Sujet: Coïncidence ? Je ne crois pas ! [Wayne] Mar 5 Nov - 22:37
Penchée au dessus du visage ensanglanté d'un homme d'une quarantaine d'années, une mèche de cheveux blonds barrant son front, Camélia appliquait ses deux mains gantées sur la blessure au cou de l'homme qui saignait abondamment. S'occupant de sa femme, Sam se trouvait quelques mètres plus loin, lui aussi visiblement débordé. Cherchant frénétiquement des compresses d'une main, la blonde continuait de rassurer l'homme dont le regard terrifié ne la quittait pas des yeux. Il allait mourir, et il semblait clair qu'il en avait conscience. Son sang se répandait par jets puissants de la plaie dès que la jeune femme bougeait les doigts, et les secouristes devaient attendre une seconde ambulance, ambulance qui tardait un peu trop à arriver au goût de la jeune femme. Ouvrant une deuxième boîte de compresses qu'elle appliqua une nouvelle fois sur la blessure, Camélia tenta un sourire rassurant alors que l'homme lui agrippait la main compulsivement :
« -Sauvez...sauvez-là s'il...vous plaît... »murmura-t-il, suppliant Lia du regard, des larmes brillants dans les yeux.
-Mon collègue est en train de la soigner, il est très doué ça va aller. Vous, vous...
-Non...non, ma fille, ma...
-Quoi ? Il y avait une autre personne avec vous ? Dans la voiture ?
Hélant un passant curieux qui assistait à la scène, Lia lui intima de poser ses mains sur les compresses et d'y appuyer fortement sans faiblir, et sans attendre, elle se releva et se dirigea vers la voiture accidentée, dont l'avant était entièrement défoncé, tout comme le pare-brise. De l'huile de moteur se répandait sur le sol, alors qu'une épaisse fumée noire commençait à se dégager du capot du véhicule, ou de ce qu'il en restait. Camélia avait à peine eut le temps d'atteindre la portière que les pompiers en mission sur les lieux lui crièrent de s'éloigner, prétextant que la situation n'était pas sûre, et qu'elle se mettait en danger. Elle avait eu beau les prévenir de la présence d'une autre victime, les pompiers firent la sourde oreille, et l'évacuèrent en l'éloignant rapidement du lieu de l'accident.
« -Attendez, il y a une gamine dans cette voiture ! Lâchez-moi ! Lâchez... »
Elle n'eut pas le temps de finir sa phrase, elle venait de flanquer son genou dans l'estomac du pompier qui venait de la poser au sol, et sans plus attendre, elle s'était remise à courir vers la voiture, dont le capot venait de s'embraser. Sam hurlait, tout comme les pompiers présents sur les lieux, mais Camélia fonçait vers la portière arrière, qu'elle ne parvenait cependant pas à ouvrir. Mains de part et d'autre de son visage, la jeune blonde fixait l'intérieur de la voiture, où elle vit rapidement la présence d'un siège enfant, et d'une gamine couchée sur le sol, sanglotant. La blonde eut beau s'acharner sur la portière, celle-ci resta solidement bloquée, et plus le stress et l'adrénaline prenait le pas sur le self-control de la secouriste, moins elle parvenait à faire quoi que ce soit, la peur prenant le dessus sur sa capacité à réfléchir. Elle intima à la fillette de se protéger le visage, et aidée de son coude, Lia tapa aussi fort qu'elle le put dans la vitre arrière de la voiture, faisant voler celle-ci en éclats. C'est à cet instant qu'un pompier s'estima qu'elle n'était sans doute pas totalement folle et qui lui vint en aide. Il écarta Lia et entrant son buste dans l'habitacle de la voiture, il attrapa la gamine et la hissa hors de la voiture à la force de ses bras, avant de la coller dans ceux de Camélia. Attrapant la secouriste par le bras, il la fit s'éloigner de la voiture embrasée, et tous trois se mirent à courir avant qu'un de ses collègues pompier ne hurle que la voiture allait exploser, et qu'il fallait évacuer la zone. Le trio n'avait fait qu'à peine quelques pas lorsque ledit véhicule explosa, projetant des éclats de verre et de métal brûlant sur la route et plusieurs mètres autour. Le pompier plaqua la secouriste et la gamine au sol, les protégeant de son corps, attendant que le brasier soit maîtrisé par ses collègues.
Lorsque l'homme du feu se releva, des paires de bras puissants aidèrent la jeune femme à se redresser, puis à se relever, et le visage furibond de Sam se retrouva bientôt très proche de celui de la jeune femme, trop proche d'ailleurs. Elle voulut lui demander pourquoi il ne s'occupait pas de sa patiente, mais la vue de deux autres ambulances lui fit comprendre avant même qu'elle n'ouvre la bouche. Les secours étaient enfin arrivés, et la situation semblait sous contrôle. La blonde les laissa donc prendre la gamine de l'enceinte protectrice de ses bras, alors que Sam, qui avait fini de déverser son poison colérique sur elle, lui prenait le visage entre deux doigts. Il marmonna dans sa barbe, s'éloigna de quelques pas, et revint quelques poignées de secondes plus tard pour lui appliquer brutalement une compresse sur le front. Tiens, elle était blessée. Elle ne semblait pourtant pas sentir la douleur, si on considérait l'air surpris qui se peignait sur les traits de son visage.
« -Tiens ça dessus. Et t'es bonne pour un blâme Blackbird. Tu m'entends ? Dans l'ambulance maintenant, je t'emmène à l'hôpital ! N'essayes même pas de protester. »
Son ton était implacable, et avec les patients aux mains d'équipes de secours, le duo de secouristes n'avait plus rien à faire là. Sans ôter la compresse posée sur son front, Camélia suivit son collègue sans broncher, encore sous le choc de ce qui venait de se passer. Elle se savait impulsive, savait que ce n'était pas la première, ni surement la dernière fois, qu'elle désobéissait et se mettait en péril, mais c'était la première fois qu'elle mettait la vie de quelqu'un d'autre en danger en n'en faisant qu'à sa tête. Ce pompier qui était venu l'aider, il avait risqué sa vie à cause d'elle, parce qu'elle n'était pas foutue d'écouter les ordres. Et elle savait d'avance que si il lui était arrivé quelque chose, elle n'aurait jamais pu se le pardonner. Le trajet jusqu'à l'hôpital fut rapide, bien que l'atmosphère dans le véhicule soit électrique, Sam marmonnant dans son coin contre l'attitude de sa protégée, Camy gardant hermétiquement les lèvres closes.
La secouriste fut rapidement admise aux Urgences, sans doute le privilège de la profession, et elle ne rechigna pas tandis qu'une infirmière l'aidait à retirer son uniforme pour enfiler une blouse blanche. Bras nus, Camélia put alors constater les dégâts de son insubordination : coupures sur les mains et les avant bras, sans doute rien de bien sérieux, blessure sur le front, et un vilain mal de tête sans doute conséquent de ce trop plein d'émotions. L'adrénaline qui refluait désormais dans ses veines laissait peu à peu place à la douleur, qui s'immisçait dans les membres de la jeune femme, comme pour lui rappeler qu'elle y avait été un peu trop fort. Allongée sur un lit d'auscultation, la blonde fixait le plafond sans parler, attendant juste qu'on vienne s'occuper de ses blessures pour qu'elle puisse rentrer chez elle. Dans cet empressement qu'elle avait à retrouver la quiétude de son lit, même la perspective de se faire soigner par son ex-copain désormais fiancé ne la tracassait pas tant que ça.
Sujet: Re: Coïncidence ? Je ne crois pas ! [Wayne] Mer 20 Nov - 0:53
« Coïncidence ? Je ne crois pas ! »
feat. CAMÉLIA A. BLACKBIRD
Dans un hôpital, les rumeurs, les potins, les ragots et toutes ses sornettes font rapidement le tour de ses couloirs. Entre les nouveaux couples, les disputes, ceux qui se faisaient choper aux salles de repos ou autres, il est très difficile de ne pas savoir les dernières nouvelles. Pourtant, personne ici ne sait grand-chose sur Wayne mis à part qu’il est fiancé, qu’il a grandi ici et qu’il vient d’arriver après des années en France. Ils n’ont pas besoin d’en savoir plus ! Pourtant, il y aurait des choses à dire sur lui. Heureusement qu’il sait tenir sa langue. Enfin bref, là, la nouvelle qui tournait depuis quelques minutes s’étaient ce qu’il s’était passé lors d’un accident de la route, comme quoi une petite avait été coincé à l’intérieur, que c’était une secouriste qui avait essayée de la sortir, au bon moment puisqu’il y avait eu le feu peu de temps après. Wayne n’avait pas vraiment toutes les informations en tête mais il avait conscience du fait qu’il allait devoir la féliciter dès qu’il la verrait, même s’il ne la connaissait pas, ou plutôt c’est ce qu’il croyait en tout cas. Il y avait eu des complications à ce qu’il avait entendu dire mais cela ne changeait pas le principal : cette femme avait sauvé une gamine qui n’aurait pas survécut dans le cas contraire. En tout cas, les ambulances et les pompiers étaient en chemin et n’allaient pas tarder à arriver. Wayne qui était censé ne pas travailler pendant trois heures mais qui justement était encore à l’hôpital, fut bipé pour lui dire qu’il fallait finalement qu’il reste. Comme quoi, on n’est jamais sûr de rien. Mais bon, en entendant qu’il y avait eu un accident, il ne s’était pas attendue à ce que son supérieur le laisse rentrer chez lui alors qu’ils avaient besoin de personnel pour s’occuper de tout le monde. Enfin, ce n’était pas vraiment sûr qu’on ait besoin de lui mais c’était au cas où en tout cas. C’est d’ailleurs pour cela que lorsqu’on entendit les urgences arrivaient, ce fut d’autres urgentistes qui alla s’en occuper, il n’était là qu’en renfort. Alors qu’il était en train de discuter avec l’un de ses collègues qui était exactement dans le même cas que lui, l’un de ses supérieurs arriva à leur hauteur. Après avoir envoyé son collègue sur un cas, ce fut à lui qu’il s’adressa cette fois-là. « Lockwood, chambre 143 ! » Lui avait-on dit simplement en lui faisant passer le dossier de son ou sa future patiente qu’il devait ausculter. Lockwood… c’est comme ça que ses supérieurs l’appellent. Les autres dans cet hôpital, en particulier les patients, l’appellent Dr Lockwood alors qu’en dehors de ses murs c’est Wayne, juste Wayne. Si au début le simplement fait qu’on le désigne par son simple nom de faille le dérangeait, c’était devenu une habitude depuis des années, si bien qu’il ne faisait même plus attention. En tout cas, il avait un ou une patient(e) alors il avait plutôt intérêt à se dépêcher. Ce fut alors qu’il n’était pas loin de la chambre où on l’attendait qu’il daigna enfin ire le cas pour savoir à quoi s’attendre et… Quoi ? Camélia ? A peine eu-t-il lu le nom de sa patiente qu’il ouvrit la porte sans même s’être assuré qu’elle était prête et l’attendait. Sans savoir ce qu’elle avait eu, Wayne avait le besoin de s’assurer qu’elle allait bien. Le côté personnelle avant le côté professionnel, ce qu’il ne fait d’ordinaire jamais lorsqu’il se retrouve ici. « Cam’, qu’est-ce qu’il s’est passé ? Tu vas bien ? » Autrement dit, questions purement et simplement idiotes. Tout était écrit dans son dossier qu’il n’avait même pas prit le temps de lire avant de venir. Il ne se comporter pas comme le médecin qu’il devrait être, nan là il n’était pas Dr Lockwood, là il était Wayne, juste Wayne, l’homme inquiet. Pourtant il ne fallait pas, il était là pour la soigner, c’était son job, elle était sa patiente et souffrait surement. Parcourant alors vite du regard son dossier pour comprendre, évitant par la même occasion de croiser son regard. Il se sentait stupide de réagir de la sorte. Ce qui est fait est fait mais c’est ainsi, il se sent bête, point ! Il fallait qu’il se ressaisisse et retrouve son role de médecin urgentiste. Finalement, il se dépêcha de saisir le matériel nécessaire pour s’occuper de ses coupures aux mains, aux avants bras et surtout celle qui était sur son front, puis il s’asseya sur le tabouret à côté du lit pour commencer les soins. Alors c’était elle qui avait sauvé la fillette alors qu’il y avait un incendie, c’est bien elle ? Apparemment elle n’avait pas changé, elle avait toujours cette partie d’elle-même qui était l’un de leur point commun alors qu’ils étaient ensemble. Ils font tout pour aider les autres ! Bon, Wayne n’est pas du genre à risquer sa vie pour des personnes qu’il ne connait pas, pas autant en tout cas mais il met toujours tout en œuvre pour aider au maximum. Avec son sourire habituel, il lui dit : « Je vois que madame n’a pas changé et fait toujours passer les autres avant soi-même et puis toujours aussi casse-cou ! » Il avait dit cela tout simplement pour détendre l’atmosphère, comme si ces simples paroles allaient changer quoi que ce soit. Le pire la dedans, c’est que ça n’arrangeait pas les choses, ça les aggravait, tout simplement. En effet, parler du passé, des souvenirs qu’on a, n’est pas la chose à faire avec son ex petite amie, surtout pour ces deux-là vu la manière dont cela s’est terminé. Aucune dispute, aucune tromperie, ni violence ! Ils avaient été amoureux et s’étaient quittés, souffrant tous les deux en silence de leur côté. Si bien que revenir après quelques années, même si de l’eau avait coulé sous les ponts, c’était bizarre, vraiment très bizarre en effet. Alors, sans la regarder dans les yeux, il continuait ce qu’il avait à faire pour la soigner, essayant de mettre une distance. Pourtant, il n’y arrivait pas. C’est bête à dire mais c’est la réalité, il ne sait pas comment faire pour mettre la moindre barrière entre eux deux. Cela faisait un moment qu’ils ne s’étaient pas vus, depuis qu’il lui avait dit qu’il était fiancé et qu’elle a justement été appelée par son collègue. Il fallait peut-être qu’ils en parlent, ou peut-être pas d’ailleurs. Quoi qu’il en soit c’était peut-être pas une mauvaise idée le fait que ce soit lui qui se retrouve à s’occuper d’elle dans le plus grand des hasards.
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