cage d'escalier en oubliant la raison pour laquelle j'étais sortis de ma chambre. Au fur et à mesure que le temps s'était écoulé, que la conversation entre deux jeunes gens avançait, je finis par en comprendre le sujet principal: Raven et un petit garçon du nom de Jude. Cela faisait un sacré bout de temps que je n'avais pas entendu quelqu'un parler de cette fille dans cette maison.. Pourquoi est-ce que Camélia, qui si mes souvenirs étaient exactes, détestait cette fille, ce mettrait elle à parler de l'ex-copine de mon frère? J’espérais au moins qu'Isaac n'avait pas l'intention de retourner avec elle, elle ne le méritait pas, il était trop bien pour elle. Mais je ne comprenais pas ce que venait faire un petit bout dans l'histoire à moins que.. J'écarquillais les yeux à cette pensée. C'était impossible.. Impossible.. Inconcevable.. Et.. Et.. Je me t'étais levée des escaliers retournant dans ma chambre. Je soupirais, j'avais presque envie de mettre ma chambre à feu et à sang tellement j'étais en colère contre mon frère, il m'avait déjà abandonné une fois, voulait-il vraiment recommencer?? Puis cette garce de Raven qui cherchait à arracher mon frère de sa famille pour qui se prenait-elle?? Et camélia qui visiblement voulait enterrer la hache de guerre, avait-elle perdu l'esprit?? D'après ce que j'avais pu comprendre nos deux invités arriveraient à la maison dans deux jours. J'allais donc jouer la comédie comme si je n'étais au courant de rien..

La fameux jour arriva enfin. Je me trouvais dans ma chambre, mon casque sur les oreilles, écoutant en boucle une des chansons d'Adele, Set fire to the rain, ma palette de couleur en main, peignant, cherchant toujours à faire ressortir dans mes tableaux mes ressentis, mes émotions.. Je m'appliquais, mettais des détails, renforçais certains contours.. Bref, je m'impliquais sérieusement dans ce que je faisais y mettant toute mon âme dans ma création. Alors que je trempais l'in de mes pinceaux dans l'eau, j'entendis la sonnette retentir avant de poser mon matériel et de me précipiter à la fenêtre. Je vis alors celle qui autrefois sortait avec mon aîné, un enfant dans les bras avant de disparaître quelques instants plus tard. Je relevais la tête, regardant autour de moi. Devais-je faire mon apparition tout de suite ou devais-je attendre un peu. Le mieux était peut-être de les laisser parle un peu, juste le temps de changer de tenue. Je n'allais pas me présenter couverte de peinture tout de même. Un slim foncé, un t-shirt clair et un sweat à capuche GAP suffiront. Je les enfilais avant de sortir de ma chambre, de descendre les escaliers et de constater qu'il y avait du monde dans le living-room. Je les regardais tous un à un, m'attardant d'avantage sur le petit garçon. Je m'avançais tout en écoutant les paroles de Raven qui visiblement s'adressait à Isaac alors que Camélia jouait les parfaites hôtesses, proposant à nos chères convives quelques choses à boire. J'en avais presque des nausées. C'était quoi toute cette comédie, sérieusement, c'était quoi cette mascarade??? J'entrais donc dans le salon levant un sourcil, regardant tour à tour chacun d'entre eux à nouveau alors que Raven conduisait le petit je ne savais où, jouant avec une mèche de mes cheveux, je dis simplement.. Hmm.. Et de quoi êtes vous sensés parler?? Je repris ma marche jusqu'à la table basse avant de prendre un des verres, de me servir sans demander à qui que ce soit quoi que ce soit. Je pris place sur le canapé, les observant avant de poursuivre. Ca ne vous dérange pas si j'assiste à la conversation? Je portais mon verre à mes lèvres avant de boire gorgée. J'avais hâte de savoir ce qu'il avait à se dire tous d'autant plus qu'ils avaient oublié de me convier à leur petite sauterie..
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MessageSujet: Re: People help the people ◄ Blackbird Family   People help the people ◄ Blackbird Family EmptyDim 4 Aoû - 18:44

People help the people ◄ Blackbird Family Tumblr_m6ldmlXtfi1rrf9sa
Jude était mignon, voilà le premier mot qui venait à l'esprit quand on posait ses yeux sur lui. Son visage était doux, attendrissant, et la gêne qu'il ressentait à cet instant, en nous voyant pour la première fois Zac et moi ne le rendait que plus attachant. Il se serra davantage contre sa mère, s'enfouissant dans ses cheveux pour échapper à mon regard inquisiteur. Son père, ou du moins celui qui avait aidé à le concevoir, s'était rapproché lui aussi, demandant si Raven avait mis au courant leur enfant concernant le fait que Zac était son père. Me redressant, je jetais un coup d’œil à la mère du bambin, qui semblait tout autant gênée par la situation que nous autre, Blackbird. Sa réponse, saccadée, hésitante, si peu digne de la Raven que j'avais connu des années plus tôt me surpris, et je compris qu'elle non plus n'était pas des plus à l'aise à l'idée de cet instant que nous allions tous passer ensemble.

J'acquiesçais d'un signe de tête lorsque la jeune femme proposa de laisser jouer Jude dans un coin de la pièce, l'éloignant ainsi des conversations d'adultes dont il ne comprendrait rien. Emportant quelques figurines avec lui, il s'assied sur le tapis, nous gratifiant d'un large sourire avant de ne se préoccuper plus que de ses jouets. Faisant la navette plusieurs fois entre le visage de Zac et celui du jeune Blackwine, je me répétais pour la millionième fois que je ne comprenais décidément pas mon frère. Il pouvait toujours refuser d'assumer cet enfant, tout chez celui-ci criait qu'il était bien son fils, de ses yeux brillants à son sourire enfantin. Lui qui avait passé son enfance à détester une mère inexistante, j'étais surprise qu'il puisse lui aussi faire la même chose qu'elle. Surprise, et terriblement déçue.

J'allais prendre la parole lorsque ma sœur me coupa l'herbe sous le pied, faisant son entrée dans le salon. Fronçant les sourcils, je me tournais vers Zac d'un air interrogateur, persuadée lorsque j'avais pris l'initiative de proposer à Raven de venir nous rendre visite avec son enfant, Skyler serait au lycée, ou à une quelconque répétition de cheerleading. Outre la présence de celle-ci, ce que je trouvais le plus ennuyeux était qu'elle n'était pas du tout au courant qu'elle aussi était devenue tante, j'avais pris la responsabilité de le lui cacher lorsque Zac m'avais mise au courant, ne sachant pas ce qu'il allait résulter de cette nouvelle. Je ne connaissais ma sœur que trop bien, et j'espérais qu'elle ne ferait pas de gaffe monumentale, volontaire ou non, comme de crier devant Jude que nous étions sa famille. En quelques sortes. A mon tour, j'interrogeais mon frère et son ancienne petite amie du regard lorsque ma jeune sœur demanda si elle pouvait rester, avant de hausser finalement les épaules d'un geste impuissant. Si Skyler voulait participer à la conversation, rien ni personne ne pourrait la faire quitter la pièce.

Je regagnais ensuite le fauteuil situé près du canapé, et m'asseyais dedans avant de prendre la parole, choisissant mes mots avec précaution :

« -Je...écoutes Raven, on ne va pas se mentir, toi et moi, ça a jamais été le grand amour, on était jeunes, on tenait toutes les deux trop à Paul pour s'entendre, et on a fait aucun effort. Et je vais pas te dire que je suis désolée, parce que je suis même pas sûre de l'être. » commençais-je, on ne peut plus maladroite.

Bravo Lia, dans le genre discours réfléchi qui met tout le monde à l'aise, on pouvait difficilement faire mieux. Fronçant les sourcils, je tentais rapidement de rattraper le tir, ne voulant pas m'en prendre à la jeune femme, ou provoquer une dispute. Je crois que quelque part, je la respectais pour ce qu'elle avait fait, pour avoir assumer seule un bébé alors qu'elle n'était qu'une gamine paumée et qu'elle aurait pu l'abandonner dans le parking du coin.

« -Ce que je veux dire, c'est que même si on était pas capables de s'entendre avant, et que je faisais tout pour t'éloigner de Paul, aujourd'hui, j'ai une opinion différente. Même si c'est mon frère,  ce n'est pas pour autant que je suis d'accord avec tous les choix qu'il fait, et encore moins avec celui qu'il a fait concernant Jude. Je veux dire...c'est mon neveu, et je n'ai pas envie de l'ignorer comme le fait son imbécile de père. Et si j'avais su avant que Jude était le fils de Paul, crois moi que j'aurais agi bien différemment. Alors euh...si tu es d'accord...bien sûr, j'aimerais que ton fils me connaisse. Pas nécessairement comme sa tante ou peut importe, mais j'ai pas envie d'être juste une inconnue pour lui. Voilà, c'est dit. »dis-je presque d'une traite, insensible au regard noir de Zac, à l'air perplexe de Skyler, à l'expression de Raven.

Mon discours était haché, déconstruit, un peu comme mes pensées à cet instant, qui étaient parasitées par cette tension épuisante qui régnait dans la pièce. J'ignorais si Raven allait accepter ou refuser, mais au moins elle connaissait à présent le fond de ma pensée, et ce que j'étais prête à faire, et pour cela, je n'avais pas besoin de l'accord de mes frère et sœur, seulement de celui de la mère du petit. La laissant à sa réflexion, et prête à accuser un refus de sa part, je me tournais vers le petit, qui semblait s'éclater tout seul dans son coin. Il en avait de la chance, de pouvoir être insouciant à tout ce que nous disions, de ne pas comprendre le sens de ce qui se jouait dans la même pièce que lui, j'enviais presque son innocence. Au moins lui n'avait pas à prendre de décisions qui le dépassait.
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MessageSujet: Re: People help the people ◄ Blackbird Family   People help the people ◄ Blackbird Family EmptyJeu 8 Aoû - 19:17



 
and your heart is the heart of a life

Ce qui est plutôt pratique, avec un gamin de trois ans, c'est qu'en claquement de secondes, il vous oublie totalement. Il suffit d'un ou deux jouets, d'un tapis et qu'on lui foute la paix. Il suffit simplement qu'on l'oublie lui aussi pour que votre présence dans la pièce devienne d'un ennui insultant. Au fil du temps, j'aurai pu m'en vexer si j'avais pas vite compris qu'y avait pas meilleure occasion pour aller entamer mes clopes à la fenêtre, pour me brûler les poumons jusqu'à ce que s'en soit indécent. Le fait d'être dans une nouvelle maison, une nouvelle pièce avec des personnes qui n'aient pas la gueule défoncée de ma mère ne l'intéressa que quelques minutes jusqu'à ce qu'il se replonge dans son univers où les poupées peuvent sans problèmes se balader à poil et les hommes se fracasser la gueule sans que ça ne semble gêner personne. Enfin, ça, c'est peut-être mon influence.
La venue de la petite dernière vint compléter le tableau déjà chaotique de la pièce. Paul, si blanc qu'il semblait plus avoir besoin d'une bouteille plutôt que des gazouillements de son fils, Camélia, si stressée que si on la laissait faire, même les meubles se retrouveraient avec des verres et des cookies. Skyler avait changé. La petite poupée s'était transformée en bimbo, ses seins, ses hanches et son derrière avaient facilement doublés d'envergure. Elle était bien foutue et le fait qu'elle le sache ne jouait pas forcément en sa faveur. Ses mots étaient si amers qu'ils me firent grimacer et il me semblait voir son frère dans ses jours passés. Si la blonde avait mûri, sa cadette puait la superficialité à en dégueuler. Elle me rappelait ces filles, ces filles-là, les cheerleders, pompomgirls et tout le bordel, les boucles blondes et l'odeur sucré, le maquillage, les fringues et la vanité. Celles avec qui il m'était arrivé de me battre pour une histoire de mec, de tromperie et de coucherie. Je vous laisse deviner qui avait véritablement posé problème.
Imperceptiblement, j'haussai un sourcil pour venir m'affaler dans un des fauteuils, à mon tour, me retrouvant face aux deux jeunes femmes. Si Camélia avait l'air bienfaisante, je méprisai l'aura de la brune immédiatement. Je me retins de lui offrir un sourire hypocrite mais j'avais passé l'âge des conneries d'ados. Et le discours de Camélia me le rappela.

Je n'avais jamais imaginé ma vie en sa présence, en leurs présences. Papa Paul, Taties Cam & Sky. L'après-midi à la maison des Blackbird pendant que maman parlait couture avec Tata, qu'elles préparaient joyeusement des petits fours parce que, c'était connu, elles s'étaient toujours si bien entendues. Et qui vivrait où ? Parce qu'à côté de la baraque monumentale, mon appart faisait pathétiquement pitié. Et la grand-mère ? Elle serait invité aux petits brunchs familiaux entre deux bouteilles de rhum ?

« Le truc c'est que, même si j'le voulais, j'aurai pas droit de t'en empêcher. Parce que c'est autant mon gamin que c'est ton neveu, que c'est le fils de Paul, qu'il fait parti de cette famille qu'il le veuille ou non. Que je le veuille ou non. Le reste vous appartient. J'ai pris mes responsabilités en assumant toutes ces conneries que sont la grossesse, la maternité, les couches, l'aménagement, le regards des cons, le manque de tune. Et je pense qu'on sait tous très bien ce qu'est de vivre sans parents, sans un équilibre fixe, tout ça. C'est bien que Jude puisse en profiter s'il le peut, si tu le veux. Autrement, je me débrouillerai sans ; parce que jusque là, je l'ai toujours fait et que je continuerai parce que moi, j'ai pas le choix. Parce que je peux pas l'abandonner et que je le ferai jamais. Parce que c'est mon gosse et que j'ai toujours été incapable de le nier. Maintenant, j'te demande de vraiment y réfléchir, parce qu'on parle de sa vie et par conséquent, si tu veux t'impliquer, de la tienne. Est-ce que tu es sûre que tu pourras assumer un nouveau membre dans ta famille ? Non attends, c'est pas vraiment à toi qu'il faut que je pose la question, excuse moi. Paul, tu serai capable de regarder tes potes et de dire qu'il est ton fils ? Parce que je ne vois pas comment lui expliquer, plus tard, qui est vraiment Camélia sans faire un rapport avec son père. »

Parce que c'était, et ça resterait toujours ça, le cœur du foutu problème. Paul. Paul et son incapacité à prendre une décision. Paul et son rôle dans ma putain de vie, qui dépendait beaucoup trop de ses choix, à lui. Paul et Jude, Paul, Paul, Paul. Ma décision dépendait de la sienne même si je me voyais mal interdire Camélia de voir son neveu, même si j'en serai tout bonnement incapable, en vérité. Cette conversation ne servait presque à rien, j'aurai tout autant pu dire « qui l'aime le suive » et me barrer en criant amen. C'que je voulais, en fait, c'était juste une nouvelle réponse, de nouveaux mots, une nouvelle déception. Comme si souffrir était la seule façon de me faire jouir. Comme si mon seul but en venant ici, était de repartir pour ne plus revenir.
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MessageSujet: Re: People help the people ◄ Blackbird Family   People help the people ◄ Blackbird Family EmptyMar 13 Aoû - 16:05

 
« People help the people. »
Il avait réussi à la laisser sans voix, lui couper la chique comme certains le disaient populairement. Raven restait silencieuse face à son questionnement puis balbutia quelques mots incompréhensibles sans finir sa phrase et se taire à nouveau. Elle avait coupé le contact visuel avec lui, se concentrant sur son fils qu'elle tenait toujours contre elle plutôt que sur Isaac qui était presque aussi mal-à-l'aise qu'elle ne l'était là face à lui, dans le salon familial. Finalement, après une énième pause, elle planta ses yeux dans ceux du jeune homme en prenant la parole. Lui non plus ne savait pas si ça valait vraiment le coup. Ce n'était pas une question d'en être capable ou pas, c'était une décision qu'il allait devoir assumer toute sa vie, que ce soit accepter ce gamin ou le renier. Il n'y avait pas de retour en arrière possible, et ça le faisait flipper. « T'as eu raison. », dit-il simplement après un instant de silence en évitant de regarder Jude et ses grands yeux expressifs où il avait l'impression d'y lire le même sentiment d'abandon qu'il avait lui-même vécu lorsque sa mère avait tracé sa route et l'avait laissé là sur le pan de la porte d'entrée à regarder son père amorphe ne plus bouger. Il savait bien qu'il fabulait, que le gamin n'avait pas la moindre idée de ce qu'il se passait dans la pièce, encore moins qu'il se doutait que le jeune homme qui venait de parler à sa mère puisse être son père. C'était sa conscience qui lui jouait des tours. Il n'avait pas à avoir peur d'un gamin quand même. Pourtant, en s'asseyant de nouveau dans le canapé, il se borna à fixer la télé éteinte plutôt que de jeter un nouveau coup d’œil vers ce gamin. Pathétique. Raven eut la bonne idée de proposer que Jude aille jouer plus loin pendant qu'ils allaient parler, enfin parler, lui avait décidé qu'il ne dirait plus un mot, qu'il ne lèverait même pas la tête vers sa sœur ou vers son ex à moins d'un cas de force majeur. Au moins, il n'aurait plus les yeux accusateurs de l'enfant face à lui, c'était déjà une bonne chose.

Mais, la voix de la plus jeune de ses sœurs lui fit relever la tête alors qu'elle faisait la navette entre les personnes présentes dans la pièce avec son petit sourire machiavélique, comme si elle prenait tout ça pour un nouveau jeu. C'était pour ça que Camélia n'avait pas voulu l'avertir avant, Skyler en faisait toujours à sa tête. Elle était devenue pire que lui sur ce point-là. Lui, au moins, avait des limites, la benjamine ne semblait pas en avoir. Il avait bien envie de lui dire de retourner dans sa chambre avant de se rappeler qu'il n'avait jamais essayé à avoir la moindre autorité sur elle, laissant Camélia s'en charger et qu'elle avait beaucoup plus de mal que cette dernière à se remettre de son absence. Autant dire que si il haussait un peu le ton, il allait déclencher une mini guérilla. Puis, Skyler lui serait sans doute utile en temps voulu. Si il décidait de ne pas avoir affaire à toute cette histoire, elle serait certainement de son côté. Enfin, il l'espérait, autrement il n'aurait pas d'autres choix que la fuite, une nouvelle fois. Camélia reprit la parole, s'adressant à Raven comme si elle était la seule personne présente dans ce foutu salon. Quoique, finalement, c'était peut-être mieux ainsi. Avec un peu de chance, elles l'ignoreraient et il pourrait s'éclipser gentiment sans prendre de décision. Enfin, il croyait peu en la chance ces derniers temps. En attendant il se tournait les pouces, la tête baissée avant de relever la tête subitement en entendant son imbécile de père sortir de la bouche de son aînée. Pour toute réponse, il lui lança un regard noir. Bien, si elle voulait connaître Jude, qu'elle le fasse mais pas question qu'il soit mêlé à ça. Si c'était pour lui dire ça, elle aurait très bien pu le faire sans qu'il soit présent, cela lui aurait évité toutes ces stupidités. Il aurait évité de voir le visage de l'enfant, qui maintenant apparaissait sans cesse dans sa tête avec cette petite voix en prime qui lui disait qu'il agissait comme sa pétasse de mère. Il la haïssait de l'avoir abandonné alors qu'il faisait de même avec Jude.

Non, c'était différent. Sa mère l'avait abandonné après l'avoir élevé pendant sept années. Lui refusait d'élever le gamin parce qu'il ne pensait pas qu'il était apte à le faire. Le gosse avait déjà trois ans, il n'allait pas arriver en cours de route et bousculer le mince équilibre de sa vie d'enfant. Ce n'était pas vraiment un abandon, si ? Sa conscience ne semblait pas du même avis. Ce n'était pas grave, il pouvait vivre en désaccord avec lui-même, ce ne serait pas  vraiment la première fois qu'il regretterait quelque chose, si regret il y avait. C'était maintenant au tour de Raven de parler et Isaac l'écoutait à demi-mots, se sentant responsable de tout ce qu'elle avait pu vivre ces trois dernières années. Est-ce que cela aurait été différent si il n'était pas parti ? Est-ce qu'il l'aurait assumé dès le départ ? Il n'en savait rien. Il ne préférait même pas pensé à ça. Tout cela l'embrouillait et il n'avait pas besoin d'ajouter de la complexité dans ses pensées déjà bien assez obscures où il s'engouffrait de plus de plus. Sa conscience le martelait, lui disant avec la voix de Camélia que pour une fois, il fallait qu'il pense aux autres avant de penser à lui. Puis, la voix de son père lui disant de regarder l'enfant droit dans les yeux en lui demandant si il l'avait vraiment élevé ainsi, prêt à abandonner sa propre famille. Paul, tu serai capable de regarder tes potes et de dire qu'il est ton fils ? C'était Raven qui avait parlé là, et ce n'était pas une voix de sa conscience mais vraiment la jeune femme qui se trouvait face à lui. C'était pire encore. Elle ne le jugeait pas, elle avait seulement besoin d'une réponse, d'une foutu réponse. « Putain, mais laissez-moi tranquille. ». Il avait crié en même temps qu'il s'était levé pour faire face à Raven, la regarder de haut parce que cela lui semblait plus facile, comme si il avait besoin de prendre de la hauteur pour avoir un semblant de domination. Se sentir plus fort qu'elle alors qu'elle le dominait aisément par son regard.

Jude était revenu vers eux, des figurines dans les mains, en fixant celui qui venait de hurler sans raison sur sa mère. Pourquoi il le regardait ? Pourquoi ce putain de gosse le fixait avec ses grands yeux expressifs qui ressemblait comme deux gouttes d'eau aux siens ? Et pourquoi avait-il cet étrange impression d'être en faute et de se sentir responsable ? Jude semblait terrorisé mais en même temps il y avait une petite étincelle dans ses yeux qui indiquait qu'il n'avait pas peur de lui, comme si il voulait défendre sa mère tout petit qu'il était. Isaac desserra les poings qu'il avait comprimé, se rendant compte de son attitude, les yeux plantés dans ceux du gamin. C'était vrai qu'ils ressemblaient aux siens, c'était même troublant. « Je voulais pas crier, je suis désolé. », dit-il calmement plus pour lui même que pour les autres avant de s'approcher de l'enfant et en s'agenouillant à sa hauteur, tentant un maigre sourire de circonstance avant de rire nerveusement en voyant l'enfant le jauger comme lui-même avait l'habitude de le faire. « Fais voir tes figurines. Elles ont l'air cools. Ah ouais, on peut faire un combat et tout. ». L'enfant, perplexe, lui avait donné une figurine, puis après un grand sourire, avait posé sa main sur le genou d'Isaac avant d'attaquer la figurine qu'il lui avait prêté avec celle qu'il avait dans les mains. Cela aurait pu être drôle, et Isaac aurait pu continuer à jouer avec lui, si seulement il ne s'agissait pas de son fils. « Tu devrais retourner jouer là-bas. », dit-il en se levant, en montrant du doigt l'endroit où Jude jouait quelques instants auparavant, avant de se tourner vers les autres. En voyant les regards de ses sœurs et surtout de Raven, il se sentit mal-à-l'aise. Il avait l'impression d'être pris en faute. « Quoi ? Ça ne change rien. Si Camélia veut le voir, qu'elle le voit. Mais laissez-moi en dehors de ça. ». Il haussa les épaules et quitta rapidement la pièce sans dire un mot de plus avant d'ouvrir la porte d'entrée et de la refermer. Pourtant, il ne quitta pas le perron, s'adossant contre le mur, comme si il se laissait une chance de rebrousser chemin.
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MessageSujet: Re: People help the people ◄ Blackbird Family   People help the people ◄ Blackbird Family EmptyJeu 5 Sep - 16:00

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Voilà, la question était posée, et si on exceptait le regard noir que Paul m'avait lancé, j'avais l'impression que ma requête était plutôt bien passée. Raven n'avait pas l'air d'avoir l'intention de me rire au nez, et la petite dernière de la famille n'avait pas non plus l'air d'être sur le point de faire un scandale, ce qui en soit était déjà un exploit, et plutôt une bonne nouvelle. La mère de mon neveu, et rien qu'en y pensant je trouvais l'idée toujours aussi bizarre, prit la parole, et relevant les yeux vers elle, je ne perdais pas une miette de son discours. Évidemment, j'y avais déjà pensé, il serait dur voire même impossible que je puisse voir Jude sans lui dire qui j'étais réellement pour lui, sans lui expliquer que cette femme blonde qui lui était inconnue était en fait sa tante, la sœur de celui qui aurait dû être son père. Si Isaac refusait de reconnaître que le petit était son fils, impossible de lui dire qui j'étais sans semer le désordre dans sa tête. Et il semblait que c'était aussi clair pour Raven que pour moi. Si bien que tout comme elle, je fixais moi aussi mon jeune frère, en attente de la réponse qu'il allait donner, même si je le connaissais suffisamment bien pour savoir ce qu'il allait répondre.

Et je ne fus pas étonnée de le voir se relever de façon furieuse, nous gratifiant au passage de ses éclats de voix polis. Jude qui s'était rapproché sans qu'aucun de nous ne s'en rende compte le fixait d'un air perplexe, ne comprenant sans doute pas pourquoi ce type qui lui était totalement inconnu s'était soudain mis à crier sans raison apparente. Isaac marmonna de vagues excuses, alors que je haussais un sourcil, perplexe, sans reprendre pour autant la parole. J'étais bien trop occupée à regarder Zac poser un genou à terre et mimer une bagarre avec les figures de son fils pour cela. Occupée, et surprise, même si j'essayais de ne rien laisser paraître. Il se releva et nous regarda à nouveau, visiblement mal à l'aise de ce qui venait de se passer, ou peut-être seulement qu'on ai pu assister à la scène. Et à sa façon de réagir, j'étais prête à parier que c'était à cause de la deuxième solution.

Je le suivais du regard alors qu'il quittait la pièce de façon théâtrale, avant de lever les yeux au ciel, agacée par tant d'enfantillages. Il était tellement énervant lorsqu'il s'en donnait les moyens que je me demandais s'il n'avait pas suivi des cours spéciaux pour cela. Je ne retins pas le soupir qui me monta aux lèvres, avant de me tourner vers la mère du petit. Évidemment avec une telle réponse, cela ne changeait pas grand chose à la situation, et pendant l'ombre d'une seconde, je plaignais la jeune femme d'être tombée sur un irresponsable comme mon frère.

« -Bon...tu n'auras pas sa réponse de sitôt à mon avis. Mais en ce qui me concerne, moi, la réponse est oui. Je suis plus que prête à assumer une autre personne dans la famille, t'as vraiment pas à t’inquiéter à ce sujet. T'as raison sur le fait que...qu'on sait tous mieux que personne à quel point avoir un équilibre familial et des gens sur qui on peut compter c'est important. Et c'est pour ça que je veux pouvoir être présente pour Jude, que j'aimerais pouvoir assumer mon rôle de tante.» commençais-je avant de baisser instinctivement la voix pour que le petit ne nous entende pas.

Assise en tailleur, je relevais finalement mes genoux contre ma poitrine, alors que Jude revenait une nouvelle fois vers nous, se sentant déjà un peu plus à son aise que précédemment, lorsque tous les regards étaient tournés vers lui.

« -Tu sais, j'espère qu'il changera d'avis un jour. Aucun gamin ne mérite de vivre sans l'un de ses parents. Et je pensais que lui mieux que personne en avait conscience. »

J'étais lasse de courir après mon frère pour essayer de lui faire entendre raison, à croire que plus on tentait de le raisonner, plus il faisait tout ce qu'il pouvait pour faire précisément l'inverse de ce qu'on attendait de lui. De toutes façons, quoique je dise, je n'arriverais à rien, j'aurais sans doute même eu plus de succès en m'adressant directement à un mur. Il fallait dire que j'avais la chance d'avoir des frères et sœurs très réceptifs, avec qui avoir une conversation relevait du vrai miracle. En parlant de cela, je relevais instinctivement mes yeux vers Skyler, que je trouvais étonnamment silencieuse depuis qu'elle était arrivée. Et ce n'était jamais très bon signe la concernant.
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