Sujet: Just need to ask for Light // Oleia Mar 3 Déc - 18:40
Se lever le matin tenait du calvaire pour Light. Il n'avait jamais aimé se lever tôt, il préférait largement rester au lit pendant des heures, à somnoler ou même juste à ne rien faire. Pourtant il fallait bien s'extraire de sa couette confortable pour aller travailler.... Avec un grognement de mécontentement, il repoussa le bras qui gisait sur son torse et se mit debout, provoquant une plainte de la fille avec qui il avait passé la nuit.
-Tu pars déjà ? Fit-elle d'une voix ensommeillée. -Ben ouais, j'ai du travail moi, répondit le jeune homme de mauvaise humeur.
Déjà qu'il avait dû s'arracher du matelas confortable, elle n'allait pas non plus râler ! Pour couper court à tout geignement intempestif, il reprit tout en s'habillant : -Et non c'est pas la peine de me recontacter, j'ai pour principe de ne jamais coucher deux fois avec la même personne, à part si elle est particulièrement performante, ce qui n'est pas ton cas. Maintenant rendors toi, moi je me barre.
Il sortit de la chambre et se dirigea vers la cuisine, où il entreprit de fouiller les placards à la recherche de quelque chose à grignoter avant de partir. Il finit par dégoter un paquet de gâteaux qu'il attrapa avant de quitter l'appartement de la fille chez qui il avait passé la nuit. Il regarda autour de lui. Où était-il déjà ? Il n'avait pas vraiment fait attention au chemin qu'elle avait emprunté la veille, trop occupé qu'il était à lui caresser la cuisse pendant qu'elle conduisait. Il marcha un peu et rejoignit très vite une rue plus importante qu'il connaissait. Parfait. Il n'était pas très loin de son lieu de travail. Par contre, le soir, il devrait revenir chez lui en prenant les transports en commun... Bah, tant pis. Pour une fois, ça n'allait pas le tuer... Ordinairement il prenait toujours sa moto, mais la cruche de la veille avait insisté pour aller chez elle avec sa voiture. Quelle emmerdeuse vraiment ! Il secoua la tête. Pas la peine de repenser à cette idiote. Il ouvrit le paquet de biscuits et entreprit de le vider en marchant tranquillement le long du trottoir.
Au bout de vingts minutes de marche, il arriva à l'entreprise pour laquelle il travaillait. Il s'agissait d'un magasin de luminaires. Oui, beaucoup de monde riait quand il disait que lui, Light, bossait pour une entreprise qui vendait des lampes, lustres, ampoules et tout ce qui touchait à l'éclairage. D'ailleurs il soupçonnait son patron de l'avoir engagé pour son prénom. Ils étaient tout de même une bonne dizaine à avoir demandé cet emploi, et lui n'avait pas grand chose de plus que les autres à part une mauvaise réputation. Bon, d'accord il avait créé pas mal d'ennuis à certains de ses employeurs, mais depuis il s'était assagi. Toujours était-il qu'il avait décroché le job. Enfin il n'allait pas s'en plaindre, ça payait pas trop mal -assez en tous cas pour payer son loyer- et généralement, il finissait tôt. Il était chargé de livrer les commandes. Un boulot tranquille. Le seul moment un peu fatigant c'était le matin, quand il fallait charger le camion. Après, il se contentait de rouler aux adresses indiquées et de livrer la marchandise. Pas très compliqué. Il entreprit donc d'empiler les cartons à l'arrière de la camionnette qu'il conduisait. Puis il s'assit au volant et démarra. La routine.
Malheureusement, l'un de ses premiers clients était de l'espèce communément appelée « les-gens-qui-font-chier ». Pendant presque deux heure il retint le jeune homme, en prétextant qu'il ne s'agissait pas de sa commande, puis une fois qu'il eut compris que c'était lui qui avait s'était trompé en remplissant les formulaires, il avait décidé que ce modèle était quand même joli alors « s'il-vous-plait pourriez-vous m'aider à l'installer ? » -ah oui, dans ces moments là il n'était plus question de traiter le livreur d'incompétent...- sauf que Light n'était pas technicien lui ! Même s'il savait comment faire il n'en avait vraiment pas envie... Mais en voyant que protester ne le ferait pas repartir plus vite, il finit par accéder à contrecœur à la demande de l'homme.
De ce fait, quand il redémarra sa camionnette, il avait pris un retard monstre. Parfois il haïssait ses clients. Le reste de la matinée se déroula sans anicroche. Bon, il devrait juste rattraper son retard tout l'après-midi mais bon... Tant pis. Après il finissait rarement tard, alors il pouvait bien y avoir quelques exceptions...
Allez, il livrait un dernier carton et il prenait sa pause. Il jeta un coup d'œil sur les adresses. Le bâtiment indiqué n'était pas très loin, il allait donc pouvoir manger rapidement. Tant mieux, il commençait à avoir faim ! Il gara son fourgon à l'endroit indiqué et descendit avant d'ouvrir la porte du coffre. La commande était pour un studio de danse, qui avait commandé un lustre. Light repéra le gros carton -le plus lourd de la journée- et le souleva avant d'entrer dans la salle. Le studio était empli d'une musique douce qui rebondissait sur les miroirs et le parquet ciré. Au centre de la pièce, il y avait une jeune fille, seule, qui, un pieds après l'autre, tournait et retournait avec grâce, effectuant des pas et des sauts au rythme de la musique. Light avait toujours trouvé que les danseurs avaient quelque chose de différent. Ils ne semblaient pas humain. Lorsqu'ils dansaient, on avait l'impression qu'ils étaient maniés par des fils invisibles qui les faisaient bouger contre leur volonté. Un peu comme des pantins d'halloween. Mais cette fille là bougeait d'une manière si fluide qu'il était impossible qu'elle soit dirigée d'une quelconque manière. Tous ses mouvements étaient liés et s’enchaînaient naturellement. Le livreur se fit la réflexion qu'il devrait peut-être revoir sa vision des professionnels de la danse. -Où est-ce que je mets ça ? Demanda-t-il, ses bras commençant à fatiguer sous le poids de leur charge.
La danseuse continua ses gestes, n'ayant visiblement rien entendu. Agacé, Light se racla la gorge. Il était en plein milieu de la salle, comment pouvait-elle ne pas le voir ?! D'un seul coup, elle n'avait plus rien d'élégant. C'était juste une fille qui sautillait ridiculement en faisant semblant de ne pas le remarquer. Non mais, ce n'était pas parce que mademoiselle portait un tutu blanc que ça lui donnait le droit de snober les livreurs !
-Hé ho ! S'énerva-t-il. C'est lourd ! Je fous ça où moi ?!
Et si elle continuait à l'ignorer, il lui mettrait le paquet dans les mains. Avec un peu de chance, elle le laisserait tomber sur son pied et ça le lui casserait. Ça lui apprendrait à reconsidérer son entourage, non mais !
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Sujet: Re: Just need to ask for Light // Oleia Mar 3 Déc - 19:51
Les journées d'Oleia s'enchaînaient et se ressemblaient, pourtant la danseuse ne s'en plaignait pas. D'une certaine manière, cette routine avait quelque chose de rassurant pour elle, ainsi elle n'avait ni surprise, ni contre-temps. Ou plutôt, les seules surprises qu'elle pouvait avoir se résumaient aux colis que lui envoyaient ses parents et diverses sorties que lui infligeaient les membres de sa troupes. Rien de bien effrayant en sommes. Enfin, pour la plupart des gens, parce que, pour sa part, Oleia n'aimait pas vraiment se retrouver dehors tard le soir, ça avait tendance à réveiller ses mauvais souvenirs et elle préférait ne plus, jamais, y penser. Et le meilleur moyen qu'elle avait trouvé pour ne plus penser à ce qu'elle avait vécu à New-York, c'était la danse. Ce qui tombait bien puisqu'elle était danseuse classique professionnelle. Elle pouvait ainsi se plonger à corps perdu dans son travail, personne ne remarquerait qu'elle le faisait pour autre chose que son travail. S'il y avait bien une chose qu'elle tenait à tout prix à cacher à ses collègues – et amis – c'était bien ce qui l'avait poussée à fuir New-York, elle se voyait très mal leur expliquer ce que James lui avait fait. D'une part parce qu'elle avait honte de tout ça, et d'autre part parce qu'elle ne voulait pas de leur pitié.
Malheureusement, quand elle était arrivée, elle avait eu droit aux questions d'usages. D'où viens-tu, qu'est-ce que tu faisais là-bas et surtout « pourquoi as-tu quitté New-York ? ». Elle avait essayé d'évité cette dernière question, en prétextant qu'elle avait eu besoin de changement, mais ils n'étaient pas dupes et s'étaient doutés qu'il y avait autre chose que ce « besoin de changement » dans son déménagement, mais heureusement ils n'avaient pas insisté. En fait, ils ne lui avaient plus vraiment posé de questions indiscrètes depuis cet épisode. Enfin, excepté les filles de la troupe qui lui demandaient à intervalles réguliers si elle avait quelqu'un dans la vie et qui la traînaient dans un bar ou à une fête à chaque fois qu'elle répondait non. Et même si elle n'aimait pas particulièrement ça, elle les suivait quand même pour leur faire plaisir, parce que, mine de rien, elle s'était attachée aux membres de la troupe de danseur qui l'avait accueillie. C'était sûrement grâce à ça qu'elle était heureuse de les retrouver chaque matin.
Ce matin là pourtant, elle se rendit au studio presque à contrecœur, même si en arrivant, rien ne laisser penser qu'elle était triste. Juste avant qu'elle ne parte de chez elle, sa mère l'avait appelée et lui avait annoncé que finalement, ses parents ne pourraient pas venir la voir. Elle s'était efforcée de faire bonne figure au téléphone, en assurant à sa mère que ce n'était que partie remise alors qu'en fait, cette nouvelle l'avait attristée. Durant toute la matinée, pendant qu'elle dansait avec les autres, elle parvint à oublier cette triste nouvelle et à enfouir sa tristesse au fond d'elle. Il fallait dire que ses amis étaient très doués pour la faire sourire, voir même la faire rire, et qu'elle parvenait presque toujours à se détendre en leur compagnie. Puis vint le moment où ils choisirent de faire une pause pour aller déjeuner, soit deux heures de pause avant de se retrouver au studio. L'un après l'autre, Oleia les vit partir, jusqu'à ce qu'elle se retrouve seule dans le studio de danse, toujours vêtue de son tutu et de ses pointes.
Elle n'avait pas envie de rentrer chez elle et de retrouver son appartement tristement vide. La plupart du temps, elle était heureuse de vivre seule, mais arrivait toujours fatalement ce moment où la solitude commençait à lui peser, et elle était justement dans l'une de ses périodes. Peut-être ferait-elle mieux de suivre le conseil de sa mère et d'adopter un chat, au moins elle aurait de la compagnie comme ça... Sentant sa tristesse repointer le bout de son nez, elle préféra rallumer la musique et recommencer à danser. Au moins quand elle dansait elle ne pensait plus à rien, elle se sentait libre et vivante. Ce qui n'était plus vraiment le cas dès qu'elle s'arrêtait, elle avait plutôt, au contraire, l'impression de n'être qu'une pauvre femme qu'un salaud avait réussi à briser, et penser ainsi lui faisait plus de mal qu'elle ne le pensait. Ce n'était pas la première fois qu'elle restait pour profiter de cet espace de danse alors que les autres étaient déjà parti, ça ne les étonnaient même plus, bien que ça ne les empêchaient pas de lui faire remarquer qu'elle n'avait pas besoin de plus d'entraînement puisqu'elle possédait déjà une technique parfaite. Si seulement ils savaient pourquoi elle restait aussi longtemps... Non, en réalité il valait mieux qu'ils l'ignorent !
Soucieuse de chasser toutes ces mauvaises pensées de son esprit, elle augmenta le volume de la musique et recommença à danser, sans suivre de chorégraphie particulière. Elle préférait se laisser porter par la musique et laisser son corps se mouvoir comme bon le lui semblait. Son but n'était pas d'éblouir d'hypothétique spectateur, mais juste de danser pour se sentir entière, et puis, elle était seule dans le studio, elle pouvait bien se le permettre. Pourtant, malgré ça, elle ne pouvait empêcher un coin de son esprit d'être occupé par l'image de son appartement vide, terne et dépourvu de vie, comme elle... Elle avait pourtant essayer de le personnalisé, jusqu'à ce qu'elle s'y sente chez elle, mais au bout du compte le résultat était le même : son appartement était à son image, insipide. Tout à ses pensées, pas très joyeuses il fallait l'admettre, Oleia ne se rendit pas compte que quelqu'un d'autre se trouvait dans le studio. Aussi continua-t-elle à danser, enchaînant une série de pirouette rapide jusqu'à ce que...
-Hé ho ! C'est lourd ! Je fous ça où moi ?!
La voix, masculine, qui l'interpella l'a pris par surprise, la faisant se stopper net au beau milieu d'une pirouette. Elle faillit tomber mais parvint, fort heureusement, à retrouver son équilibre juste à temps, en reposant ses pieds à plat sur le sol. Pendant un court instant, elle se contenta de le fixer incrédule tandis que sa poitrine se soulevait à intervalles irréguliers alors qu'elle essayait de reprendre son souffle et de se remettre de la frayeur qu'il lui avait causé. Suite à quoi, elle lui montra un coin du studio du doigt.
- Vous n'avez qu'à laisser ça là... lui indiqua-t-elle surprise avant d'ajouter. Excusez-moi, je ne vous avez pas vu, ça fait longtemps que vous êtes là ?
Malgré le fait qu'il était parvenu à l'effrayer, la danseuse s'efforçait de garder son calme et de paraître sereine. Quand elle était enfant, on lui avait répété que si elle montrait sa peur aux chiens, ils la sentiraient et s'en serviraient contre elle, elle était d'avis qu'il en était de même pour les hommes. Une fois qu'elle eut retrouvé une respiration un tant soit peu normale, elle se dirigea vers la chaîne hi-fi pour éteindre la musique et attrapa sa bouteille d'eau pour s'hydrater avant de regarder le paquet que l'homme avait apporté. Le paquet était volumineux et la curiosité de la danseuse l'emporta, elle se tourna alors vers le livreur pour lui demander ce qu'il contenait.
- Qu'est-ce que c'est ? Lui demanda-t-elle en désignant le carton d'un signe de tête.
Après quoi, elle reporta son attention sur le livreur et le détailla brièvement. Elle ne saurait dire si ça venait de ses divers bracelets en cuir et piercings, de son allure, ou de son attitude, toujours était-il qu'elle n'était pas rassurée de se savoir seule avec lui. Cependant, elle prit sur elle et tâcha de ne rien laisser paraître, se contentant d'afficher la mine impassible qu'elle avait l'habitude d'arborer lorsqu'elle était dehors, surtout si elle était seule.
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Sujet: Re: Just need to ask for Light // Oleia Mar 3 Déc - 22:55
Finalement la petite danseuse en tutu blanc n'était pas si sourde que ça. Light ne put s'empêcher de ressentir une pointe de satisfaction en la voyant manquer de tomber, mais elle se rattrapa avant de perdre complètement l'équilibre. Dommage. Il aurait bien voulu la voir par terre... Juste parce que la légende disait que les danseurs ne tombaient jamais. N'importe quoi. C'étaient des gens comme les autres, bien sûr qu'ils pouvaient finir au sol eux aussi !
Bon, au moins sa politesse atténuait ses tords... Et puis elle était mignonne. Allez, c'était décidé, il lui pardonnait. Après tout, comme elle l'avait dit, elle n'avait pas entendu. Il devrait peut être tenter sa chance avec elle. Il n'avait rien de prévu de ce soir... Enfin bon, pour le moment, il était en plein en travail. Il en finissait avec sa livraison, puis il prenait sa pause ! Peut-être même allait-il l'inviter à manger avec lui ce midi ! Il se sentait d'humeur généreuse -ou plutôt, il était plus juste de dire « d'humeur séductrice »- et il n'était encore jamais sorti avec une ballerine, il était curieux de voir ce que ça pouvait donner...
Il fit quelque pas vers le coin qu'elle avait indiqué où il déposa le gros carton, soulageant par là ses muscles qui commençaient à se plaindre sous la surcharge. Certes il était plus musclé que la plupart des hommes de son âge, mais il n'était pas non plus un surhomme... Le temps qu'il se débarrasse de son fardeau, elle avait éteint la musique et était à présent en train de boire -et il était près à parier qu'il s'agissait d'eau de source, le genre qui était censé apporter plein de minéraux et vous maintenir en forme éternellement.
Il se tourna vers elle en l'entendant parler, et il ne put réprimer un infime sourire à sa question. Sourire qu'il s'empressa de masquer. Il n'arrivait jamais à résister à la tentation. Il le savait. C'était là un de ses plus gros défaut. Ainsi, il ne réussit pas -et ne chercha même pas à le faire d'ailleurs- à retenir la raillerie qui lui venait à l'esprit. -Le cadavre de mon voisin, fit-il en prenant soin de prendre un air neutre, voire même un peu sombre et froid. Je ne savais pas où le mettre et comme j'ai vu de la lumière en passant, j'ai trouvé que ce serait une bonne cachette.
Puis il farfouilla dans sa poche, comme si sa réflexion avait été aussi normale que de décrire le temps dehors, et en sorti une feuille un peu froissée et un banal stylo noir. Encore quelques secondes et il pourrait enfin aller calmer les gargouillements intempestifs de son estomac. Qu'il avait hâte ! Il adorait ce moment où il se libérait pour aller profiter de son temps libre, même s'il était trop court à son goût. Il s'approcha de la fille et lui tendit ce qu'il avait dans les mains.
-'Permettez ? J'aurais besoin d'une petite signature...
Light se voyait déjà assis au comptoir d'un bar avec la petite demoiselle au tutu blanc -dans son imagination, elle avait troqué son justaucorps contre un magnifique décolleté plongeant et une mini jupe en jean- à organiser la soirée qui suivrait. Il se demandait si elle accepterait de lui faire une petite démonstration de souplesse... En privé bien sûr. Hum, s'il s'y prenait bien, personne ne pouvait rien lui refuser. Avec un peu de chance, il passerait une agréable nuit -il fallait bien qu'il remonte le niveau, après la dernière fille qu'il avait séduit...- et il aurait une expérience de plus à son tableau de chasse. Oui, décidément, il avait hâte que les quelques secondes qui le séparaient de la signature se déroulent vite...
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Sujet: Re: Just need to ask for Light // Oleia Mer 4 Déc - 5:45
Une aura sombre et froide semblait se dégager du jeune homme tandis qu'il lui expliquait qu'il transportait le cadavre de son voisin. L'espace d'une toute petite seconde, et à cause de cette aura perturbante, Oleia faillit le croire avant de se ressaisir. Ce n'était pas parce qu'elle n'était pas rassurée de se retrouver seule avec lui dans le studio de danse qu'elle devait croire que c'était un meurtrier. Si c'était le cas, autant prendre la fuite maintenant. Peut être même était-ce ce qu'elle cherchait au fond, une bonne raison de prendre la fuite. Et dire qu'elle avait naïvement pensé qu'elle avait dépassé sa peur des hommes, elle s'était visiblement lourdement trompée ! Elle s'était juste habituée à la présence de certains d'entre eux, mais le traumatisme que lui avait causé James persistant encore et toujours. Finirait-il par disparaître un jour ? Elle commençait sérieusement à en douter. Même après deux ans, elle ne supportait toujours pas qu'on l'appelle Juliet, ça provoquait chez elle un frisson d'effroi. Heureusement que plus personne, ou presque, ne l'appelait ainsi, mais ce n'était pas ça qui réglerait le problème. Combien de temps lui faudrait-il pour qu'elle parvienne enfin à oublier tout ça ? Du moins, si elle y arrivait un jour...
Toute à ses sombres pensées, la danseuse ne vit pas le brun avancer vers elle, et quand il prit la parole elle retint, à grand peine, un sursaut de surprise. Il ne fallait surtout pas qu'elle lui montre qu'elle avait peur de lui, sinon il s'en servirait contre elle, exactement comme Ja... Et elle devant arrêter de penser à lui bon sang ! Ce n'était pas comme ça qu'elle allait retrouver une vie normale, ou plutôt une vie plus normale que celle qu'elle avait actuellement. L'espace d'un instant, elle se demanda si elle ne ferait pas mieux de proposer à ce livreur de sortir avec elle le soir même, peut être que recommencer à fréquenter des hommes l'aiderait, mais aussitôt un élan de peur l'envahit et elle chassa cette idée aussi vite qu'elle était venue. Reprenant ses esprits, Oleia examina le papier qu'il lui tendait et fronça les sourcils en constatant qu'il s'agissait d'un bon de livraison. Pour un lustre apparemment. Et il avait voulu faire passer ça pour un cadavre ? Il avait un bien drôle d'humour... Mais le problème n'était pas là, elle ne savait même pas qu'un nouveau lustre avait été commandé pour le studio, elle ne pouvait donc pas attesté de sa livraison. Il suffisait que ce ne soit pas le bon pour qu'elle ait des ennuis avec le responsable de la troupe.
- Je suis désolée, mais je ne peux pas signer ça puisque ce n'est pas moi qui l'ait commandé.
Elle détestait avoir à faire ça, étant donné que ça aboutirait, à coup sûr, à une discussion houleuse avec le livreur. Le meilleur moyen pour le voir disparaître rapidement – et Dieu savait à quel point elle voulait qu'il s'en aille – était de signer ce foutu reçu, mais elle ne voulait pas avoir d'ennui à cause d'une chose aussi stupide. En plus, ça pourrait causer des ennuis au studio et aux responsables de la troupe, et ils n'avaient pas besoin de ça. Elle était attachée à chacun des membres de la troupe et elle n'avait pas envie de les décevoir. Depuis qu'elle était arrivée ici, ils étaient un peu devenu sa nouvelle famille. Une famille qui prenait soin de chacun de ses membres, dont elle. Et puis, qu'elle idée aussi de livrer un studio de danse au beau milieu de la pause déjeuner ! S'il n'était pas content, il ne pourrait s'en prendre qu'à lui-même ! Forte de sa décision, elle lui rendit son formulaire avant d'ajouter :
- Vous n'avez qu'à repasser plus tard, le responsable du studio devrait être là à ce moment là.
Suite à quoi elle lui tourna le dos et se dirigea vers la petite chaîne hi-fi du studio pour lui signifier que la conversation était close et qu'il n'avait plus qu'à partir.
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Sujet: Re: Just need to ask for Light // Oleia Jeu 5 Déc - 8:56
La petite danseuse tressaillit légèrement quand il prit la parole. Apparemment elle était sur ses gardes... Elle croyait quoi ? Qu'il allait la violer dans un coin du studio ? Remarque, il n'aurait pas dit non... Mais quel intérêt avait un viol ? Il valait mieux que ce soit consentant ! C'était plus agréable et au moins la fille ne risquait pas de porter plainte. Et puis de toutes façons, la gente féminine ne lui refusait jamais rien.Au bout d'un temps qui lui paru être une éternité, la ballerine ouvrit enfin la bouche. Mais alors qu'il s'attendait à entendre les mots libérateur qui marqueraient le début de sa pause et de son plan drague, ce fut un refus net et brutal qui lui atterrit violemment en plein visage. Et ça lui ne lui plu pas du tout. Mais alors vraiment pas du tout.
D'abord, personne ne lui disait non. C'était comme ça : il n'en avait pas l'habitude. Ensuite, il avait faim. Il attendait depuis maintenant deux bonnes heures le moment où il allait pouvoir se mettre quelque chose sous la dent -quelque chose de plus conséquent qu'un misérable paquet de biscuits. Et pour finir, la fille -à qui il avait pourtant pardonné une fois!- lui faisait clairement signifier qu'elle était du genre « j'ai toujours un prétexte pour refuser », autrement dit le genre de nana que Light n'avait jamais pu encadrer.
D'un seul coup, toute bonne humeur l'avait quitté. En quelques secondes, elle avait détruit tous ses plans pour la journée. Non seulement il allait devoir repasser plus tard -ce qui signifiait qu'il n'était pas près d'être rentré chez lui vu toutes les livraisons qu'il lui restait- qu'il ne pourrait pas manger avant d'avoir remis cette pimbêche à sa place -même s'il savait par avance que ça ne changerait rien, au moins il se défoulerait un peu- et qu'il allait devoir se trouver quelqu'un d'autre pour égayer sa soirée -et sa nuit.
Il serra les dents sous la colère qui l'envahissait. Pour qui se prenait-elle cette idiote ? Elle se croyait tout permis sous prétexte qu'il était livreur et elle danseuse ?! Elle pensait qu'il n'y avait qu'elle sur la liste de livraison ? Peut-être s'imaginait-elle seule au monde ?!
D'autant plus que s'il repassait, ce serait tard et que le studio risquait d'être fermé... Et pas question de revenir un autre jour ! Si son patron apprenait qu'il avait pris du retard il lui ferait peut être baisser son salaire...
Il ferma les yeux et inspira à fond. S'il s'énervait ça allait durer longtemps, c'était une évidence. Il allait lui donner une dernière chance. Après tout, tout le monde avait droit à l'erreur... Il s'efforça de repousser l'aura menaçante -celle qui l'entourait dès qu'il se mettait en colère et qui dissuadait la plupart du temps de se frotter davantage à lui- qui pointait le bout de son nez et de chasser de son visage toute trace d'animosité.
Il s'approcha d'elle, un sourire engageant aux lèvres et lui passa son bras autour de ses épaules avant de faire avec une voix enjôleuse : -Allez petite princesse... C'est qu'une signature, même si c'est pas toi qui l'a commandé c'est pas grave, je t'assure que c'est le bon lustre, je ne me trompe jamais dans mes livraisons ! Et puis comme ça on pourra aller manger un morceau ensemble tous les deux non ? Je t'invite !
Il n'avait plus autant envie de prendre son repas avec elle maintenant qu'elle l'avait énervé mais ça pouvait la faire changer d'avis... Light avait plus que conscience d'être ce qu'on appelait communément un beau gosse, et il avait tendance à se servir de cet avantage et d'en abuser pour obtenir ce qu'il voulait -en fait c'était même une seconde nature chez lui de tirer profit de son apparence. Il espérait juste qu'il pourrait rapidement sortir de ce studio stupide.
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Sujet: Re: Just need to ask for Light // Oleia Sam 7 Déc - 14:59
Le livreur n'allait pas partir de si tôt, Oleia s'en rendit compte à l'instant même où elle lui expliqua qu'elle ne signerait pas son reçu. Elle eut la confirmation quand elle le vit serrer les dents, et pendant quelques secondes, elle eut l'impression d'avoir fait une bêtise. Pourquoi avait-elle refusé de signer son foutu papier ? Si elle l'avait fait, il serait déjà loin maintenant et elle serait de nouveau seule, et très heureuse de l'être. Surtout que ce type ne lui inspirait absolument pas confiance, alors se savoir seule, dans un studio parfaitement isolé, avec lui ne l'aidait pas vraiment à se rassurer. L'espace de quelques secondes, elle ferma les yeux pour essayer d'oublier tout ça. L'oublier lui et sa foutu livraison, et surtout oublier New-York et le traumatisme qu'elle y avait subit ! Si sa route n'avait jamais croisé celle de son ex, elle ne serait pas comme ça à l'heure qu'il est et ne se retrouverait pas dans une position aussi délicate. Aux yeux de la plupart des gens, c'était une situation banale, mais pour elle, ça tournait au cauchemar.
Elle rouvrit soudainement les yeux, qui s'écarquillèrent de surprise, quand elle sentit un bras autour de ses épaules. Mais non, elle ne rêvait, l'autre imbécile de livreur avait passé ses bras autour de ses épaules et il lui parlait avec une voix enjôleuse – le même genre de voix qu'utilisait James quand il voulait se faire pardonner. Il avait même le culot de l'appeler princesse ! Si elle bouillonnait intérieurement et qu'elle avait bien envie de lui envoyer un coup bien sentit là où il n'était pas près de l'oublier, elle ne pouvait, en réalité, pas esquisser le moindre geste. Son cœur s'était soudain mis à battre beaucoup trop vite et elle avait du mal à respirer. C'était stupide de réagir ainsi pour si peu, mais elle sentait la crise d'angoisse monter, et si elle ne faisait rien, elle finirait en larmes, ou évanoui, devant ce livreur de malheur. Bon sang mais pourquoi avait-il fallut qu'il vienne au beau milieu de la pause déjeuner !?
Au prix d'un terrible effort, Oleia parvint à faire abstraction du bras qui enserrer ses épaules et parvint à refouler sa crise d'angoisse. Ce n'était absolument pas le moment de flancher, et elle passerait pour une folle si elle se laissait aller, or elle ne tenait pas à devenir un animal de foire. Une fois la crise gérée, elle décida d'éviter dans provoquer une nouvelle et repoussa, peut être un peu trop vivement, le bras du livreur en s'éloignant un peu de lui. Hors de question qu'il se remette à la toucher ! Sans prendre la peine de réfléchir à ce qu'elle faisait, elle arracha le bon de livraison des mains du brun imbécile, attrapa son stylo et signa le bon. Tant pis si ce n'était pas le bon lustre, tant pis si elle venait de faire une connerie, l'essentiel était qu'à présent il allait disparaître, et qu'elle allait se retrouver seule ! Heureusement qu'elle avait du chocolat dans son sac – bien que ce soit contre le régime alimentaire qu'elle se fixait – car en cet instant, elle en avait bien besoin pour se remettre de tout ça.
- Voilà, vous l'avez votre signature ! Déclara-t-elle en lui tendant le bon de livraison et son stylo. Maintenant vous pouvez partir, je n'ai pas envie de déjeuner avec vous, j'ai déjà tout ce qu'il me faut.
Elle avait voulu parler d'une voix calme, malheureusement, un léger accent de panique persistait dans sa voix et elle espérait qu'il ne le remarquerait pas. Tout ce qu'elle voulait maintenant, c'est qu'il parte ! Et une fois que ce sera fait, elle irait se rincer le visage à l'eau froide et mangerait sa salade et sa tablette de chocolat, tant pis pour sa ligne, elle irait courir en rentrant.
Invité
Sujet: Re: Just need to ask for Light // Oleia Sam 7 Déc - 21:48
Lorsqu'il avait un contact physique avec des gens, la réaction des personnes revêtait des aspects multiples. Ce pouvait être tout aussi bien un sourire engageant pour les fois où il draguait, une pluie d'insulte quand il venait de frapper un mec dont la tête ne lui revenait pas où même parfois du mépris -oui c'était arrivé un jour où il avait tenté de séduire un hétéro. En revanche, il n'avait absolument pas l'habitude de provoquer la peur chez les autres -enfin... Pas chez les filles en tous cas. Aussi, quand il cru sentir un frisson parcourir la danseuse, il fut totalement pris au dépourvu. D'accord pendant quelques secondes il avait légèrement perdu son self-contrôle, mais il n'était pas si terrifiant, non ? Elle se dégagea de son étreinte et il fut envahi par un sentiment bizarre, à mi chemin entre l'embarras, la culpabilité, l'indignation et l'attendrissement. C'était un mélange assez curieux qui disparut aussi vite qu'il était venu quand la brunette lui arracha la feuille des mains pour y griffonner sa signature.
Alors là, il n'y comprenait plus rien ! Il était pourtant persuadé qu'elle allait rechigner à s'exécuter et qu'il lui faudrait déployer des trésors d'habileté et de ruse pour la convaincre... Ordinairement il ne se trompait pas souvent lorsqu'il faisait émettait des hypothèses sur des gens, et il pensait vraiment qu'elle était de ces filles qui protestaient quand on les forçait un peu à faire quelque chose. Mais de toutes évidence, il s'était fourvoyé. Il la replaça donc entre la catégories « filles bizarres » et « filles pas difficiles » -mais pas non plus « filles faciles », ça n'avait vraiment pas l'air d'être le cas.
Quand elle prit la parole, il la trouva encore plus étrange. Elle avait parlé d'une traite et il avait juré entendre de la peur dans sa voix -même s'il n'en était pas tout à fait sûr. On aurait dit qu'elle voulait qu'il parte au plus vite. Cette réflexion lui rappela qu'un bon repas l'attendait avant de reprendre ses livraisons. Un bons repas dont il rêvait depuis déjà des heures. Il se demandait où il allait manger d'ailleurs. Il y avait un bon petit snack pas loin d'ici -l'avantage d'être livreur c'était qu'il connaissait la ville comme sa poche- où ils servaient d'immenses pizzas pas chères et délicieuses. En plus pour 50 centimes de plus on pouvait rajouter un ingrédient au choix. A chaque fois qu'il s'y était rendu il s'était régalé. Mais il n'était pas sûr d'avoir envie de pizza. Il pouvait aussi passer à une supérette et prendre des sandwich ou un paquet de pâtes à réchauffer mais... Non. Il voulait un vrai repas. Hum... Il se décida à aller prendre un menu du jour dans un autre restaurant à quelques rues de là. Oui, là-bas ce serait parfait. Il pouvait déjà sentir l'odeur de leur cheese-cake au caramel maison -le dessert qu'il prenait toujours quand il mangeait là.
Fort de sa décision, il se sentit ragaillardi et revint à l'instant présent. Il se rendit alors compte qu'il avait fixé la ballerine durant tout le long de sa réflexion. Zut. Elle allait se demander si elle avait quelque chose sur la figure. Bah. Tant pis. A vrai dire il s'en fichait bien.
D'ailleurs en parlant de visage... Light s'attarda encore un peu sur sa tête et se dit qu'elle était finalement bien mignonne, sa petite princesse, dans son tutu blanc et avec ses grands yeux noisettes. Il ne lui manquait plus que le diadème. Il décida qu'il l'aimait bien, même si elle était bizarre et irritante, il la trouvait marrante. Elle changeait des autres filles, mais il n'aurait su dire pourquoi exactement. Peut-être son comportement... Ou ses prunelles... Il avait l'impression que ses iris recelaient... Quelque chose. Beaucoup de choses. Des mystères, des secrets qui ne demandaient qu'à être découvert, des rêves et des souvenirs enfouis au fin fond de son cerveau.
Oui, il en était sûr. Cette fille était très secrète. Le genre qui gardait tout pour elle sans rien dire à personne et qui se retrouvait ensevelie sous des tonnes de sentiments qu'elle ne pouvait exprimer sous peine de se sentir menacée. Hum... Quoi d'autre ? Il plissa les yeux pour se concentrer et plongea un peu plus profond dans son regard. Elle cachait aux gens une chose qu'elle avait peur de dévoiler. Il lisait de la méfiance en elle. Et puis... Voyons... Il s'approcha encore davantage d'elle jusqu'à n'être qu'à quelques centimètres de son visage. Pour oublier ce qu'elle voulait cacher, elle utilisait la danse comme échappatoire. Il était absolument certain -et le fait qu'elle soit là alors qu'il était 13h et qu'elle aurait dû être en train de manger lui donnait raison- qu'elle travaillait beaucoup plus que nécessaire. Après... Quoi dire de plus ? Il pensait qu'elle devait être fidèle à ses amis, mais ça ce n'était qu'une simple supposition. Maintenant qu'il était si près d'elle, il sentait son souffle irrégulier lui chatouiller les joues et il esquissa un sourire. -Merci ma petite princesse, fit-il avec un sourire enjôleur.
Il eut alors l'envie irrésistible de l'embrasser. Il n'essaya même pas de lutter contre ce désir -après tout, elle était vraiment mignonne, pourquoi ne pas céder ?- et posa sa bouche contre la sienne. Il passa doucement sa langue contre les lèvres de la brune, sans toutefois tenter de les ouvrir -il savait par avance que ce serait vain et il ne voulait avoir l'air de la forcer- juste pour en gouter la saveur. Il ne fut pas déçu, quoi qu'un peu surpris. Elles avaient un goût de fruit des bois. C'était frais et sucré, et c'était agréable.
Il s'éloigna au bout de deux ou trois secondes et après un dernier sourire un peu railleur, il se dirigea vers la porte. Lorsqu'il franchit le seuil, il leva une main sans se retourner et lança :
-Au plaisir de te revoir, petite princesse !
Une fois sortie, il prit la direction du restaurant où il pourrait enfin déguster son repas tant attendu. Il se mit à siffloter. Bizarrement, il se sentait léger...
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Sujet: Re: Just need to ask for Light // Oleia Lun 30 Déc - 13:33
Le livreur la regardait fixement, avec un air pensif et presque...gourmand, et malgré elle, Oleia était effrayée par la façon dont il la toisait. Elle avait pensé qu'une fois qu'elle aurait signé son papier, il partirait, non pas qu'il la regarderait comme si elle n'était qu'une friandise ! Elle n'appréciait vraiment pas ce regard et, sans même s'en rendre compte, elle recula de quelques pas mais se retrouva malheureusement coincée contre un mur. Soudainement, son air gourmand disparu de son visage, mais il ne cessa pas pour autant de la détailler. Mais bon sang, qu'attendait-il pour partir à la fin !? Elle lui avait signé son fichu bon de livraison, il devrait être content et s'en aller à présent, et non pas rester là et lui faire peur ! Sans rien pouvoir faire, elle vit avancer vers elle et son angoisse s'accentua d'autant plus au fur et à mesure que ses pas le rapprochait d'elle.
Il était si près d'elle à présent que la danseuse avait du mal à respirer et qu'elle ne parvenait plus à détacher ses yeux de lui. Pourquoi diable ne disparaissait-il pas ? Et pourquoi il souriait comme ça !? Pas rassurée le moins du monde, Oleia devint encore plus pâle quand le livreur l'appela « ma petite princesse ». Elle n'aimait pas du tout la façon dont il avait de se l'approprier, elle avait l'impression de n'être qu'une marionnette entre ses mains et elle n'aimait pas du tout ça. Et quand ses lèvres se posèrent sur les siennes, elle crut qu'elle allait défaillir, non pas parce qu'il l'embrassait, mais bel et bien parce qu'elle craignait la suite. Ce fut une Oleia toute pâle et tremblante que le brun relâcha après lui avoir volé un baiser. Elle n'eut même la force de protester à cause du surnom, du baiser, ni même de son sourire railleur, elle ne put que le regarder disparaître en retrouvant peu à peu un souffle normal et régulier.
À peine la porte du studio fut elle refermée qu'elle se laissa glisser le long du mur et ramena ses jambes contre elle avant d'enfouir sa tête entre ses bras. Elle détestait ce genre de rencontre, heureusement que ça ne lui arrivait pas souvent, sinon elle serait, et ça depuis bien longtemps, devenue une ermite recluse associable qui ne sortait de chez elle que pour faire ses courses et qui s'accoutrait avec des haillons. Bon, elle n'en était pas encore à ce stade, elle avait une vie un tant soit peu normale, même si elle évitait soigneusement de se retrouver seule avec des hommes – bien que parfois, comme aujourd'hui, elle ne pouvait pas l'éviter.
Une fois remise de ses émotions, elle se releva, un peu maladroitement, et quitta le studio de danse pour se diriger vers les vestiaires. Une fois là bas, elle ouvrit son sac, qui contenait entre autre ses affaires de rechanges, mais surtout une tablette de chocolat et une bouteille d'eau. Au diable son régime draconien, là tout de suite, elle avait besoin d'un remontant, et il n'y avait rien de mieux pour se remonter le moral qu'une bonne tablette de chocolat. Tandis que le chocolat fondait sous sa langue, elle s'efforça de chasser de ses pensées le mystérieux et terrifiant livreur qui l'avait dérangée, et quand les autres membres de la troupe arrivèrent, elle ne pensait plus du tout à lui.
