« Shane c’est l’heureeee ! » s’était écrié ma mère alors que j’allais enfin pointé le bout de mon nez. Voilà deux ans que mes parents voulaient avoir un enfant mais sans succès et aujourd’hui,  12 Mai, ma mère était en train de subir les pires douleurs parce qu’il fallait absolument que je découvre le monde extérieur. « Quoi ? Maintenant ? Ok… restons calme, je … où est le sac ? Où est le sac Aurel ? » non mon père n’était pas du tout prêt à mon arrivée mais c’était assez marrant. Après 6 heures à attendre que j’arrive, je pointais enfin mon joli petit minois. Mes parents étaient les plus heureux du monde et ils allaient me choyer comme jamais. Mon père était CEO dans une importante boîte de publicité et ma mère était une ancienne danseuse qui avait dû renoncer à son rêve après une vilaine blessure à la cheville droite. Mais elle s’était promis de passer tout son temps à s’occuper de moi. Moi, c’est Audrey, je porte un prénom Français, parce que c’est le prénom de ma grand-mère maternelle. Elle est parisienne et elle est décédée d’un cancer peu de temps avant ma naissance. Je porte comme second prénom Autumn, c’est le prénom que mon père voulait absolument que je porte pour que l’on garde une trace de ma nationalité anglaise. Dès mon plus jeune âge, mon père me parle Anglais et ma mère française, je vais devenir bilingue en un rien de temps. Dès l’âge de deux ans, ma mère décide que je suis assez grande pour commencer la danse classique. Je boude un petit peu, après tout je suis encore trop petite pour souffrir. Finalement j’adore la danse classique mais je vois déjà faire aussi du moderne jazz parce que je ne veux pas sortir de ce studio de danse. Ma mère est très fière de voir que je me débrouille assez bien et espère même que je finirai par être danseuse. Mais je n’ai que 6 ans et pour le moment je ne me vois pas finir comme danseuse étoile. Je continue cependant la danse au fil des années mais rien ne me dis que je deviendrais ce que ma mère veut que je devienne. « Je peux avoir une petite sœur ? » m’exclamais-je avec entrain lorsque nous étions en train de dîner dans le grand salon de notre superbe duplex. Ma mère et mon père s’étaient tût et avaient arrêtés de manger. Je n’aurai surement pas dû poser cette question, surtout lorsque je vis que ma mère semblait vraiment triste « Chérie, tu n’aimes pas être enfant unique ? » j’avais alors hausser les épaules sans lui donner de réelles réponses. « Ma puce… » ma mère partit de table sans en dire d’avantage. J’avais mis sur le tapis le mauvais sujet mais à 7 ans que peut-on savoir, hein ? Finalement quelques années plus tard, j’appris que ma mère était stérile et qu’elle ne pouvait plus avoir d’enfant, j’avais été son don du ciel, son petit miracle, voilà tout. A 10 ans, mes parents voulurent me faire entrer dans une école privée, une école de filles, et moi je levais déjà les yeux au ciel, ne trouvant pas normal qu’il n’y ait que des filles.  De toute manière, je n’avais pas de copines, pas de véritables amies, j’étais une fille plutôt solitaire et tout me convenait pour le moment.

« Tu vas partir vivre chez ma mère pour quelque temps Audrey, nous devons peaufiner quelques détails à New-York avant de pouvoir déménager » avais-je vraiment le choix ? Quelques jours plus tard, j’entrais dans une école française, en plein  Paris. Heureusement que ma mère m’avait toujours parlé Français depuis mon plus jeune âge sinon je me sentirais complètement paumé. Etre fille unique commence à me peser et j’essaie de m’occuper le plus possible. Je n’aime pas la vie que j’ai à Paris, je n’ai toujours pas d’amis, et mes grands-parents sont froids et distants. Je ne comprends pas pourquoi. Mes parents me manquent et j’ai hâte que mon père établisse tout ce qu’il faut et que nous partions enfin tous ensembles, en famille à New-York. « Audrey ! Audrey, ma chérie… » La voix de ma grand-mère était toute tremblante, je pouvais voir ses yeux rouges et les larmes qui essayaient de couler sur ses joues. J’avais 16 ans et ma vie venait de s’écrouler sans que je ne sache encore pourquoi, ni même comment « Audrey, il faut qu’on parle… c’est… tes parents ont eu un accident de voiture à New-York. Ton père est… ton père est décédé et ta mère est... Elle est encore dans le coma » ma vie s’effondrait. Je pouvais sentir mes jambes me lâcher, le sol s’effondrer sous mes pieds. Je venais de perdre mon père et j’allais surement perdre ma mère. Comment ? Pourquoi ? Pourquoi notre famille ? Pourquoi mes parents ? Je m’effondrais alors et mon grand-père dû me mettre sur un fauteuil ayant peur que je n’ai un malaise. Quelques jours plus tard, ma mère cessa de se battre pour la vie et décéda un matin. Je n’avais plus de parents, plus de vie à Londres, j’allais devoir rester avec mes grands-parents. Je n’avais toujours pas réellement d’amis, mais je ne voulais rien du tout. J’avais perdu ma chair et mon sang et je n’avais plus rien. Après avoir eu mon bac avec mention, j’avais décidé d’entrer à la Sorbonne mais ma première année, je ne la fini même pas. J’entamais alors des études de communication et de commerce et j’excellais. Je m’étais enfouie dans mes études, dans mon silence et dans la lecture de nombreux bouquins. Pour le reste, je n’avais pas vraiment de vie sociale. Mon premier petit ami, j’eu 22 ans quand il arriva et qu’il se mit sur ma route. Je n’avais jamais été intéressée par les hommes, par les relations amoureuses. Mais avec lui, tout semblait tellement parfait. Mais finalement, rien de cette histoire n’aboutit et après plusieurs années de relations, ce qu’il m’avait fait subir fut la goutte d’eau qui fut déborder le vase. J’avais fini par tout quitter et partir m’installer dans une petite ville, loin de tout, loin de mes problèmes, de mon passé et de ce petit ami qui avait été violent avec moi pendant toutes ses années. J’avais tout quitté pour commencer une toute nouvelle vie, trouvant un poste en tant que directrice commerciale. J’aime ce que je fais, et malgré que je n’aie pas beaucoup d’amis, j’aime cette petite ville. Je m’y sens comme chez moi et je respire enfin.