'odeur du tabac qui emplissait ses poumons de jeune rebelle. Pause clope. Encore une. La cinquième de la journée. Tim avait momentanément oublié de se pointer en communication, il avait rallongé son intermède musical. Casque aux oreilles, il faisait semblant de ne rien voir, de ne rien entendre. Si caractéristique de son âme de solitaire. Il aimait sa liberté. Il aimait avoir le choix. Faire tout ce qu'il voulait au moment où il le préférait. Et depuis qu'il habitait avec son frère, il avait une chance inouïe à ce niveau là. Le journaliste en herbe avait enfin une lueur d'espoir pour son avenir, un infime éclair lumineux qui brillait dans ses yeux bleutés. On connaissait Crawley pour l'énigme qu'il représentait et beaucoup trop de gens s'étaient cassés les dents à tenter de le percer à jour. Il était imprévisible, depuis trop longtemps. On ne savait jamais s'il allait hurler ou tout juste sourire à une remarque déplacée à son égard. On ne pouvait pas savoir la vérité à propos de lui, on ne pouvait pas imaginer l'étendue de la blessure qu'il portait au fond de son coeur. Timothy, le roi de la feinte. Le roi du paraître. Et il n'était pas prêt de changer son fusil d'épaule, il aimait beaucoup trop le respect qu'on lui accordait, la crainte qu'il inspirait pour beaucoup de ses camarades.
Tim finit par lancer son mégot au loin sans tenir compte du regard désapprobateur du professeur qui passait par là. Il s'en fichait. Il avait vissé ses écouteurs sur ses oreilles et il avait clairement la flemme d'écouter un traître mot de ce que les autres pouvaient dire. Alors, il passait à côté des conversations saugrenues des étudiants en art, il lorgna distraitement vers les scientifiques. Puis, il rentra dans le bâtiment central. L'administration était emplie d'une ferveur peu commune. Des étudiants attendaient leurs résultats: l'un se rongeant les sangs alors que l'autre tuait le temps en débitant des futilités dans son téléphone portable. Le quotidien à l'université de Winnipeg. Timothy continua de marcher avec lenteur et charisme vers l'ascenseur. Les escaliers étaient bien trop bondés par ces satanés représentants de la vie étudiante: manifestations pour la libérations des phoques au Groenland et on ne sait quelle autre cause sans rapport direct avec les problèmes de l'université canadienne. Quelques pas encore et il pénétra dans l'antre minuscule du vieil ascenseur de la faculté. Vide. Fait rare ces temps ci que Tim apprécia à sa juste valeur alors qu'il vit les numéros défiler... Pas longtemps puisqu'une tête blonde et frisée passa la porte à son tour. Fermeture des portes. TJ adossé au mur. Regard porté vers les portes, demi sourire narquois aux lèvres.
McKenzie, toujours un plaisir les jours de beau temps.
Brin d'ironie alors que le regard de Timothy capta finalement l'étrangeté de la situation. Il regarda la jeune femme appuyer sur le numéro désiré et Crawley se contenta de siffloter, rien de mieux pour agacer l'intelligente Eleanor. Le temps lui parut long tout d'un coup. Pas de nouveaux numéros. Pas de bruit annonciateur de la fin d'une situation gênante voire irritante. Tim coupa court au son qui perçait ses tympans et se releva sur ses deux jambes. Bien évidemment que le monde serait contre lui. Pour sûr que la présence de Violet provoquerait encore des catastrophes. Rien de mieux qu'un peu de haine entremêlée à de l'envie pour finir la journée.
Pourquoi j'ai la sensation que t'as encore trouvé le moyen de transformer ma simple vie en enfer des plus abominables?
Sourire sarcastique alors qu'il s'approcha de la jeune femme pour appuyer à nouveau sur le bouton indiquant 4. Rien du tout. Juste le silence. Il finit par croiser le regard d'Eleanor et sentit instinctivement que cette simple entrevue ô combien non désirée provoquerait des conséquences terribles sur son misérable destin d'âme solitaire et imperturbable.
Invité
Sujet: Re: I'd rather kiss the ground than kiss a starless sky # Eleanor & Tim Mar 19 Mar - 18:08
I'd rather kiss the ground than a starless sky.
Lorsqu’Eleanor avait vu le monde qui se pressait dans les escaliers principaux de l’université, elle avait poussé un soupir en se disant que ce n’était même pas la peine d’essayer et qu’elle allait encore y passer de longues minutes poussée et serrée entre deux étudiants odorants discutant de choses futiles. Elle avait alors décidé de tenter sa chance du côté de l’ascenseur et, chose très rare, personne ne l’attendait. Pourtant, ce qu’elle constata lorsqu’il s’ouvrit était quelque chose d’encore plus rare, il était presque vide, une seule personne se trouvait déjà dans l’étroite cabine. Elle s’engouffra dans celle-ci avant de remarquer qui était la personne en question. Crawley lui-même. La personne qu’elle détestait le plus dans cette université. Ou peut être même qu’elle détestait le plus tout simplement. Il était adossé au mur, les écouteurs dans les oreilles, arborait un sourire narquois et cette nonchalance qui lui était propre et énervait Eleanor sans raison apparente, tandis que les portes se refermaient. Alors qu’elle entendit le bruit des portes se rencontrant, elle inspira doucement, en faisant attention à rester discrète. Eleanor n’aimait pas beaucoup les espaces étroits et être seule avec Crawley dans un ascenseur fermé ne lui plaisait pas tant que ça surtout qu’elle devait cacher, encore mieux que d’habitude, son angoisse. Heureusement, le trajet n’allait surement pas durer longtemps. Phrase ironique de T.J. qui, étonnamment, détendit Violet car elle se retrouvait en terrain connu. Elle eut donc un sourire en coin face à la provocation du blond.
Crawley, le plaisir n’est malheureusement pas partagé.
C’était explicit et direct mais dans un endroit étroit comme celui-ci, Eleanor n’avait pas vraiment envie de chercher plus loin. De plus, peut être qu’il ne l’entendait même pas avec la musique qu’il écoutait. Sinon il pourrait trouver qu’elle manquait de répartie ce jour là mais elle s’en fichait. Elle appuya sur le bouton de l’étage désiré tandis que Timothy se mettait à siffler, surement dans la perspective de l’énerver. Et il réussissait plutôt bien dès les premières notes. Ah ce qu’elle n’aimait pas ça, elle réagissait au quart de tour quand il s’agissait de lui à des choses qu’elle supportait plutôt bien venant d’autres. L’attente s’installa chez Eleanor avant de laisser place à l’incompréhension et à l’angoisse. Avant qu’elle n’eut le temps de faire une autre action, le jeune homme bougea et éteignit sa musique avant de prononcer une phrase ironique, peu agréable et qui énerva McKenzie.
Je prends ça comme un compliment Crawley et puis, c’est bien connu, le but de ma vie est de t’ennuyer.
Il affichait de nouveau ce petit sourire ironique, sarcastique, très énervant et d’une certaine manière très craquant, ce qu’elle n’avouerait pas. Même pas à elle-même. Il s’approcha ensuite d’elle. Ils étaient proches, bien trop proches. Et il appuya sur le bouton indiquant l’étage numéro quatre. Rien ne se passa. Un silence régnait dans l’habitacle étroit qui semblait tout à coup encore plus petit. Et la proximité de Timothy n’arrangeait rien. Eleanor commença à sentir une très forte angoisse monter en elle. Mais elle ne pouvait pas la laisser s’exprimer, impossible de laisser voir une de ses faiblesses à son ennemi. Violet n’était pas claustrophobe, enfin, pas vraiment. C’était ce dont elle essayait de se persuader depuis un bon moment. Elle supportait les endroits étroits sur des courts termes seulement et uniquement lorsqu’elle savait qu’elle pouvait en sortir, ou qu’elle en sortirait bientôt. Alors oui, elle ne souffrait pas d’une forme de claustrophobie avancée mais tout de même, c’en était une certaine forme et elle avait eu une très mauvaise idée en prendre l’ascenseur. Elle appuya de nouveau sur un bouton puis soupira en sortant son téléphone, histoire d’essayer de joindre quelqu’un. Evidemment, elle n’avait pas de réseau. Elle empêchait le mieux possible son angoisse d’être visible mais elle était beaucoup, beaucoup trop proche de Timothy dans une situation qu’elle détestait, on ne pouvait pas trop lui en demander non plus. Elle soupira de nouveau. Et lui parla d’une manière un peu ironique, un peu méprisante aussi. Après tout, la meilleure défense était l’attaque n’est-ce pas ?
Tu as ton portable j’espère? Tu dois bien connaître quelques idiotes gloussantes à l’université qui puissent prévenir quelqu’un pour nous sortir de là non?
made by pandora.
Invité
Sujet: Re: I'd rather kiss the ground than kiss a starless sky # Eleanor & Tim Sam 23 Mar - 13:46
◈ Eleanor & Timothy
I'd rather kiss the ground than kiss a starless sky
I can't stand you but I can't be far away from you
lle trouvait toujours le moyen de l'exaspérer. C’était fou ce que l'oxygène lui manquait lorsqu'Eleanor était dans les parages. Oui, elle était insupportable. Tout bonnement. Bon d'accord, il fallait avouer que lorsque la jeune femme fit son entrée, Tim n'avait pas hésité trente secondes avant de lui sortir sa remarque ironique accompagnée de son sourire narquois. Il avait toujours été ainsi, surtout avec McKenzie. Pourquoi, me direz vous? La façon dont elle réagissait certainement. Il voyait toujours sa mâchoire se serrer lorsqu'il entrait dans son champ de vision. Timothy voulait s'en amuser. Que pouvait-il bien faire d'autre alors qu'ils n'avaient clairement rien en commun? Lui n'avait d'yeux que pour la fête et le plaisir non réfréné, Eleanor était dans la retenue et diablement ennuyeuse dès qu'elle ouvrait la bouche. Enfin, c'était bien ce que TJ tentait de se dire. Il la laissa prendre place dans l'habitacle, effaçant nullement son rictus lorsqu'il entendit la réponse de la jeune blonde. Cela se passait de commentaires. Tim n'avait pas envisagé un autre type d'accueil de toute évidence et puis, en quoi cela pouvait-il bien le déranger? Après tout, il n'avait que faire de ce que pensait Violet. Au lycée, c'était déjà le cas et ce n'était pas l'université qui allait changer la donne, surtout maintenant qu'ils pouvaient s'éviter quatre-vingt dix pour cent du temps. Les dix pour cent du temps restaient un enfer sans nom toutefois. Mais Tim ne fit rien pressentir lorsque le silence s'installa de nouveau. Il était bien oppressant celui là, comme à chaque entrevue. C'était bien étrange puisque Tim n'en avait rien à faire de devoir croiser le chemin d'Eleanor, du moment qu'il évitait de la regarder pour contrôler le flux de colère qui pouvait bien le transpercer. Étrange donc...
Evidemment, les choses ne pouvaient pas bien se passer. Il arrivait toujours des évènements malencontreux lorsqu'ils se retrouvaient dans la même pièce, comme si le destin tentait de laisser un message après son passage. Et dieu ce que cela pouvait irriter le blond. Il comprit bien vite qu'il se retrouvait coincé dans l'ascenseur avec comme camarade, Eleanor McKenzie. Charmant. Absolument magnifique. La jeune étudiante ne s'en rendait certainement pas compte mais en effet, son but était clairement de l'ennuyer. Elle commençait déjà à le rendre nerveux. Incroyable. Tim ne la regarda même pas lorsqu'il tenta de passer ses nerfs sur le bouton de l'ascenseur. Pas de réponse. Comme prévu. Pour le moment, il pensait contrôler la situation. Il voulait se le convaincre même si, en vérité, il bouillait de l'intérieur. Le fait de sentir la présence d'Eleanor juste à ses côtés le perturbait un peu. Il cacha ce fait avec élégance, bien entendu. Il relâcha son bras du bouton numéro quatre et finit par croiser le regard de McKenzie, première véritable fois depuis que les portes s'étaient refermées derrière elle. Et le silence. Non, cela ne convenait pas à Crawley.
Je te remercie alors d'avoir un but aussi honorable dans la vie. Sache que je suis amplement capable de m'en passer McKenzie. Mais je doute que tu sois de cet avis. Regarde, à chaque fois que tu t'approches à moins de cinq mètres, c'est l'apocalypse. Tu devrais faire quelque chose pour enrayer ce problème.
Mais Tim ne s'écarta pas pour autant, préférant arborer son sourire des plus splendides. Assurément, quoi d'autre? Il détacha son regard de celui de la jeune femme. Et entendit à nouveau sa voix s'élever. Et quelle attaque! Il devait avouer qu'elle avait du répondant, une manière bien à elle de lui renvoyer la balle. Tim étouffa un petit rire en sortant son portable de sa poche, avec une lenteur extrême et exaspérante certainement pour Eleanor vu l'état d'angoisse qui semblait grandir en elle. TJ faisait semblant de ne pas avoir remarqué, il ne lui ferait pas le plaisir de lui demander si elle allait bien et si elle survivrait à sa crise de panique.
C'est toi la scientifique.. Tu peux pas utiliser ton champ magnétique pour avoir du réseau, non? C'est la meilleure ça! A quoi bon passer son temps dans ses bouquins si on est impuissante quand un ascenseur tombe en panne? je suis un peu déçu, McKenzie. Mais voyons quand même ce que mes idiotes gloussantes peuvent faire pour nous.
Pas grand chose à vrai dire. Réseau à plat. Et bientôt la batterie suivrait le même chemin. Bien joué Crawley. Sourire en coin lorsqu'il rangea son portable. Il n'y avait pas de solutions à ce niveau là. Alors, Tim se détourna et alla s'asseoir de l'autre côté de l'ascenseur. Attendre patiemment que le générateur se remette en marche. Là voilà son idée. Même s'il se doutait que McKenzie ne serait pas de cet avis. Mais depuis quand se souciait-il de son opinion? Jamais. Donc ce n'était pas son problème. Et il reposa ses écouteurs sur ses oreilles avant de fermer les yeux. Là voilà sa solution.
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Sujet: Re: I'd rather kiss the ground than kiss a starless sky # Eleanor & Tim
I'd rather kiss the ground than kiss a starless sky # Eleanor & Tim
