Je rentrais de l'hôpital, j'arrivais tout doucement a me remettre ce qu'il venait de m'arriver. L'absence de mes parents était de plus en plus pensante malheureusement pour moi elle le serait de plus en plus. Je voulais cependant garder mes petites habitudes, c'est pourquoi a la sortie de mon travail je m'étais arrêter pour m'acheter un cappuccino. J'aimais faire le tour du pâté de maison car je ne voulais pas repasser tout de suite devant ma maison. La peine dans mon coeur était trop pesante, j'avais ce trou béant dans la poitrine. Je faisais toujours fasse même si au fond ca n'allait plus. Jaymie dans tout ca? je n'y pensais plus, il était sortie de mon coeur, il m'avait abandonné, il n'avait pas eu une vie facile je le sais, mais tout de même je lui avais lancé bon nombre de perche sans jamais de réponse. Je ne l'oublierais jamais contrairement a lui, qui m'avait laisser seule...
Alors que j'étais perdue dans mes pensées, je repassais devant mon ancienne rue, au niveau de toute mon enfance. Je me stoppais je ne savais plus quoi faire, puis il y avait aussi sa maison, l'ancienne maison de Jaymie, encore une fois mon coeur me perçait la poitrine, j'en revenais pas de la douleur que j'avais en moi. Je fermais les yeux si fort qu'une fois après je voyais pleins d'étoiles dans les yeux. J'accélérais le pas et je continuais mon chemin pour dépassé nos maisons. Après l'avoir dépasser, je me sentais légèrement mieux, je décidais de prendre une gorgé de ma boisson chaude quand je lâchais cette dernière. Elle venue frapper le sol... j'en revenais pas de ce que mes yeux me permettaient de voir. Les larmes me montaient, je pensais encore avoir une hallucination encore comme souvent. Mes jambes ne voulaient plus bouger, j'étais comme tétaniser, mes jambes était encré dans le sol.

Je frappe une fois. Puis deux. Pas de réponse… C’est Luke qui m’a donné cette adresse. Je jette un coup d’œil au nom inscrit sur la boîte à la lettre pour la centième fois en moins de deux minutes. Je ne sais même pas si c’est une bonne idée d’être ici. Cela va faire six ans que je n’ai pas vu Keylina. Qui me dit qu’elle va m’accueillir les bras ouverts ? Cela m’étonnerait grandement. Je l’ai abandonné. Il n’y a pas d’autres mots pour mon comportement. Mais c’était la meilleure idée que j’ai pu avoir à l’époque. J’avais dix-sept ans, j’étais un ancien enfant battu complètement perdu dans un monde trop grand pour lui. Il fallait que je parte. Il fallait que j’aille me reconstruire ailleurs et malheureusement je n’avais pas eu l’idée de proposer cela à ma meilleure amie. A l’époque elle n’aurait sans aucun doute jamais accepté, mais au moins j’aurais eu la présence d’esprit de lui proposer de venir avec moi. Je ne l’avais pas fait et aujourd’hui je suis littéralement ronger par les regrets. Et puis il y avait eu l’appel de Luke et j’avais finis par apprendre que les parents de Keylina était mort dans un accident de voiture. Ce n’est pas de la pitié, mais je ne peux tout simplement pas la laisser seule dans un tel moment. Je la connais par cœur. Elle était très proche de ses parents et en particulier de son père. Elle doit être dévastée… Je frappe une nouvelle fois, mais le silence ne cesse de perdurer. Elle n’est pas là. Ou elle m’as vue à travers une fenêtre et préfère ne pas m’ouvrir. Je suis un peu déçu, mais ai-je vraiment le choix ? Dépité et fatigué après une énième nuit sans sommeil, je rabats la capuche de mon sweat sur ma tête et décide de faire demi-tour. Autant retourner m’enfermer chez moi. Je ne prends mon poste au commissariat que la semaine prochaine et pour le moment je préfère me faire discret. Je ne sais pas si mon père vit encore ici et je préfère ne pas le savoir. Les mains enfoncées dans les poches de ma veste je rebrousse chemin. Je repasserais plus tard dans la soirée. Il faut que je la voie. Même si cela ne dure que cinq minutes et qu’elle me rejette par la suite, il faut juste que je la vois. Le temps est en train de virer à l’orage et j’accélère le pas, toujours tête baissé. Je tourne à l’angle de la rue et alors que je relève la tête, mon regard se pose sur une silhouette que je connais par cœur. La brunette lâche son café et blêmis sous mes yeux. « Keylina… » D’un mouvement, je repousse ma capuche un peu plus loin sur mon crâne et plante mon regard dans celui de mon amie. Elle à l’air sous le choc. Ses yeux s’emplissent de larmes et je déteste cela. Je fais un pas avant et elle recule. Je fronce les sourcils et passe une main nerveuse sur ma nuque. « Je… J’ai appris pour tes parents. Je suis vraiment désolé… » C’est la seule chose que je trouve à dire. Je me sens mal à l’aise subitement.

Il était là l se trouvait devant moi, j'en revenais pas, je ne voulais pas cligner des yeux, auquel cas mes larmes dégoulineraient toutes seules. Seulement je ne rêvais pas, j'avais attendu ce moment durant tellement d'année. Mais je n'étais vraiment pas préparer a cela, il disparaissait puis revenait pour repartir, en me laissant comme un vulgaire torchon. Quand mon prénom sorti de sa bouche, un long frisson me parcourait le corps tout entier et me glaçait le sang. Tout était différent, et pourtant rien avait changer, je voulais me jeter a son cou, le serrer fort dans mes bras, mais je ne pouvais pas. Il s'avançait près de moi, par réflexe je reculais. Plus aucunes actions n'avaient de sens, je ne savais pas quoi faire. Toute cette colère montait en moi, toute cette tristesse de le voir partir a nouveau, toute cette peur de me retrouver a nouveau toute seule...
Je le regardais, il avait une mine affreuse, la seule chose que j'avais envie de lui demander s'était pourquoi? pourquoi est ce qu'il n'avait pas donné signe de vie. Je pouvais très bien encaissé la distance, je l'avais fais un bon nombre de fois avec mon père, je pouvais recommencer avec lui alors pourquoi? Il passait sa main sur sa nuque, s'était tellement lui, il ne changeait pas en ce point. Soudain l'orage se fit entendre, a mon habitude je sursautais, je détestais quand dame nature se déchaînais surtout qu'elle me rappelle encore un mauvais souvenir. Je fermais les yeux machinalement.
Puis il annonçait qu'il avait apprit pour mes parents, c'était donc pour sa qu'il était revenu, il voulait essayer de se faire pardonner de son absence et la mort de mes parents était le meilleur prétexte? Peut être parce qu'il pensait que je serais le plus vulnérable? Oui je le suis, mais je ne suis pas assez sotte... Je le regardais d'un air complètement désespérée

"Pourquoi?"

Keylina me regarde comme si je sortais tout droit de son imagination. Elle à l’air choquée, triste et en colère à la fois. De mon côté ? Je ne pourrais pas expliquer ce qui se passe dans mon esprit à cet instant précis. Tout est absolument confus. D’un côté, je suis heureux de la voir, de l’autre je ne cesse de me demander si c’était une bonne idée de revenir. Il est clair qu’elle ne va pas me sauter dans les bras dans les secondes qui viennent et cela me fait incroyablement mal… Toute ma vie j’ai été rejeté par les personnes que j’aime et j’ai l’impression de revivre cela à nouveau. C’est juste horrible. Pourtant j’essaye de ne pas me formaliser. Elle est là et elle n’a pas encore pris la fuite. Un instant, mon regard se promène sur son visage. Elle a changé… Ses traits restent les mêmes, mais elle fait plus femme désormais. En six ans son corps à pris des formes qu’il serait dommage de négliger. Elle est vraiment jolie. Pourtant je peux lire une immense tristesse dans son regard et cela ne fait qu’accentuer mon sentiment de culpabilité. Elle m’en veut. Et la mort de ses parents ne doit qu’ajouter de la tristesse dans sa vie. Je me souviens parfaitement de ces gens. Ils étaient toujours adorables avec moi. Sa mère avait souvent soigné mes bleus tandis que son père avait tenté de me protéger du mien. Jusqu’à ce que je parte… Keylina fait un pas en arrière et j’ai l’impression de me prendre une nouvelle claque. Pourtant je ne perds pas espoir. Je lui explique que j’ai appris pour ses parents et que je suis désolé. D’un seul coup, l’expression de son visage change radicalement. Elle ne semble pas appréciée. Il ne lui faudra pas longtemps pour me poser une seule et unique question : pourquoi ? Je fronce les sourcils pas sûrs d’avoir réellement compris où elle voulait en venir. Pourquoi quoi ? Mais très rapidement je comprends. Elle veut savoir pourquoi je suis parti et surtout pourquoi je reviens. J’avale difficilement ma salive et tente d’assembler les mots dans mon esprit. Cela ne va pas être facile. « Il fallait que je parte… Je pouvais plus vivre ici. Je voulais changer de vie… » Comme si cela allait réellement l’aider à me pardonner. Comme si elle ne le savait pas déjà. « J’aurais dû te dire de venir avec moi, mais… Enfin on avait dix-sept ans, tu devais rester ici avec tes parents. » Je la sens se crisper lorsque je parle d’eux. Je n’ose pas imaginer ce qu’elle a dû vivre en apprenant leurs décès. Je serre la mâchoire et enfonce de nouveau mes mains dans mes poches. D’un seul coup, j’aimerais que le sol s’ouvre sous mes pieds pour que je n’aie plus besoin de m’expliquer. « Ca fait un moment que je pensais à rentrer et puis… J’ai appris pour… Enfin tu vois je me suis dit que se serait peut être temps de revenir à la maison. »

Je restais la devant lui comme si j'avais peur qu'il parte a nouveau. Je m'éfforçais de ne pas pleurer, je ne voulais pas lui montrer que le voir m'arrachais le coeur. Surtout que je n'étais pas encore sûre que s'était bien lui. Sauf que son visage ne le trahissait pas, sa voix avait certes un peu changer mais Jaymie restait le même. La question que je venais de lui poser résumait un peu mon état d'esprit, je ne savais pas ou j'en étais ni même comment être avec lui. Il fallait qu'il parte voilà l'explication qu'il m'avait donné. Il avait pensé a ce que je parte avec lui. Il savait que je n'aurai pas été d'accord, d'ou aussi le fait qu'il ne m'en ai pas parlé cependant je n'acceptais pas le fait qu'il m'ai plus donné de signe de vie.

"Tu te rend compte du mal que tu m'as fait? Que tu aie besoin de partir je l'avais compris, je ne suis pas débile, mais moi Jaymie, après tout ce qu'on a fait ensemble comme tu peux faire ca. Tu m'as littéralement oublié... Ah non excuse moi j'avais droit a mon petit mot d'anniversaire, tu voulais quoi te soulager la conscience, ben bravo je suis contente pour toi."

Ma langue commençait a se délier, seulement j'étais dure dans mes mots, mais s'était tout ces mots que je m'étais répéter devant mon miroir en pleure. Sans le vouloir je l'attendais ce moment mais maintenant que je pouvais le saisir je n'étais plus vraiment satisfaite. Puis il continuait en ajoutant qu'il voulait revenir mais depuis ce qu'il m'était arrivé il était plus que temps de revenir...

"Je m'en sortais très bien sans toi, j'ai appris a faire sans toi, j'ai appris a vivre sans mon meilleur ami sans ma moitié car tu as décidé de couper les ponts avec moi d'un coup d'un seul, et tu penses que parce que mes.... a cause de ca je vais te retomber dans les bras comme ca... Je gère, la preuve je ne suis pas morte, en revanche toi j'ai cru que tu l'étais"

Des larmes coulaient, je n'avais pas pus les retenir, cela me soulageait un peu de cracher tout mon venin, mais la je voulais tout oublier et me jeter a ses bras et qu'il ne me laisse plus jamais. Seulement j'étais beaucoup trop rancunière et il avait surement changé...

Je reste complètement bloquer face à la jeune femme. Cela fait des jours que je prépare mon retour. Des jours que j’imagine le moment où je vais reposer les yeux sur elle. J’ai tout imaginé. Le moment où elle se jettera dans mes bras ou celui où elle me laissera sur le palier de sa porte en m’avouant qu’elle ne veut plus jamais me voir. Mais il semblerait que tout soit réellement différent maintenant. Elle me regarde comme si j’étais une hallucination ou pire un cauchemar ambulant. Elle me demande pourquoi et je comprends que ce n’est plus le moment de mentir. J’essayer de lui faire comprendre ce que je ressentais en partant d’ici, mais il semblerait que cela ne soit absolument pas suffisant. La jeune femme commence alors à s’énerver quelque peu. Elle me demande si je me rends compte du mal que j’ai pu lui faire et j’ai l’impression de perdre pied. Je le savais, mais l’entendre de sa bouche est encore bien plus douloureux. Le fait que j’ai continué à penser à elle pour son anniversaire semble lui avoir fait plus de mal qu’autre chose et une nouvelle fois je m’en veux. Pourtant, je ne me laisse pas faire. On m’a trop souvent marché sur les pieds et même si j’adore Keylina, je peux pas laisser passer cela en ne disant absolument rien. « Et tu voulais que je fasse quoi Key ? Que je t’amène avec moi ? Je me suis pas posé quelque part pendant plus d’un an. Je voulais pas de ça pour toi c’est tout. Et j’ai pas cessé de penser à toi quoique tu dises. » En partant d’ici, je me suis mis à errer dans ma vie. Ce n’était pas forcément beau à voir. J’avais besoin de me retrouver seul pour me reconstruire, pour oublier tout ce que mon père avait pu me faire subir durant toute mon enfance. Keylina ne pourra peut être jamais totalement le comprendre, mais je ne peux pas mieux lui expliquer la situation. Pourtant il semblerait qu’elle n’est pas finie de me faire des reproches. Son visage devient dur et je n’aime réellement pas cela. C’est… Blessant. Elle me dit s’en sortir totalement bien sans moi et très rapidement je comprends qu’elle m’a littéralement rayé de sa vie. Elle ne veut plus avoir à faire à moi. Je baisse la tête. Je me sens honteux et j’aimerais partir en courant. « Je n’ai pas dit que tu t’en sortais pas sans moi. C’est pas par pitié que je suis revenu. Il m’a fallut du temps c’est vrai, mais je me suis enfin posé dans ma vie et j’en avais marre de vivre loin d’ici. Alors si tu veux plus me voir… Bah écoute dit le moi… » Si elle finit par me le dire vraiment, je crois que je vais littéralement perdre pied, mais je ferais simplement demi-tour. Peut être que je quitterais la ville pour de bon cette fois. Je n’en sais trop rien. Keylina ce met à pleurer et a nouveau, je fais un pas en avant. « Pleure pas Key’… » Je voudrais la prendre dans mes bras, mais je n’ose pas. J’accepterais pas qu’elle me rejette totalement. Je sais a quel point la brunette peut être rancunière, mais j’aimerais tellement rattraper le temps perdu avec elle. Tellement…

J'avais vraiment été très dur dans mes propos mais s'était ce que j'avais eu toujours besoin de lui dire. Je comprenais quand même qu'il ai eu besoin de partir d'ici mais de là a couper les ponts avec moi, non. Ca je n'avais toujours pas accepté, je pouvais cautionner beaucoup de chose mais là, non, s'était comme si j'avais fait quelque chose de mal. J'avais attendu ce moment depuis tellement longtemps, je ne penserais pas qu'il puisse arriver un jour, 6 ans, 6 ans que je ne l'avais pas vu et j'avais qu'une envie oublier toute cette souffrance et lui sauter dans les bras.

"Je ne te reproche pas d'être parti même si j'ai pas tout de suite accepté, mais que tu ne me donne plus aucun signe de vie pour moi c'était l'enfer, j'ai cru que tu étais mort, je t'ai chercher sans relâche, mais rien. La première fois ou tu m'as envoyer une lettre d'anniversaire je pensais te voir arriver a ma porte a chaque seconde, je sais que a côté de toi ma vie était un paradis sur terre, je t'ai donné toute mon aide, jamais je te reprocherais quoique se soit là dessus... Mais Jay, tu m'as abandonné sans aucune explication, tu t'es envolé"

Moi aussi a la mort de mes parents j'ai eu envie de partir loin, après tout je n'avais plus rien qui s'attachait a mon coeur, Jay n'était même plus là donc je pouvais partir sans regrets. Seulement moi j'ai voulu rester, je comprenais le choix de Jay, mais je pense que ce que je lui reprochais outre tout le reste s'était le manque de nouvelle.

"J'ai... j'ai cru que tu étais mort"

Jaymie s'avançait près de moi, je ne bougeais pas, je pouvais sentir sa présence s'intensifier un peu plus. Mon coeur battait a la chamade, comme si une force extérieur me poussait contre lui. Il ne voulait pas que je pleure, il me demandait si je voulais encore de lui dans ma vie.

"Tu me manques, je ne t'ai jamais oublier... Je ne veux pas que tu me laisses encore une fois... Oh Jaymie"

Les larmes coulaient a flot, il y avait une certaine joie dans ces larmes, je l'avais retrouver, il n'était pas mort, toutes mes suppositions pouvaient s'envoler. Je m'avançais un peu plus vers lui. Puis finalement je le pris dans mes bras et le serrais si fort que mes bras me le permettaient.

Il semblerait qu’en six ans les choses ont réellement changé. Déjà nous avons changé, c’est inévitable. La vie nous a forgés. J’étais déjà un gamin pas comme les autres, mais ce voyage seul avait finis de forger mon caractère et surtout mon côté indépendant. Il est certain que cela n’as fait qu’amplifier mon aptitude à vouloir rester seul. Je suis devenu un véritable loup solitaire, mais au fond de moi je sais parfaitement que j’accepterais toujours Keylina dans ma vie. Mais il semblerait qu’elle aussi est changée. Elle est devenue une vraie femme. Si ça se trouve elle a un homme dans sa vie et comme elle le dit si bien, elle n’as vraiment plus besoin de moi dans sa vie. Enfin. Je préfère ne pas penser à tout cela pour l’instant. Ce serait me faire du mal pour rien. Les mots de la brunette sont assez durs et je serre la mâchoire pour ne pas montrer à quel point cela m’affecte. Elle affirme qu’elle ne me reproche pas d’être parti, mais plutôt de ne pas avoir donné de nouvelle. C’est vrai que j’aurais pu le faire. J’aurais pu l’appeler ne serait-ce qu’une fois par semaine pour lui dire où j’étais ou pour lui dire ce que je faisais de ma vie et que je ne l’oubliais pas. Mais je ne l’ai pas fait. Par fierté, mais également parce que je ne voulais aucun contact avec mon ancienne vie. J’ai fait des erreurs, de véritable erreur et je crois qu’il va me falloir du temps avant de pouvoir tout rattraper. Mais le pire dans tout cela c’est que je ne sais pas si je regrette ce que j’ai fait ou pas. Je suis tellement plus heureux avec ma nouvelle vie que j’ai réellement du mal à regretter. Mais les larmes de Keylina me serrent le cœur. Elle me dit une nouvelle fois qu’elle me pensait mort et je recommence à culpabiliser. « Non… Non. J’étais peut être loin, mais je vais bien Keylina. Bien mieux que quand tu a pu me connaître. Il fallait que j’oublie la vie que j’ai eue ici. Je sais que ce n’était pas de ta faute, mais c’est mieux que tu sois resté ici, crois moi. » En partant, je m’étais mis à traîner dans des endroits un peu louches. J’ai bossé dans un bar miteux avant de partir faire le tour des Etats Unis sur la vieille bécane que j’avais pu m’acheter. Je dormais dans des motels douteux et pour extérioriser toute la colère que j’avais emmagasinée pendant des années je me battais pour un oui et pour un non. Je préfère qu’elle garde de l’image qu’elle avait de moi avant que je m’en aille. La jeune femme renifle quelque peu et finis par craquer totalement. Elle m’avoue que je lui manque, qu’elle ne m’a jamais oublié et qu’elle ne veut surtout pas que je reparte. J’allais dire quelque chose quand elle ce jeta dans mes bras. D’un seul coup, ce fut la libération. Je passe mes bras autour de son corps et la serre fortement contre moi. « Je suis là Keylina. Je partirais plus je te le promets. Tu sais que je serais toujours là pour toi. » lui murmurais-je doucement. Je passe une main dans ses cheveux et nous restons un long moment comme cela. Sans bouger. Elle m’avait tellement manqué. C’est juste incroyable. « Tu m’as tellement manqué toi aussi. » lui dis-je doucement tout en déposant un léger baiser sur sa joue.

Jaymie était devenu un homme et je n'avais pas été là pour le voir, de mon côté j'avais aussi changé, même si mon père continuait a me dire que j'étais toujours la même petite fille avec un caractère aussi fort. Pour le coup je tenais de lui. Les mots de Jaymie raisonnaient dans ma tête s'était comme si il ne voulait plus de moi dans sa vie, si j'avais été aussi la cause de tout ces problèmes. Je me forçais de croire que non, je voulais croire que je n'y étais pour rien. On avait peut être fait l'erreur de devenir ami, je lui avais peut être forcé la main a me dire pourquoi il ne voulait jamais aller dans ma piscine. Mais Jaymie avait dit se faire une raison, du moins je l'espérais encore et toujours. Durant toute cette séparation je m'étais imaginer les pires scénarios, il m'était même arrivé de vouloir aller chez les parents de mon meilleur ami pour essayer de savoir ou il se trouvait mais en vin. Je savais que c'était une mauvaise idée, que je devais me faire une raison. Mais certains de ses propos me rassuraient, ce n'était pas de ma faute, donc il ne m'en voulait pas d'être venue chez lui un jour et d'avoir demander a son père d'arrêter les horreurs qu'il lui faisait subir. Une sorte de soulagement sortait de mon coeur.

"Et moi je voyais tout les jours la maison dans laquelle tu avais habité la douleur était si intense que j'ai eu envie d'aller chez toi pour demander des explications. Je pense que pour une fois j'ai eu raison de ne rien faire, ce qui ne m’empêchait pas de me demander si tu allais bien, si tu étais heureux"

Ca oui, au plus profond de mon coeur, même si cela paraissait égoïste, je voulais qu'il me revienne, mais par dessus tout je voulais qu'il soit heureux, qu'il aie la vie a laquelle il avait droit.
Après avoir directement foncé dans ses bras, toute ma douleur s'envolait, je voulais faire sourire et rire avec lui. Je me sentais revivre, je pouvais le sentir le toucher, je l'avais a nouveau contre moi. Jaymie était bien de retour et je le garderais pour toujours avec moi. Au même moment, alors qu'il passait une main dans mes cheveux, je fis de même, mes doigts vinrent traverser le peu de cheveux qu'il avait sur le crâne. Mon meilleur ami me murmurait des mots si tendre, les mots que j'ai toujours voulu entendre après son départ. Nous étions enlacés tout les deux, s'était comme si nous flottions dans les airs, or du temps. Un baiser venait de se déposer sur mes joues, je souriais.

"Tu m'as tellement manqué, promet moi de ne jamais me laisser sans nouvelle de toi, ca tellement été un cauchemar"

Ce n'était plus des larmes de chagrin mais bien des larmes de bonheur, je l'avais enfin retrouver. Je me calmais cependant, je lui avais demander une promesse, pas de rester, car je n'en savais rien, mais au moins de ne pas me laisser sans nouvelle, s'était ce que je voulais le plus au monde.

"Mais toi, comment tu vas! Est ce que tout va bien, tu te sens mieux?"

Des millions de questions fusaient dans ma tête, mais je devais me calmer, surtout je pouvais car Jaymie était là pour un petit moment, du moins je l'espérais.

C’est tout de même hallucinant de se retrouver de cette manière. Keylina m’avait tellement manqué. Dans le fond, elle est la seule véritable amie que je n’ai jamais eue. Pendant des années, elle avait accepté que je ne sois pas comme les autres. Que je sois toujours en train de me cacher et tout le reste. Elle est également la seule à qui j’ai finis par dire la vérité. Je n’ai jamais réellement accepté le fait que j’ai pu être battu par mon père durant toute mon enfance. Aujourd’hui encore je le renie. Je fais comme si cela n’avait jamais exister. C’est uniquement lorsque je me déshabille pour prendre une douche ou aller me coucher que je me souviens de tout cela. Vous ne me verrez jamais en maillot de bain ou encore moins en train d’observer mes muscles dans un miroir. Oh des muscles j’en ai ce n’est pas cela le souci. Le problème c’est les marques qui ne partiront jamais… Enfin. Keylina est là. Devant moi en chair et en os. Il est clair qu’elle m’en veut, mais peu à peu ses barrières s’abaissent. Elle me dit avoir eu tellement de mal à voir la maison où j’ai grandi juste en face de la sienne. Personnellement je n’ai même pas la force de repasser devant cette bâtisse. Ce serait revivre mon pire cauchemar. Elle me dit qu’elle avait voulu intervenir, encore une fois, mais qu’elle avait finis par rebrousser chemin. « Même si tu étais allé demander, tu n’aurais pas eu de réponses. » En quittant la ville, j’ai coupé les ponts avec mes parents et ce pour toujours. J’ai toujours aimé ma mère, mais elle n’a jamais quitté son père alors qu’il n’a cessé de me battre depuis ma plus tendre enfance. Autant dire que ce n’était pas la famille rêvé. Enfin…

Sans que je n’ai le temps de réellement comprendre ce qui pouvais se passer, Keylina ce jeta dans mes bras. Pour mon plus grand plaisir. Cela fait six ans que je rêve de ce moment-là. Du moment où je la retrouverais pour de bon. Rien n’est gagner pour l’instant, je suis persuader qu’elle m’en veut encore et qu’il va y avoir des rancunes pour quelques temps, mais pour le moment elle me prend dans ses bras et c’est la chose la plus merveilleuse qui puisse exister. Vraiment. Je profite de cet instant comme si c’était le dernier. Je la serre contre moi, réapprends les fragrances de son parfum et la chaleur de son corps contre le mien. Ma meilleure amie est là et je fais tout pour la rassurer. Pour lui dire que désormais tout ira bien pour nous. Elle me demande de promettre et je me recule quelque peu pour plonger mon regard dans le sien. Tout simplement. « Je te le promets. J’ai plus vraiment l’intention de partir tu sais. Tout du moins, ce n’est vraiment pas au programme en ce moment. » lui dis-je tout en souriant. Je ne sais pas si je vais réellement pouvoir faire ma vie dans cette ville, mais pour le moment j’ai envie de rester ici. Pour repartir sur de bonne base. Pour être plus sûr de moi. Keylina sanglote encore un peu dans le creux de mes bras, mais désormais un magnifique sourire ce dessine sur mes lèvres. Elle me pose plusieurs questions et je lui souris a mon tour. « Tu voudrais pas qu’on aille se poser chez moi pour la soirée. On se commande une bonne pizza et on rattrape le temps perdu ? » Je lui présente mon bras à la suite de mes paroles. « Parce que je suis sûr que tu as pleins de choses à me raconter. »

La question que je lui avais poser était pas compliquer, étrangement Jaymie l'adaptait pour lui. Il ne comptait pas quitter la ville pour le moment, ce qui me ravivait le coeur, coeur qui était devenue si froid dernièrement. Mais a présent je savais que ca ne le serait plus, grâce au retour de Jaymie ma vie reprendrait un nouveau départ. J'étais encore dans ses bras, je blottissais ma tête dans le creux de son cou. Je me sentais si bien, nous pouvions rester ainsi pendant des heures. Un autre sourire s'affichait sur mon visage.

"Au moins que tu ne m'oubliera pas"

Je souriais encore, puis je décidais de lui poser un baiser sur la joue si long que j'aurai pus la lui transpercer. Pendant notre étreinte j'avais pu remarquer qu'il avait beaucoup de muscle au niveau des bras. Il avait changer et je devais avouer qu'il était vraiment très beau. Nous avions tout les deux changer, même si il portait toujours un sweat a capuche, ca pour le coup ca n'avait pas changer du tout. Puis Jaymie me proposait d'aller chez lui, donc il avait retrouver un endroit ou se poser. Ce n'était pas un simple hôtel, s'était un endroit avec une chambre une cuisine tout pour avoir du confort donc il ne comptait pas vraiment partir comme il venait de me le promettre. Manger une pizza et rattraper le bon vieux temps bien sur que cela me plaisait. Pour cette fois je mettais mes doute et mes questions de côté du moins les plus gênantes.

"Avec plaisir, surtout je veux savoir comment tu as fait pour prendre tout ce muscle, tu es un véritable beau gosse!"

Je lui attrapais le bras, je le serrais si fort, comme si j'avais peur qu'il s'envole. Je souriais bêtement, j'étais un peu plus heureuse qu'avant.

"Même si je t'en veux tu le sais, je suis tellement heureuse que tu aies fait le choix de revenir"

Elle me demande de lui promettre de toujours lui donner des nouvelles à partir d’aujourd’hui et je me contente de lui dire que je ne quitterais pas la ville. Je n’ai jamais été doué pour les promesses et je pensais que Keylina était au courant de cela, mais visiblement il lui faudra encore quelques temps. Mais ce n’est pas le plus important pour l’instant. Non pour le moment, je me concentre uniquement sur la jeune femme qui viens de ce blottir contre moi. Je ne me souvenais pas avoir été une fois plus grand qu’elle, mais c’est le cas désormais. Elle arrive tout juste à blottir sa tête dans le creux de mon cou. Je crois que je pourrais rester des heures dans cette position sans même bouger. Pendant six ans, je ne me suis attaché à personne. Je ne voulais pas me faire d’amis de peur d’avoir à les abandonnés comme j’ai pu le faire avec Keylina. Alors autant dire que niveau câlin je n’ai pas vraiment été gâté. Un bon nombre de filles sont passés dans mon lit, mais ce n’était jamais rien d’important. Jamais quelque chose qui a pu réellement compter. Aujourd’hui je retrouve ma meilleure amie et c’est comme si je finissais pas retrouver un bon de moi, que j’avais laissé derrière il y a six ans. « Je ne t’oublierais jamais. » lui dis-je doucement alors qu’elle insistait quelque peu. A croire qu’elle a sincèrement peur que je reparte encore une fois. Je ne peux pas lui en vouloir après tout. Elle va rester méfiante un moment c’est certain. C’est à moi de tout faire pour lui prouver que je suis véritablement désolé et que je ne partirais plus avant un bon moment. Alors qu’elle commençait à m’assaillir de question, je finis par lui proposer de nous rendre chez moi pour pouvoir passer la soirée ensemble. Elle semble étonnée de voir  que j’avais pris le temps de me trouver un nouveau chez moi. Je ne voulais pas vivre à l’hôtel pas ici et surtout parce que je l’ai fait trop de fois durant ses six dernières années. Elle rigole et je me surprends à la regarder comme je ne l’avais jamais regarder auparavant. « N’importe quoi. J’ai plus seize ans c’est tout. » dis-je en riant à mon tour. Je ne sais pas si j’ai particulièrement changé, mais elle en tout cas elle est devenue une véritable femme. « Toi aussi tu as changé. Une vraie jeune femme maintenant. » On dirait un grand père, mais je m’en fiche totalement. Cela fait six ans que l’on ne c’est pas vu et pourtant j’ai l’impression que notre amitié et notre complicité n’as pratiquement changé. Malgré sa rancœur. Rancœur qu’elle souligne une nouvelle fois et qui me met à nouveau mal à l’aise. Je hausse quelque peu les épaules et plonge mon regard dans le sien alors que nous nous enfonçons dans Snowflake. « Je sais… » Finalement je me demande si c’est une bonne idée d’aller chez moi…

Pourtant on continue notre chemin et très rapidement nous arrivons devant la petite maison que j’ai acquise. Rien de bien extraordinaire, mais cela me permet d’avoir un pied à terre ici, dans le quartier où j’ai grandi. Malgré les nombreux souvenirs tous aussi douloureux les uns que les autres. Je fais jouer mes clés dans la serrure et me décale pour faire entrer Keylina. La maison est assez… Vide. Je n’ai pas beaucoup de meubles et pratiquement pas de décoration, mais je ne cesse de me dire que c’est mieux que rien. « C’est un peu vide, mais je viens tout juste d’arriver. » Autant ce justifier un petit peu. La brunette s’installe dans le canapé et je la rejoins rapidement. « Tu veux boire quelque chose ? » Je la regarde un instant et lui souris tendrement. C’est tout de même bizarre. De se retrouver là avec elle. « Alors qu’est-ce que tu deviens ? »

Mon but premier est de tout faire pour que Keylina oublie sa rancune envers moi. Je sais que ce ne sera pas quelque chose de facile à faire, mais qui ne tente rien n’as rien. J’ai bien l’intention de me faire pardonner pour ma si longue absence. J’ai bien l’intention,  également, de lui montrer que je n’étais pas parti pour rien. Certes j’étais parti sans aucun but précis, mais je veux lui montrer que je suis devenu quelqu’un et que l’on pourra plus jamais me définir comme le gamin qui se faisait battre par son père, même si cela restera à jamais graver sur ma peau et dans mon esprit. Enfin. La jeune femme me dit que j’ai changé et je souris quelque peu. On a tous changé, non ? Six ans… On est devenu adulte depuis. Bon pas encore totalement après tout on n’a même pas vingt-cinq ans, mais on s’assume totalement et nous sommes maître de nos destins. Autant dire que rien que cela peut changer beaucoup de chose. Malgré tout, je lui avoue que rien n’a bien changé. Dans le fond, je suis toujours le même. J’ai juste moins peur de vivre. C’est tout. Par contre, je ne peux m’empêcher de lui retourner le compliment. Keylina est ravissante et je ne vais pas le cacher. Je suis persuadé qu’elle fait tourner la tête des hommes désormais. Elle a sûrement un petit ami, j’en suis certain. Tout en discutant nous avons repris notre marche, direction mon nouveau chez moi. C’est assez bizarre de marcher ici à nouveau. Quand j’étais gamin je venais jouer dans ses mêmes rues. Enfin quand mon père m’autorisait à sortir de chez moi. Je me souviens j’avais un vélo bleu et j’adorais faire le tour du quartier avec. C’était mon moment de liberté. En général j’embarquais Keylina avec moi et on finissait toujours pas rentrer chez elle parce que sa mère nous avait préparé de quoi goûter. Ce n’est pas chez moi que l’on aurait pu faire cela. Tout en marchant je serre un peu plus le bras de Keylina contre le moi. Pour être sûr qu’elle est bel et bien là. Que je l’ai retrouvée et que cela est permanent. Très vite on arrive devant ma petite maison, perdue au fond d’une allée. Ma meilleure amie semble surprise et cela me fait sourire. Je la laisse entrer et tout de suite je m’excuse pour le manque de décoration. Bien sûr Keylina trouve toujours la remarque qu’il faut et sa proposition m’enchante réellement. « Avec plaisir. Si ça veut dire que tu va squatter ici, ça me va. » Je ferais n’importe quoi pour la ramener chez moi le plus possible. Que l’on retourne vite notre complicité.

Je lui propose un verre et en riant elle me demande du Champagne. Si j’avais cela dans mon frigo ou ma cave, je sais que je l’aurais ouvert, mais malheureusement ce n’est pas vraiment le cas. Bien entendu, elle déconnait et finit par me demander un verre de coca. Tout de suite c’est un peu plus dans mes moyens. Je m’éclipse rapidement dans la cuisine et reviens avec deux verres bien frais. De quoi passer un bon moment à discuter. Mais avant qu’elle ne relance la conversation sur mon sujet, je lui demande ce qu’elle est devenue. Elle me rappelle qu’elle a vingt-deux ans et m’apprends qu’elle est infirmière. Bizarrement cela ne m’étonne presque pas. Elle a toujours été très prévenante avec les gens et je la vois parfaitement comme la petite infirmière gentille et attentionnée avec tous ses patients. « Je te rappelle que je t’ai envoyé une lettre pour tout tes anniversaires, alors ça j’ai pas oublier. » lui dis-je en souriant. C’est bien la seule chose que je n’avais pas oublié d’ailleurs… « Et félicitation pour ton diplôme. » ajoutais-je. Elle a l’air plutôt épanouie dans sa vie et c’est l’essentiel après tout. Bien entendu, très vite, le sujet dérive sur moi et je sais que cette fois je ne pourrais pas échapper à toutes ses questions. Sans la quitter des yeux, je me lève et ouvre le tiroir de la commode qui se trouve dans mon entré. J’en sors mon insigne et lui tends doucement. « C’est ça mon métier. Tu sais… Pour venger mon enfance. » Je sais que je n’ai pas besoin d’en rajouter plus pour qu’elle comprenne. Si je suis devenu flic c’est pour prendre une certaine revanche sur la vie. Pour que des hommes comme mon père finissent derrière les barreaux. Je reprends place aux côtés de mon amie et lui souris. « J’ai pas mal erré en partant d’ici. J’ai bossé dans un bar miteux alors que j’avais même pas l’âge requis et avec l’argent que j’ai réussi à me faire j’ai acheté une moto. De là j’ai mis le cap sur les Etats-Unis. Pendant un an, j’ai vadrouillé et puis j’ai posé mes valises à Boston. J’ai passé le concours et j’ai réussi. Maintenant je passe tout mon temps à bosser et ça me plaît… »

Recevoir Keylina chez moi c’est presque comme un miracle. Je ne savais pas à quoi m’attendre en revenant ici. Je ne pensais pas qu’elle allait me suivre. IL est certain qu’elle est encore un peu sur la défensive et qu’un mot de travers pourrait tout envoyer valser sans que je n’aie le temps de comprendre, mais elle là, elle est chez moi et pour le moment c’est tout ce qui compte. Avant, elle n’aurait jamais pu passer le pas de la porte. Enfant, je ne laissais jamais mes amis venir chez moi. Il pouvait sonner, mais n’allais jamais bien pu loin. J’avais trop peur que cela énerve mon père et que les coups ce mettent à pleuvoir dès que mes amis serait parti. Keylina n’étais entré chez moi qu’une seule et unique fois et cela avait précipité la fin de ma relation avec mon père. Depuis je n’ai jamais revu cet homme que je ne qualifie désormais que comme géniteur. Mais les choses ont changé désormais. Je voudrais presque qu’elle reste ici pour toujours. Pour être sûr que je n’ai pas perdu notre amitié, parce que c’est la seul chose à laquelle je peux me raccrocher désormais. J’ai l’impression d’enfin pouvoir toucher le bonheur du doigt et j’ai besoin de Keylina à mes côtés pour cela. Enfin. On se pose donc tous les deux dans le canapé et en silence on profite de cet instant. Comme si on avait peur que cela ne dure pas. Bien entendu, on se questionne. En six ans, on a sûrement loupé beaucoup de chose. La jeune femme me rappelle l’âge qu’elle a et cela me fait sourire. C’est bel et bien la seule chose que je n’ai jamais oublié. « Pour moi t’as encore seize ans. » dis-je alors en riant quelque peu. J’ai toujours été très protecteur avec la brunette, même si fut un temps j’étais parfaitement incapable de le faire avec ce qui pouvait bien se passer dans ma famille. Mais j’ai bien l’intention de me rattraper désormais. D’ailleurs, j’allais la questionner sur sa nouvelle vie, mais Keylina fut plus rapide que moi. Installer confortablement, elle plonge son regard dans le mien et me bombarde de question d’un seul coup. Je lui souris tendrement et finis par lever pour lui montrer mon insigne. C’est bel et bien la seule chose dont je suis fier dans ma vie : mon métier. Elle semble surprise et tout de suite elle me félicite. Mais la fin de sa phrase, me laisse sur les fesses. « Mon dieu j’ai vraiment loupé pas mal de chose en mon absence. » dis-je en riant. On avait seize ans lorsque je suis parti, les sujets ‘intimes’ ne faisaient pas réellement partis de nos conversations, mais sa remarque me fait comprendre que l’on a réellement grandi et changer. Enfin je sais qu’elle n’a sûrement pas dit cela pour que cela paraisse déplacer, mais j’ai peut être un peu l’esprit tordu aussi. Enfin… La jeune femme ne cesse de me questionner et c’est d’un seul coup que je lui apprends tout ce que j’ai pu faire pendant ces six dernières années. Enfin dans les grandes lignes. Keylina semble heureuse et lorsqu’elle m’attrape la main, je l’attire dans le creux de mes bras. Elle m’avait tellement manqué. « Tu peux pas savoir à quel point ça me fait plaisir de te retrouver. » Je la serre un peu plus contre moi et profite de l’instant présent. Elle m’a questionné sur ma vie et désormais j’ai bien l’intention de faire la même chose. Après tout, c’est pour elle que je suis revenu. Je sais parfaitement, qu’elle ne va pas vouloir parler de cela avec moi, mais qui ne tente rien n’as rien. « Bon assez parler de moi… Comment tu va toi ? Tu tiens le coup avec… Enfin avec l’accident de tes parents ? » Je ne veux pas la rendre triste ou la voir se braquer, mais je pense qu’elle a sans aucun doute besoin de parler de cela.

A ses yeux j'avais encore 16 ans, surement, mais il allait bien vite voir que je n'avais plus la mentalité de cette jeune demoiselle. Depuis que j'étais rentré a l'hôpital beaucoup de responsabilité m'était donné. Je devais faire beaucoup de choix, je ne voyais pas souvent de bonne chose même si j'étais en pédiatrie. 
Je souriais rien qu'en posant mes yeux sur Jaymie, le revoir me rendait plus joyeuse plus heureuse malgré ce temps de malheur. Au moins une bonne chose m'arrivait, malgré le fait que je lui en veuille, l'avoir a mes côtés a du bon, je pensais que je le rejetterais  que je l’enverrais sur les roses, mais notre amitié passé était si forte qu'il m'était tout simplement impossible de le rejeter. 
Après avoir parlé de son métier, j'avais lancer une petite phrase qui au départ ne devait pas du tout prendre ce genre de voix. Mais Jaymie le savait j'étais un peu spontanée, je disais ce qui me venais sans trop chercher a comprendre.


"Ah tu vois que j'ai plus 16 ans en fait! Pardon s'était pas ce que je voulais dire"


Je me mis a sourire et a légèrement glousser, on se sentait mal a l'aise tout les deux a causes d'une petite réflexion que j'avais fait. Ah les joies des retrouvailles, c'est fou, je ne savais pas trop encore comment le reprendre, mais je savais qu'avec le temps tout irait pour le mieux. Il me prit le bras et m'attirait contre lui, je souriais encore comme une bécasse. Je me blottissais dans ces bras, qu'est ce que je m'y sentais bien. Il me serre si fort que j'avais qu'une envie rester là des heures. Ne rien faire, juste profiter de l'instant présent.


"Moi aussi, il était temps!"


Concernant le temps c'était bien vrai, 6 ans, il lui aura fallut a peut près 6 ans pour revenir me voir, mais une question me brûlait les lèvres. Je ne savais pas si je devais lui poser, je verrais avec le temps. Puis il me posa la question, comment je m'en sortais avec le deuil de mes parents. A vrai dire je n'en avais que vaguement parlé, je ne savais vraiment pas quoi faire ni même quoi dire...


"Je sais pas, c'est dur, du jour au lendemain plus rien, c'est arrivé si vite...mais heureusement que tu es revenu... Je me plonge juste dans le travail, en ce moment je ne compte pas mes heures, il y a tellement a faire les petits bébés que ca me donne un peu de réconfort."


Jaymie ne le voyait pas, mais mes larmes montaient, je ne voulais pas a nouveau pleurer, ma gorge restait nouée. Je le serrais un peu plus, je voulais le sentir encore plus proche de moi. Travail dans la pédiatrie me donnait le sourire quand je voyais ces petits bébés gazouiller et le bonheur que cela procurait aux nouveaux parents...

C’est bizarre tout de même de se dire que Keylina n’as définitivement plus seize ans. Elle a grandie et elle a changé. Un instant, je la regarde et je me demande en quoi elle a changé. Il y a bien quelque chose qui doit être différent. J’aurais bien le temps de le découvrir, c’est vrai, mais je commence déjà à me questionner. Il vaut mieux que je ne me pose pas toutes ces questions pour l’instant. Keylina fait une remarque que l’on pourrait croire quelque peu déplacer et on se retrouver gêner tous les deux. Une nouvelle fois, elle me fait remarquer qu’elle a grandie et je rigole nerveusement. C’est idiot quand même de réagir comme ça. Il n’y a aucun sujet tabou entre nous. Enfin normalement. A croire que nos six ans de séparation ont tout de même changé quelques trucs entre nous. « T’inquiète pas, ce n’est pas grave. » finis-je par lui dire en souriant timidement. Je secoue quelque peu la tête histoire d’oublier tout cela. Il ne sert à rien de s’étaler sur le sujet.

Une nouvelle fois, je lui fais par du plaisir que j’ai à la retrouver. Je sais que j’ai mis du temps. Plus les minutes passent, plus je me dis que j’aurais dû revenir bien plutôt. J’aurais dû mettre ma fierté de côté. Je sais parfaitement pourquoi je ne suis pas revenu plutôt, mais je ne sais pas si Keylina va trouver cela comme une excuse valable. Mon père reste-t-il une excuse même après toutes ces années ? Je n’en sais plus trop rien. En attendant, j’essaye de changer de sujet. Je ne veux pas qu’on se concentre uniquement sur moi. Après tout, je suis rentré pour une bonne raison. Parce que ma meilleure amie à perdu ses parents et parce que je sais a quel point elle était proche d’eux. J’aimais beaucoup ses parents lorsque j’étais gosse. Eux au moins ils étaient gentils avec moi. Il me faisait sentir normal et c’était la chose la plus importante à mes yeux à l’époque. Je sens la jeune femme se tendre à mes côtés et cette dernière s’applique à détourner son regard du mien. Elle me dit que c’est dur, que cela avait été soudain et je prends conscience qu’elle a encore du mal à réaliser ce qui a bien pu arriver. Elle me dit que son travail l’aide à tenir le coup et je dois avouer que là-dessus je ne peux que la comprendre. Je fais exactement la même chose de mon côté. Keylina tourne encore un peu plus la tête et je comprends rapidement ce qu’elle cherche à me cacher. « Viens là. » lui dis-je doucement tout en lui ouvrant mes bras. Tout de suite la brunette viens ce blottir contre moi. On s’installe un peu plus confortablement dans le canapé et doucement je lui caresse les cheveux. Je dépose un baiser sur sa tempe et elle relève les yeux vers moi. « Tu sais je les aimais beaucoup tes parents. » dis-je doucement avant d’ajouter : « En tout cas, je suis persuader qu’ils sont très fier de toi. »

Les minutes passent et aucun d’entre nous ne bouge. Pourtant j’aimerais lui demander quelque chose. Je ne sais pas comment aborder le sujet. Je me mords quelque peu la lèvre et baisse le regard sur la jeune femme. « Sinon… Tu as quelqu’un ? Je veux dire dans ta vie. » Mon dieu, on dirait un adolescent.

Dans ses bras je me sentais flotter c'était comme si rien ne s'était passé. Comme si, les 6 dernières années n'avaient rien voulu dire et que nous avions reprit là ou tout s'était arrêter. Encore une fois comme si j'étais rentrée chez moi un soir et que lui aussi puis que le lendemain on se retrouvait. Je souriais un peu comme une bécasse, je me sentais si bien. Je me souvenais de ce que me disais mon père concernant Jaymie. "Keylina, c'est un bon gars, ne le perd surtout pas! Il est précieux" C'était assez rare d'entendre mon père parler ainsi, cela voulait dire qu'il tenait beaucoup a lui. La fois ou nous l'avions accueillis chez nous s'était comme si il était devenu mon frère et non mon meilleur ami voisin.
Si j'étais revenue vers lui, si j'avais baisser ma garde s'était en parti grâce a mes parents, mais aussi aux valeurs qu'ils m'avaient enseignés. Je leur devais tout, comme ils aimaient beaucoup Jaymie je me devais de les honorer un peu.

"Eux aussi t'aimaient beaucoup, ils me demandaient sans cesse comment tu allais..."

Je n'avais pas terminé ma phrase, car a un moment donné mes parents ne me posaient plus de questions car ils savaient que j'étais aussi super affectée qu'eux.
Jaymie avait continuer sur le fait que mes parents étaient surement fière de moi, je pense oui même si je faisais certaines choses qu'ils ne devaient même pas imaginer. Mais en même temps tout le monde est jeune et tout le monde teste de nouvelle chose.

"Surement oui"

Et la, la question la plus redouté, Jaymie venait de me la poser. Est ce que j'avais quelqu'un dans ma vie. Hum comment dire, oui et non, en fait non. Personne même si Nohlan et moi faisions certaines choses, non il était mon meilleur ami.

"Non personne, a vrai dire j'ai toujours tendance a tout gâcher."

C'était en parti la faute de Jaymie car je n'avais pas compris pourquoi il avait coupé tout liens avec moi. Mais je ne lui en parlerait pas! Il fallait juste qu'il sache que j'étais libre comme l'air.