Sujet: Tonight the foxes hunt the hounds (Dexter) Ven 16 Aoû - 17:04
Isabelle B. Lambert & Dexter R. Privey
On a tous des mauvaises journées. Et la mienne était étrangement une très mauvaise journée qui pourtant avait bien débuté. J’avais ouvert la boutique comme tout les matins, préparant les mélanges à gâteau et les mettant au four lorsque prêt. À la deuxième fournée, je me rendis compte que je n’avais pas acheté suffisamment de sucre et laissais mon employé tenir boutique pendant que j’allais acheter du sucre au supermarché du coin. En revenant, je sentis l’odeur répugnante de la pâte trop cuite et courais jusqu’au four pour y sortir les gâteaux qui étaient en train de brûler à l’intérieur. Je sermonnais mon employé tête en l’air qui avait complètement oublié cette tâche plus qu’importante quand on travaillait dans une pâtisserie et me remettais au boulot. Je n’avais pas de temps à perdre, j’avais des commandes à préparer et des clients à satisfaire. J’échappais une douzaine d’œufs sur le sol en me prenant les pieds dans un fil électrique et m’empressais de nettoyer le dégât et tout mettre à la poubelle. Déjà là je sentais la crise de nerf poindre à l’horizon. J’avalais deux aspirines pour contrer le terrible mal de tête qui m’assaillait soudainement. Je croyais que rien de pire ne pourrait arriver après ça, mais il ne faut jamais se dire ce genre de chose. Un client arriva pour prendre sa commande et me fit remarquer que c’était un gâteau à la vanille qu’il voulait et non au chocolat. Je lui ressortais la commande que j’avais remplie moi-même deux jours plus tôt et lui pointais du doigt le mot chocolat qu’on pouvait voir visiblement sur le bon de commande. Il me répéta que c’était un gâteau à la vanille qu’il voulait, sans tenir compte de ce qu’il m’avait demandé la première fois et je refusais de lui en préparer un nouveau. Son gâteau m’avait prit plus de 4 heures de préparation et il ne serait jamais prêt à temps pour la journée. Je n’ai pas que votre gâteau à préparer ! Furax, il quitta ma boutique en disant qu’il allait aller ailleurs. Bon vent. Je n’avais plus la tête au travail. Pourquoi est-ce que tous ces événements arrivaient en même temps ? J’avais fait attention pour ne rien briser et pour que tout ce passe bien. Je laissais mon employé s’occuper de la boutique en lui promettant de revenir dans les heures qui suivrait.
« Un café au lait s’il-te-plaît. »
Un café ne m’aiderait probablement pas, mais je n’étais pas venu ici pour ça. Tout ce que j’avais de besoin c’était de sortir de la boutique et respirer un peu. Quelques mauvais événements et je perdais complètement le contrôle. J’empoignais la tasse qu’on me donna et lui remit le montant exact en argent. Je me retournais et sortais de la file derrière la caisse sans vraiment regarder où j’allais. La tête ailleurs, je soufflais sur mon café pour le refroidir et me dirigeais vers les tables. Pour une fois dans ma journée, j’aurais pu avoir un moment tranquille en tête à tête avec moi-même, assise à une table à boire mon café sans problème.
« Oh mon Dieu désolé ! »
Mais non, il avait fallu que je plaque un inconnu et que bien sûr mon café asperge le devant de son costume en entier. Maladroitement, je tentais d’essuyer sa veste à l’aide d’un vieux papier que j’avais dans ma poche.
« Je suis vraiment désolé ! C’est pas dans mes habitudes d’asperger les gens de café ! »
Invité
Sujet: Re: Tonight the foxes hunt the hounds (Dexter) Sam 17 Aoû - 3:02
Il était une fois, dans un monde merveilleux… mais non, je me fous de votre gueule. Comme si le narrateur de la vie de Dexter pouvait se la jouer conte de fées. En fait, je dois vous avouer que ma tâche est difficile, et que j’hésitais pour le ton à prendre. C’est que je change selon ses humeurs. Lorsqu’il est plutôt heureux, j’essaie de me la jouer comédie. Lorsqu’il est en profonde dépression — ce qui ne s’est jamais produit jusqu’ici, mais on peut toujours espérer —, je laisse sortir le poète maudit en moi. Ce matin cependant, Dexter est juste fatigué. Arrivé à Winnipeg la semaine dernière, il a passé ses premiers jours à meubler tant bien que mal sa nouvelle villa, à être présenté à toutes sortes de gens dans son nouveau bureau et à mettre ses affaires en ordre. Rien de bien passionnant, juste de quoi le lessiver complètement. Du coup, je ne sais pas trop quoi vous dire sur sa journée. La vérité, c’est qu’il ne fait rien en ce moment. Il est étendu dans son lit sans rien faire — il ne dort même pas — et ignore même son téléphone intelligent qui brille de mille feux — un miracle pour monsieur-mes-client-sont-plus-importants-que-ma-propre-mère. Ah… Ça y est, on dirait bien qu’il se lève. On va pouvoir commencer.
Dexter passa une main fatiguée sur ses yeux clos. Il entendait son téléphone vibrer sur la table de chevet à sa droite, et cela le déstabilisa pendant un moment… jusqu’à ce qu’il ouvre les yeux, se souvenant du même coup qu’il était dans sa nouvelle chambre, dans une nouvelle villa, dans une nouvelle ville et même dans une nouvelle province. C’est ce qu’on appelle un réveil difficile. Laissant échapper un bâillement, il marcha les deux mètres qui séparaient son lit de la salle de bain attenante à la chambre des maîtres et passa au moins vingt-cinq minutes sous une douche brûlante, trop fatigué pour chanter en y mettant beaucoup trop de cœur comme il le faisait d’habitude. Il avait encore toutes sortes de choses à faire aujourd’hui, en commençant par engager du personnel d’entretien. Ses parents lui avaient dit que la villa était beaucoup trop grande pour un homme seul ; il avait refusé de les écouter. Orgueilleux, il refusait maintenant d’admettre qu’il se sentait beaucoup trop seul dans cette énorme demeure et que, bien qu’il soit tout à fait capable de ranger derrière lui, une femme de chambre et un jardinier lui tiendraient au moins compagnie. Après tout, à l’âge qu’il avait, il ne pouvait envisager d’engager une nounou pour lui-même. Quoique je pourrais engager une assistante…
Enfilant un costume-cravate dans l’intention de passer chercher quelques documents au bureau, Dexter verrouilla la porte derrière lui. Il termina de s’habiller dans son stationnement, se souciant assez peu de ses voisins, et se laissa tomber sur le siège de sa voiture quelques secondes plus tard en poussant un soupir de soulagement. Monsieur n’avait pas regardé l’heure encore, si bien que dans son esprit, il devait être 8h30 ou 9h00. Dex était un lève-tôt et un couche-tard, qui n’avait pas l’habitude de faire la grasse matinée. Lorsqu’il remarqua le 10h12 sur le tableau de bord, il décida qu’il avait décidément, assurément besoin d’un café. Un mocha. Avec une double dose de sucre, de la crème fouettée sur le dessus et des copeaux de chocolats — ai-je précisé que monsieur a la dent sucrée ?
Un bon vingt minutes plus tard, il entrait dans le Starbucks. La file était longue et le personnel franchement pas rapide. Dexter commençait sérieusement à s’impatienter. Grognon, il ne laissa aucun pourboire à la jeune demoiselle qui lui servit sa boisson, ne la regardant même pas dans les yeux et lui réservant son visage le plus antipathique. Il commençait à sentir la fatigue… et la journée ne faisait que commencer ! Il avait bien besoin de sa dose de sucre. Sans jamais arrêter de marcher, Dexter porta le verre à ses lèvres. Le liquide frôlait ses lèvres et il allait enfin goûter au bonheur lorsque quelque chose — en l’occurrence, quelqu’un — entra en collision avec lui, passant près de lui faire perdre l’équilibre. Il sentit le liquide chaud avant de le voir.
« Oh mon Dieu désolé ! »
Il allait se mettre à crier des bêtises à la tête folle qui avait renversé un café presque plein sur son plus beau costume. Si si, je vous jure. Il était prêt à le faire… sauf qu’il eut la décence de lever les yeux pour connaître le visage de sa future victime avant de l’injurier… et quel visage. Elle fouilla dans sa poche et en extirpa quelque chose, après quoi elle s’employa à éponger le café sur sa poitrine. Dexter resta cloué sur place, comme en transe, si bien que la demoiselle put parler à nouveau.
« Je suis vraiment désolée ! C’est pas dans mes habitudes d’asperger les gens de café ! »
Elle était jolie, charmante, resplendissante, magnifique, attirante, rousse. Puis, il n’arrivait tout simplement pas à détacher son regard de son visage. Ses cils semblaient s’étirer à l’infini et tout en elle semblait crier « authentique ! ». Surtout, elle était adorable et paraissait infiniment désolée. Dexter décida qu’il ne pouvait pas lui en vouloir. Elle avait le droit d’être maladroite, belle comme elle était. Par miracle, il retrouva la voix.
« Ce n’est rien, je détestais ce costume. »
Son bras l’élançait. Il constata avec surprise que son mocha avait été épargné. Portant le verre à ses lèvres, il avala une énorme gorgée du liquide à la fois caféiné et chocolaté.
« Mon mocha s’en est sorti, c’est le plus important ! s’exclama-t-il, après quoi il tendit la main. Moi c’est Dexter, et je crois que je vous dois un café. »
Invité
Sujet: Re: Tonight the foxes hunt the hounds (Dexter) Dim 18 Aoû - 0:44
C’était vraiment parfait. Qu’est-ce qui m’attendait encore dans quelques minutes ? Allais-je me faire percuter par un automobiliste fou ? Peut être que j’allais me faire agresser en sortant du café ! Des gâteaux brûlés, des œufs cassés, un employé lunatique, un client complètement stupide et voila que j’attaque des étrangers à grand coup de café. J’étais venu ici pour relaxer un peu et me sortir mes malheurs de la tête, pas pour empirer ma journée. Et surtout pas celle des autres…
« Ce n’est rien, je détestais ce costume. »
Je relevais la tête en l’entendant parler pour la première fois, cessant mon nettoyage consciencieux et surtout carrément inutile de son costume. Comment j’aurais pu nettoyer quoi que ce soit avec un vieux bout de papier qui était en fait une vieille liste d’épicerie. Je le laissais tomber par terre avec le reste de mon café et la tasse brisée, me disant qu’un employé se chargerait de tout ramasser. Si j’ignorais la tache de café bien imprégné sur son costume, je pouvais me dire que cet homme avait beaucoup de classe, et même qu’il n’était pas mal du tout. Je n’avais peut être pas été si malchanceuse que je le croyais après tout.
« Je paie pour le nettoyeur. Peu importe si vous le détestez ou pas, c’est de ma faute si vous vous retrouvez… complètement trempé. »
Et ce n’était pas dans le sens figuré… Il avait reçu presque l’entièreté de ma tasse. Je n’étais pas du tout maladroite en temps normal, j’étais même plus adroite que la moyenne, mais il faut dire qu’aujourd’hui n’était pas une journée qui se situait dans la moyenne. Une dame sortit des mouchoirs de son sac à main qu’elle me remit en souriant. Je la remerciais et tenta d’éponger le plus de liquide possible. Je me sentais extrêmement gêné par la situation et je refusais systématiquement de le laisser partir comme ça.
« Mon mocha s’en est sorti, c’est le plus important ! Moi c’est Dexter, et je crois que je vous dois un café. »
Je fis une boule des papiers mouchoirs avant de les jeter un peu plus loin et de m’essuyer les mains en observant l’homme devant moi. Je me demandais si je me devais de serrer la main qu’il me présentait ou de rire de ce genre de manière. J’haussais un sourcil, perplexe sur le genre d’homme qu’il était et surtout, si cette méthode fonctionnait souvent avec les autres femmes. Je décidais donc d’entrer dans le jeu et de voir où ça me mènerait.
« Et moi Isabelle. J’accepterais volontiers un café si la file n’était pas aussi longue. Je ne voudrais pas vous faire perdre votre temps. » Répondis-je en lui serrant la main tout en lui servant un sourire accueillant.
J’avais encore les gâteaux à préparer, des clients à appeler et un employé à sermonner mais j’avais bien quelques minutes devant moi ou peut être même une heure, ou deux…
Invité
Sujet: Re: Tonight the foxes hunt the hounds (Dexter) Mer 21 Aoû - 3:06
Isabelle. Québécoise, donc ; ça expliquait l’accent. Dexter jeta un coup d’œil vers le comptoir, un sourire en coin plastré sur le visage. Il y avait toujours moyen de contourner les longues files... surtout à voir l’employé qui se dirigeait vers eux au pas de course. Il se tourna vers lui pour réclamer un nouveau café pour « la jolie demoiselle, ici », et ce n’est que lorsqu’il prit la décision d’enfoncer une main dans sa poche pour en tirer un billet de 10 $ — dans l’intention de remercier le jeune homme — qu’il s’aperçut que sa poignée de main s’était éternisée. L’avocat se sentit rougir, ce qui ne fit qu’accentuer son trouble : voilà qu’il était embarrassé comme un adolescent face à la plus jolie fille de l’école. Ce n’était pas dans ses habitudes. Pas du tout.
Laissant leurs mains de détacher avec une certaine lenteur, il se racla la gorge, n’écoutant qu’à demi le jeune homme lui assurer qu’il viendrait leur porter un nouveau café. Ce n’est qu’une fois le serveur de retour derrière son comptoir qu’il osa poser à nouveau les yeux sur Isabelle. « On s’assoit près de la fenêtre ? » Il avait pris la décision de ne pas s’éterniser sur sa malaisante poignée de main. Sa main était bien là, c’est tout... Il ne l’avait pas fait exprès ! Sans lui laisser le temps de répondre, il se dirigea vers la table la plus proche.
Galant comme à son habitude, il tira une chaise pour la demoiselle. La réaction habituelle était un rougissement accompagné d’un timide « merci ». Isabelle se contenta de s’asseoir de l’autre côté de la table, ignorant complètement son geste. Interdit pendant quelques secondes, Dexter finit par se laisse tomber dans la chaise qu’il avait tirée pour elle. C’était bien la première fois qu’une demoiselle ne répondait pas à ce genre d’attentions. Il se sentit un peu perdu tout à coup. C’était la première fois qu’il se retrouvait dans une situation semblable avec un membre du sexe opposé, soit une situation où il ne se sentait pas du tout en contrôle.
« Alors, vous faites quoi, dans la vie, à part renverser des cafés sur des inconnus ? » demanda-t-il, faisant un effort — pas trop apparent, il l’espérait — pour retrouver son sourire en coin et, du même coup, reprendre le contrôle de la situation.
Footage:
Invité
Sujet: Re: Tonight the foxes hunt the hounds (Dexter) Mer 21 Aoû - 4:58
Je n’avais pas osé retirer ma main de la sienne et il ne semblait pas se rendre compte de sa poigne. J’attendais seulement qu’il se rende compte qu’il tenait toujours ma main et que ça ne ressemblait plus vraiment à une poignée de main. Et puis lorsqu’il prit connaissance de la situation, je ne pu m’empêcher de sourire et tentais de cacher mon amusement. J’avais l’impression de retourner droit à l’école secondaire où les garçons rougissaient lorsqu’ils se baladaient avec les filles main dans la main. Bien sûr, c’était totalement différent. Nous venions de nous serrer la main, je venais seulement de le rencontrer et je pensais déjà à lui tenir la main. C’était tout de même hâtif comme pensée… Je remerciais avec un peu trop d’enthousiasme l’employé qui alla me chercher un second café et tournais de nouveau la tête vers Dexter qui me proposa de s’assoir près de la fenêtre.
« Avec plaisir ! »
Tout pour éviter de rester scotcher sur l’accident de la poignée de main, qui était tout de même drôle en y repensant. Il prit les devants en choisissant lui-même la table. Je le suivais de près et prit place du côté opposé de la table, voyant qu’il semblait vouloir s’assoir là (il avait déjà tiré la chaise). Je ne sais pas ce qui se passa à ce moment, mais son attitude changea légèrement, juste assez pour que je me rende compte que quelque chose n’allait pas. Avais-je fait quelque chose qu’il ne fallait pas ou avait-il pensé à quelque chose de troublant ? Ne le connaissant pas assez, je décidais d’en rester là et de ne pas soulever le problème du doigt, qui sait comment il pourrait réagir.
« Alors, vous faites quoi, dans la vie, à part renverser des cafés sur des inconnus ? »
Je ne pu m’empêcher de rire à cette remarque.
« Parfois je leur renverse du vin dessus. » dis-je en tentant de garder mon sérieux, ce qui était loin de fonctionner. « Je rigole… Je suis pâtissière, j’ai ouvert ma boutique il n’y a pas très longtemps à quelques rues d’ici. Je dirais que pour l’instant tout se déroule très bien, à part peut être ma matinée désastreuse. »
Et voila que je racontais ma vie à un étranger du nom de Dexter qui portait un costume cravate de luxe et qui rougissait lorsqu’il tenait la main d’une fille. Je devais avoir besoin d’appeler mes amies pour parler si les choses en venaient à ce point.
Spoiler:
Contenu sponsorisé
Sujet: Re: Tonight the foxes hunt the hounds (Dexter)
