(r) the state of dreaming

Mes nuits avaient été perturbées, et j'avais un manque de sommeil évident à rattraper. Cependant, il m'était impossible de m'assoupir rapidement, trop hantée par des pensées néfastes, toutes tournées vers ma nouvelle voisine : Zahraa. Si il y avait bien pire que de savoir que mon ancienne amante se trouvait vivre près de moi, c'était bel et bien que mon mari découvre qu'elle était en réalité plus qu'une ancienne camarade. J'étais littéralement terrifiée à l'idée que Zahraa ose un jour tout lui avouer, et qu'il apprenne en plus de mes péchés d'antan, que je l'avait trompé pendant ma durée de captivité en prison. En plus de tout les malheurs envisageables et les souvenirs qui me revenaient en mémoire, mes émotions étaient contradictoires. Alors que le temps d'un seconde je ressentais une douce joie à l'idée de pouvoir la voir tout les jours, elle disparaissait bien rapidement, laissant alors place à une colère intense. Il y avait tellement de ville dans le monde, tellement de quartier, que j'avais bien du mal à croire que c'était l'oeuvre du destin que nous soyons une fois de plus réunies. Depuis que je la connaissais, Zahraa n'avait fait que m'apporter du malheur et de la souffrance, malgré les moments de bonheur et d'euphorie qu'elle avait aussi réussi à me donner, il était aujourd'hui clair qu'elle n'annonçait rien de bon dans ma vie. Dès lors qu'elle était revenue dans ma vie, mon comportement avait changé. Alors qu'à un moment j'étais distante avec Thomas, la seconde d'après je m'en rendais compte, et je devenais alors, justement trop proche et entreprenante. Thomas n'avait surement pas du le remarquer, mais il ne le tarderait pas, et rien qu'à l'idée qu'il fasse le rapprochement entre notre nouvelle voisine et mes changements d'état, me donnait la nausée.

J'avais décidé de quitter la quartier cette après-midi. Thomas travaillait, j'avais d'ors et déjà terminé l'article que je devais envoyé pour le journal, et je n'avais aucune envie de rester chez moi, bien trop attirée par la maison voisine qui formait comme un sortilège sur moi. Je pris donc la décision de passer mon après-midi à la bibliothèque. C'était un endroit particulier pour moi, qui avait toujours adoré les livres et leur pouvoir sur moi. Même lorsque j'avais fait un séjour en prison, j'avais demandé à être chargée de la bibliothèque. C'était certainement le seul endroit au monde où je me sentais chez moi, où je me sentais libre d'être qui je voulais être. Pénétrant dans le bâtiment, je sentis immédiatement une toute nouvelle ambiance à ce qu'il pouvait se passer à l'extérieur. La douce mélodie du silence m'apaisait, et ce fut avec un sourire aux lèvres que je vaguais de rayon en rayon. M'arrêtant finalement à celui des livres de romances, je tapotais mes doigts sur la couvertures des livres pour en lire plus facilement le titre, ne remarquant même pas la présence d'une autre personne à mes côtés. Tombant finalement sur les Liaisons Dangereuses de Laclos, je fus satisfaite de mon choix, mais moment où je déposais ma main sur ce dernier, je fus surprise de ne pas avoir été la première. Caressant sans le vouloir la main de l'individu, je me tournais finalement vers ce dernier. Un électrochoc me fit reculer. "Zahraa ..." Le souffle coupé, je n'avais aucune idée de comment je me devais de réagir.