you had me at hello.

Joyeux anniversaire !

« La plus grande surprise de la soirée, c'est que je me sente à ma place auprès de toi. »

Ils y étaient, le dix décembre… Bien qu’il ne sorte pas avec Parker depuis très longtemps, il avait parfaitement retenu le jour de son anniversaire, peut-être parce qu’il aimait écouter sa belle lui raconter ses journées, ses humeurs, ses envies ou tout simplement parce que les Saint-James l’avaient harcelé pour qu’il n’oublie pas leur fête surprise et qu’il respecte les consignes à la lettre. Au début, lorsque madame Saint-James l’avait appelé, il avait été particulièrement surpris de cette invitation qui rendait les choses vraiment très officielles. On venait de lui offrir une place dans la famille alors que le petit couple ne s’affichait ensemble que depuis peu, et surtout, Aaron n’avait jamais eu envie de sérieux avant, alors organiser une surprise pour sa petite amie avec toute la famille de cette dernière rendait les choses vraiment très spéciales. Au début, il avait émis des réserves, n’était-ce pas trop tôt, étaient-ils en train de griller les étapes ? Puis, en se rendant à la réunion de préparation que les propriétaires du café avaient organisé en secret, il avait réalisé qu’il ne pouvait pas les laisser tomber, ils y mettaient tellement de cœur, tellement d’amour, et surtout, ils y tenaient, il fallait qu’Aaron soit présent pour que la fête soit réussie. Si le barman mourrait d’envie de voir l’effet de surprise sur le visage de sa princesse, de voir se dessiner un immense sourire sur son visage innocent, il redoutait de se retrouver seul, encore une fois, avec toute sa famille, il avait l’impression que tout le monde allait bien vite en besogne et ça lui faisait peur. Et s’il n’était pas à la hauteur finalement ? Qu’adviendrait-il ? Il avait envie de se jeter corps et âme dans cette relation, mais pourtant, il gardait toujours une certaine réserve, de peur de la blesser, de la décevoir, il voulait toujours la préparer au pire parce qu’il se connaissait, il savait que toutes les tentations n’étaient jamais très loin, et même si plus personne ne l’intéressait hormis sa jolie brune, s’il évitait de sortir et de renouer avec ses démons, il ne fallait jamais dire jamais, il n’était pas sûr d’être celui qu’elle espérait, il avait besoin de temps pour se faire confiance, pour leur faire confiance. Cependant, c’était jour de fête et il était hors de question de laisser toutes ces interrogations atteindre la bonne humeur ambiante. Quelques jours plus tôt, Aaron avait demandé à avoir sa journée pour aller aider les Saint-James à tout préparer, et surtout, il aurait besoin d’être occupé sinon la tentation d’appeler Parker serait trop grande, lui qui pourtant aimait torturer les nerfs des gens, il n’avait pas envie qu’elle soit triste en ce jour si spécial, et le silence de son petit ami allait sûrement la décevoir profondément.

Aux alentours de quinze heures, après le service du midi, il se rendit au café ou, comme d’habitude, il fut accueilli comme un pacha. C’était dingue, ils avaient toujours le don de le faire se sentir à l’aise, mais sans doute ne réalisaient-ils pas que la pression en était d’autant plus grande. Il n’avait pas seulement Parker à combler désormais mais toute sa famille, chacun d’entre eux avait l’air de l’apprécier, et c’était réciproque, mais il était difficile pour lui d’imaginer la déception sur leur visage à tous le jour où il commettrait une erreur. Le sourire aux lèvres, son petit paquet sous le bras, il embrassa toute la famille avant de mettre la main à la pâte. Gonflage de ballons, préparation du cocktail de fruits, mise en place du buffet, tout était pensé à la perfection. En fin d’après-midi, il avait vu Zola, la petite amie de son frère prendre part aux festivités. Allons-donc, leurs deux familles devaient être liée par un sortilège, ce n’était pas possible autrement. En tout cas, l’occasion était bonne pour observer la jeune femme, il allait bien guetter sa consommation d’alcool, à la moindre coupette de champagne, il lui sauterait dessus. S’il était protecteur avec sa sœur, il l’était tout autant avec ses frères, et en particulier lorsqu’il s’agissait de leur descendance. Si la cousine de Parker était enceinte, il allait être présent pour la future maman et être un super tonton, c’était évident, même s’il était pourtant convaincu que Bryan n’était absolument pas prêt à devenir père. Plus le temps passait, plus le moment fatidique approchait, plus il sentait l’excitation monter en même temps que son estomac se contracter. Pourvu que tout soit réussi, qu’elle ne leur en veuille pas trop et qu’elle puisse savourer cette soirée, pourvu que sa présence lui fasse plaisir et qu’elle ne se dise pas qu’il n’avait rien à faire là, qu’il prenait trop de place dans sa vie, et s’il l’étouffait finalement ? C’est vrai qu’ils s’étaient vu énormément ces derniers temps, peut-être qu’elle aurait préféré souffler et passer cette soirée avec les siens…Comme au bon vieux temps, peut-être qu’il allait faire tâche au milieu de ses parents et de ses sœurs. Trop tard pour le dire, il allait bientôt être vingt heures… Les parents de Parker se précipitèrent pour éteindre les lumières, Aaron passa ses mains sur son costume, vérifiant que rien n’était froissé, souffla un grand coup, puis prit sa place, accroupi derrière le bar. Tous étaient cachés comme des gamins, ricanant de leurs bêtises. Soudain, madame Saint-James indiqua à tout le monde de se taire, la star de la soirée allait faire son entrée. Quelques secondes plus tard, la sonnette du café retentit… Ni une, ni deux, tout le monde se releva d’un trait : « SURPRIIIIIIIIIISEEEEEE !!! »

La tête enfoncée sous un bonnet, les étoiles dans les yeux de Parker ne trompaient personne, ils avaient réussi leur coup. Très vite, Maxwell, impatiente de sauter sur sa sœur, lui confia le bébé et disparut dans la cohue qui s’était improvisée autour de son aînée. Aaron ne voyait plus sa moitié, entourée de ses parents, de ses sœurs, de ses cousins, occupée à les remercier sûrement et à leur témoigner sa joie, alors il se dirigea vers le buffet, Haven dans les bras. La petite était adorable, elle s’amusait avec les bouclettes du barman, et lui faisait semblant de lui croquer les doigts, si bien que les deux riaient aux éclats. Jetant des regards vers la reine du jour de temps à autre, il attendait patiemment le moment où elle le rejoindrait enfin. Il pouvait apercevoir son immense sourire, et déjà, ça lui réchauffait le cœur. Il avait été idiot d’hésiter à venir, parce que finalement, il se sentait chez lui parmi tous ces gens, et c’était sûrement ça la plus grande surprise de la soirée. Contre toutes attentes, Aaron avait l’impression d’avoir sa place dans cette famille, il se sentait apprécié, on ne le jugeait pas, et surtout, il découvrait ce qu’était censé être une vraie famille aimante, attentionnée… Et il aimait ça. Finalement, Parker arriva enfin à son niveau, elle rayonnait, et s’il n’avait pas sa petite sœur entre eux et les regards curieux des gens qui ne réalisaient toujours pas que ces deux-là formaient un ‘nous’, il l’aurait embrassé passionnément. Au lieu de ça, il lui caressa la joue avec la main qui lui restait de libre, avant de lui pincer le bout du nez. « Joyeux anniversaire mademoiselle Saint-James ! » Il la regardait amoureusement, conscient d’être loin du type qu’il était quelques mois plus tôt. Il avait tout du canard de base, et en cet instant, il s’en fichait, il était heureux, et c’était assez rare pour être souligné. Oubliés tous ses problèmes, il était simplement bon d’être avec celle qu’il aimait, parce qu’il n’y avait pas de doute possible, Aaron McCauley, le tombeur de ces dames, venait de tomber dans les filets de la brillante psychologue, et rien ni personne n’y changerait quoique ce soit, il n’y avait plus qu’eux… et Haven qui venait de lui vomir dessus le morceau de chocolat avec lequel elle avait bien failli s’étouffer. Lui tapotant le dos, le barman saisit plus fermement la petite et vérifia qu’elle allait bien. « Tu m’as fait peur petite coquine !!!! » Lui dit-il avant de la serrer contre lui. « Fini les cochonneries, on va écouter ta maman maintenant, tu veux ? » Termina-t-il en lui chuchotant à l’oreille. Attrapant la main de Parker, il attendit que sa « belle-mère » lance les hostilités, en espérant qu’on ne lui demande pas de venir dire quelques mots. Avouer ses sentiments à la brune avait été déjà difficile, mais renouveler l’expérience devant des dizaines de paires d’yeux ne l’enchantait pas plus que ça.

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