Une dispute venait d'éclater entre Jona & Sean et une fois de plus la jalousie de Sean en était la cause. Il ne supportait pas que la femme qu'il aime puisse être approché, admiré et touché par quelqu'un d'autre que lui. Jona était danseuse, elle dansait avec des hommes dignes de statue d'apollon. Vous savez le genre d'homme dont toutes les femmes rêves et bien Jona dansait avec, ce qui avait le don de rendre Sean complètement dingue. Ce genre de mec avec le sourire hollywoodien, ils les connaissaient bien puisque lui même était comme ça dans le passé avant de la rencontrer. Les femmes en couple, c'est ce que Sean préférait. Elles étaient généralement plus difficile à avoir et ne s'attachaient pas. Pour le charmeur qu'il était, ces femmes là lui évitait beaucoup de problème si ils savaient être discret. Mais peu importe ce qu'il pensait, Jona aimait la danse et elle en vivait... Il la voyait le quitter, revenir pour de nouveau le quitter et voyager de ville en ville pendant que lui était là à Toronto, attendre son retour comme un enfant attendrait sa mère devant le portail quand la sonnerie lui annonçait la fin de la journée. Il savait qu'il ne pouvait pas l'empêcher de faire ce dont elle avait toujours rêver, de vivre de sa passion mais lui ne supportait plus les mains de ces hommes sur son corps à elle. Les reproches ? il avait prit l'habitude de lui en faire par dizaine, il s'en voulait mais n'arrivait pas à s'en empêcher.

Certains pourrait croire que c'est de l’égoïsme, moi je dirais que c'est de l'amour. Alors certe leur relation était complexe, mais elle durait maintenant depuis presque trois ans. Elle avait fait face à de nombreuses crises, de doutes, de joies, de peines.  Ce qu'il savait c'est qu'il l'aimait, il l'aimait sincèrement. Ils s'étaient rencontrés alors qu'Amber l'avait trainer à un gala de danse. Une rencontre faite au hasard et de fil en aiguille ce flirt était devenu une vraie relation puis au grand désespoir de Sean son premier amour. Il ne supportait pas ce sentiment de dépendance qu'il avait ressenti pour la toute première fois avec une femme. A présent, il savait que cette dispute ne serait pas une énième dispute comme ils avaient l'habitude d'en avoir, ce serait la dernière. Une tragédie avait frappé sa famille, ses parents étaient décédés alors oui Jona avait été présente pour lui comme pour le reste de sa famille de qui elle était très proche mais leur situation ne pouvait plus durer.

Sean s'assit sur le canapé, face à elle, ses larmes coulaient, comme d'habitude il l'avait blessé. Sa jalousie avait parlé pour lui une fois de plus. Il la regarda peiné de ce qui lui faisait subir, c'était décidé ça ne pouvait plus durer. Maintenant c'était terminé... Il ne serait plus ce monstre qui faisait pleurer la femme dont il était tomber amoureux. Dans ces moments là, Sean se dégoutaient, il se faisait penser à son père quand il battait sa mère. Alors oui Sean n'avait jamais levé la main sur Jona, mais comme on dit la violence verbale est souvent plus dure que la violence physique. Il s'enfonça dans le canapé et commença à lui parler.

- Jona... Toi et moi ça ne peut plus durer, tu le sais aussi bien que moi. Je suis en train de te détruire de l'intérieur. Tu es en train de me détruire, de me bouffer... tu me rends mauvais. Ta passion te fait devenir celle que tu as toujours voulu être quand moi elle me fait devenir celui que j'ai toujours refuser d'être. Je serais même pas capable de te dire combien de fois je t'ai fais pleurer ? Tu le sais toi ? Hein dis moi, est-ce que tu le sais ? Est-ce que tu te rends compte de notre situation ? Tu me rends dingue Jona. Tu me rends vivant un jour quand le lendemain j'ai l'impression de m'enterrer à tes côtés... C'est plus possible ça, c'est plus possible.

Sean posa son verre violemment sur la petite table qui se trouvait face à lui. Ce qu'il disait à Jona lui brisait le coeur, mais il savait que c'était pour son bien à elle. Les larmes qui coulaient le long des joues de la jeune femme le tuait peu à peu. Il avait envie de courir la prendre dans ses bras, de la câliner et lui dire qu'à présent tout était finis et que demain sera meilleur qu'aujourd'hui mais il ne le pouvait pas.

Sean était assis face à elle. Son discours avait eu l'effet d'une bombe sur Jona. Ses larmes coulaient au fur et à mesure de ses mots. Il aurait tellement voulu taire les mots qui s'échappait de sa bouche, mais il savait qu'il devait mettre un terme à tout ça. Il avait l'impression de se poignarder lui même à ce moment là. Elle était là si fragile, si douce et jolie en face de lui. Comment en avait-il pu arriver là ? Il se le demandait souvent. Au fond il le savait, la situation dans laquelle il se trouvait, était sa faute. Son caractère impulsif, sa famille s'en était accomodé, mais vous savez comme on dit la famille c'est la famille. Peu importe comme ils sont, on est obligés de les accepter comme ils sont, c'était la grande différence du reste des gens qui nous entouraient. Il ne pouvait pas lui faire subir plus longtemps ces crises de jalousies intempestives, ces sauts d'humeurs et son caractère que même lui avait du mal à accepter. La danse les avaient d'abord réunis pour finir par les détruire. Il la vit susurrer quelque chose qu'il n'avait pu entendre vu le volume de sa voix. Elle lui souriait nerveusement, les yeux remplis de larmes pour essayer de rester forte face à l'annonce qu'il était en train de lui faire. Jona avait les lèves qui tremblaient et c'est d'une toute petite voix qu'elle lui dit : " Ne me laisse pas... ".

A ce moment là, Sean voulut partir en courant. Il s'était entrainé un bon nombre de fois pour vivre cette scène. Son discours avait été pensé durant des heures et choisis avec attention. Il avait essayé de choisir les mots qui la blesseraient le moins, ceux qui ne feront pas couler ses larmes, ce qu'il n'avait pas visiblement pas réussi à faire. Ses mots le brisèrent. Qu'est ce qu'il devait dire ou faire à cet instant précis ? Il n'en avait pas la moindre idée, c'était sa première rupture. Malgré les différents flirts ou relation qu'il avait eu, il n'avait jamais eu à rompre avec quelqu'un. Sean avait toujours été un vrai gougeât avant de rencontrer Jona, alors les ruptures ce sont les demoiselles qui s'en chargeaient ou alors les situations dans lesquelles ils se mettaient parlaient pour lui. Là la situation était bien différente de toutes celles qu'il avait connus. Il quittait pour la toute première fois la femme qu'il aimait. Il se leva et sans bruit il l'a serra tout contre lui, il ne voulait plus la lâcher comme si le temps n'allait plus jamais s'arrêter. Il plongea sa tête dans ses cheveux, sentait son odeur, ses mains glissaient le long de son dos. Il embrassa son front et tout en la serrant contre lui la berçait pour essayer de calmer ses larmes. 

« Je suis désolée.»

Cette phrase signifiait sans doute qu'elle avait compris et que c'était mieux ainsi, qu'elle approuvait sa décision. A cet instant, il aurait du la lâcher et se décider à la raccompagner ou à partir pour la laisser retrouver sa liberté mais il n'y arrivait pas. Il continuait à la serrer, il savait que ce serait la dernière fois qu'il sentait son corps sous ses doigts. Sean avait la gorge noué, il s'imaginait la regarder partir et ne plus jamais la voir revenir. Il l'imaginait déjà dans les bras d'un autre et lui se voyait noyer son chagrin dans les bars avec son frère à la reconquête d'un passé qu'il avait oublié. Il lui chuchota, comme un dernier appel à l'aide...

- Ne t'excuses pas, c'est moi... tout est ma faute. Maintenant va vivre ta vie et deviens celle que tu as toujours rêvé d'être. Le monde est à toi.

Sean, lui leva la tête pour qu'elle le regarde. Il vit ses yeux embués et lui posa un léger baiser. C'était sa façon à lui de lui dire adieu, de l'embrasser une dernière fois. Dans le creux de son oreille il lui murmura.

- Qui sais un jour peut-être que le destin nous réuniras...

Il aurait aimé qu'elle hurle, qu'elle lui dise qu'elle se foutait de la danse, que c'était lui. Lui le plus important, plus important que la danse, que n'importe qui et n'importe quoi. Il savait aussi qu'il n'avait pas le droit d'être égoïste avec la personne qu'il aimait et qu'il allait devoir la laisser voler de ses propres ailes, sans lui cette fois...

En prononçant ses derniers mots, Sean savait que c'était sa façon à lui de lui dire adieu en douceur. En aucun cas il voulait la blesser, ni la quitter d'ailleurs. Tout en la serrant dans ses bras il entendit Jona lui murmurer délicatement :

«J'ai jamais vraiment cru au destin, mais j'espère qu'il jouera en ma faveur, et qu'il me permettra de croiser ta route à nouveau.»

Il sentit la main de Jona sur sa joue, les larmes du jeune homme ne lui avait pas échappé. Même lui était troublé de ce mettre dans un tel état. Ce grand gaillard avait peu de fois pleurer dans sa vie et le voilà qu'il pleurait pour une femme, si son frère voyait ça, il lui aurait fait faire une attaque je crois. Il était troublé de sa propre réaction, il ne bougeait plus attendant que Jona le fasse.

« Toi aussi le monde t'appartient, n'hésite pas à réaliser de grande chose et ne laisse rien ni personne douter de toi. Tu as passé trois ans à m'encourager et à m'attendre, maintenant ne perds plus de temps, réalise tes rêves et sache que peut importe ce que tu feras et où tu seras, je serai fière de toi.»

Il avait envie de crier à Jona d'arrêter, que le baratin qu'elle était en train de lui raconter n'allait pas l'aider ni à aller mieux, ni à l'oublier. Il ne lui en avait jamais clairement parler mais son rêve à lui était sans doute bien différent du sien et de celui qu'elle pouvait imaginer pour Sean. Il s'était surpris à rêver plusieurs fois d'un mariage à leur image, fou et simple à la fois. De petits bambins qui leurs sauteraient dessus dans leurs maisons à eux, rien qu'à eux deux... Oui son rêve à lui, c'était elle. Il aurait aimé faire cette petite famille parfaite à sa façon, qu'il n'avait pas vraiment eu comme il aurait aimé. Dorénavant, tout ça, c'était de l'histoire ancienne avec la conversation qu'il venait d'avoir et ce rêve là c'était envolé avec ses mots. Il la vit partit en direction de leurs chambre qui allait désormais redevenir sa chambre. Il était là, statique lui laissa quelques minutes d'avance et se dirigea à son tour vers cette chambre qui était leur cocon ou ils aimaient tant se retrouver. C'est en arrivant sur le pas de la porte, de voir Jona, la valise posé et ouverte avec toutes ses affaires qui trainaient entassés qui le fit sortir de ses gonds. Elle se mit à lui parler de souvenir, sourire aux lèvres comme un enfant raconterait son dessin-animé préféré à ses parents. S'en était trop pour Sean il ne pouvait plus écouter ce qu'elle lui disait. Il entra dans sa chambre, ramassa ses dernières affaires qu'elle n'avait pas encore mis dans sa valise et lui balança. Il arracha les photos d'eux deux, grimaçant, s'embrassant, posant et rigolant qui étaient exposé au mur face à lui. Il se mit à lui hurler dessus en lui envoyant les photos sur elle.

- Tiens prend ça aussi ! Elles ne vont plus m'être utile celles-là. Oublie rien surtout. Prend tout, ne laisse rien... Je ne veux plus rien voir de ton bordel chez moi. Tu m'entends ? Je te supporte plus Jona... Tu le comprends ça ? Je sais même pas comment on a fait pour en arriver là toi et moi.

La douleur sortait enfin, lui qui était resté si calme, si silencieux. Il avait redouté ce moment, mais il n'avait pu se contrôler. Il criait en bougeant ses bras dans tous les sens. Trop fier pour dire à Jona : " Non ne pars pas...". Il essayait de lui faire comprendre à sa façon à lui qu'il avait mal et qu'elle le blessait. Mais dans le fond il se rassurait en se disant que Jona le connaissait et saurait la vraie raison de ses mots.

Jona ramassait les choses que je lui jetais au fur et à mesure sur elle. Elle eut un petit rictus, puis je vis son visage se transformer. Ça y est, mes mots avaient éveillé la haine en elle. Si elle pouvait, je crois qu'elle m'aurait tué sur le coup. Mes mots avaient été violents, j'en étais conscient, mais malgré que je n'arrivais plus à me contrôler, je savais que c'était la bonne chose. Je ne savais peut-être pas comment rompre sans blesser l'autre, mais ce que je savais en tout cas, c'est qu'un couple qui s'aimait réellement ne pouvait pas se séparer en s'embrassant et en se câlinant tendrement ça, j'en étais vraiment sûr. Il fallait que ça explose quitte à se faire mal l'un et l'autre. Il fallait que je lui fasse mal, pour qu'elle me blesse à son tour et que je me mette à la détester si violemment que je ne veuille plus jamais la revoir.

« Tu ne sais pas? Tu t'es jamais dit que peut-être tes crises de nerfs comme tu fais là, était l'une des causes qui a fait qu'on en soit là? »

Les voilà, les reproches que j'attendais. C'est son regard plein de colère, qu'elle se leva en prenant sa valise. La fin, la vrai était-elle arrivée, celle que je redoutais tant. Je n'avais jamais réussi au bout des choses qui me tenait à cœur, Jona s'inscrivait désormais sur cette longue liste qui me suivait.

« Tu penses que c'était plus facile pour moi parce que je vivais mon rêve? Combien de fois, j'ai du m'interposer, pour ne pas que tu pètes la gueule à mon partenaire de danse, parce qu'il avait selon toi, les mains trop baladeuses hein?  Tu penses que je n'étouffais pas moi? À constamment me justifier et te dire que ce n'était que de la danse, que je n'aimais que toi et toi seul... C'est à ce demandé si t'as déjà eu confiance en moi pendant trois ans.»

Jona pleurait devant moi désormais, mais cette fois, elle pleurait de rage. Elle laissait enfin éclater ce qu'elle ne m'avait jamais dit en trois ans, ce qu'elle pensait tout bas quand je l'oppressais. Voilà que maintenant que le gla de la fin sonnait, ses mots ne s'arrêtaient plus et venait me frapper en pleine face. Je savais que tout n'avais pas été rose, qu'on avait eu des hauts et des bas, mais ce qu'elle me disait, le récit de son malheur me brisait de l'intérieur.

- À, c'est maintenant en partant que tu te décides à me dire combien je te rendais malheureuse... Si j'étais si horrible que ça, il ne fallait pas rester Jona ! Fallait prendre tes affaires et partir au lieu de me raconter tes conneries de rêves et de passion, il y à même pas dix minutes.

Elle me demanda de la laisser passer, je me poussai la regardant avec cet air de déception et de dégout à la fois. Elle avait sa grosse valise à la main, celle que je lui aurais portée en tant habituelle. Il n'y avait plus un seul bruit, seulement ses reniflements qui accompagnaient ses pas & le bruit de sa valise qui claquait sur chaque marche. Elle attrapa ses clés, les déposa sur le meuble près de la porte et jeta un dernier regard derrière elle. J'étais en haut des escaliers, je la regardais partir, nos regards se croisèrent. Des larmes coulaient de nouveau le long de mes joues et sans un mot, je secouai ma tête pour lui dire qu'elle ne pouvait pas me laisser là, seul sans elle. Mon regard suppliant, ma bouche muette et mes regrets par dizaines, à présent, c'est tout ce qu'il me restait. Elle se tourna, ouvrit la porte et s'enfuit. Elle partit, me laissant là. Seul comme un con, en haut de mes marches. Je m'asseya pris ma tête dans mes mains. Voilà, que je le veuille ou non le claquement de la porte venait sonner la fin de notre histoire. La fin de trois ans de bonheur, d'amour, de souvenirs, de moments partagés passionnés. Et c'est ainsi que ma vie prit un nouveau tournant...