La nuit avait été longue pour JJ. Elle avait enchainée les commandes ainsi que les vieux et jeunes riches qui pensaient qu'en lui donnant un billet de vingt elle allait leur faire une gâterie. Elle était serveuse et non stripteaseuse ou péripatéticienne (pour user d'un mot distinguer) Servir des cocktails, amener des bouteilles, slalomer entre les personnes, entendre des dires salaces sur son propos, prendre sur soit pour ne pas insulter le client, faire les yeux doux à l'un pour qu'il commande une bouteille de champagne, la routine. Les cadavres sur les banquettes et vomis dans les toilettes indiquaient la fin de son service. Serviette sur l'épaule, elle avait entreprit de nettoyer les tables, les débarrasser et mettre les chaises dessus. Les néons avaient laissé place aux lumières presque aveuglantes de la boite de nuit. Il était six heures et demie du matin. Lorsque certains commencent leur journée, JJ termine la sienne. Elle était en train de faire son fond de caisse lorsque Tam', une de ses collègues, s'approcha d'elle discrètement. JJ fronça les sourcils: venant de la part d'une jeune femme extravertie comme Tam' l'était, la situation devait vraiment être critique. L'afro-américaine s'approcha de l'italienne: "J', je viens d'entendre Ped' parler à je ne sais pas qui et il lui disait que les chiffres étaient pas bons et tout le bordel qu'on savait déjà t'sais, et il a rajouté qu'il devrait prendre une décision. Et tu sais ce que ce white ass a rajouté? Qu'il allait supprimer du personnel. Qu'il s'amuse à supprimer du personnel, je lui tombe dessus à la sortie ! J'ai mes deux enfants à nourrir, sérieux !" Déclara-t-elle. Jazmin ne savait quoi répondre sur le coup, son amie avait tout dit, tout ce qu'elle pensait. "Il ne peut pas te virer ! Regarde ce que ta paire de seins t'as rapporté ce soir !". Tam' explosa de rire, d'un rire bien remarquable, bien gras. "Tu seras pas virer non plus, ton body shake vaux de l'or ma petite !" Avait-t-elle déclarer en mettant ses deux mains sur les fesses de JJ en passant derrière. JJ ria de bon coeur, souleva sa main droite et la posa sur son front comme les soldats faisaient lors du salut. Tam' fit de même en souriant avant de quitter le bar, traverser la salle, prendre ses affaires aux vestiaires et de quitter la boite de nuit. JJ termina de faire ses comptes non sans une once de crainte. Elle avait peur. Son boulot était son gagne pain. Elle ne l'avait jamais apprécié mais elle s'y plaisait. Ses collègues étaient toujours là pour elle. Et sans ce travail, elle serait à la rue avec sa fille. Rien que de penser à cette idée, elle en eut la chaire de poule. Otant ces mauvaises penser de son esprit, elle se mit à chantonner tout en quittant la discothèque.

"Aless', vient là s'il te plait, il va être l'heure d'aller au lit !" Evidemment, la petite tête brune passa en trottant dans le couloir, tout en riant. Jazmine ne put s'empêcher de sourire. Elle se mit alors à quatre pattes et entreprit de galoper après la petite qui prenait la direction de sa chambre. Faisant des bruits d'animaux sauvages, JJ arriva dans la petite chambre. Alessandra s'était cachée dans les fourrés de la savane tout en riant. La jeune mère l'attrapa par le col du pyjama comme le font les lionnes avec leurs lionceaux ce qui fit éclater de rire la petite. "C'est l'heure pour la petite lionne d'aller au lit. Allez, fait une léchouille à maman lionne." Alessandra lécha de sa petite langue la joue de sa mère. Cette dernière lui fit un énorme bisou bien claquant avant la mettre dans son lit à barreaux. Elle sortit de la pièce en fermant la porte. Elle se dirigea dans le salon tout en détachant ses longs cheveux noirs qui tombèrent en cascade dans son dos. Elle avait une tâche de purée de carotte sur le haut du t-shirt, un short de jogging large et aucun maquillage (elle en portait déjà assez au travail pour ne pas en mettre lors de son day off). Se laissant tomber sur le canapé, elle attrapa la télécommande, appuya sur le bouton et... rappuya sur le bouton. Elle attendit quelques secondes avant de réessayer. Elle s'énerva sur l'objet, le tapa dans sa main, réessaya, tapa l'objet sur le canapé en rallant avant de le balancer sur le canapé. Elle soupira, se leva, essaya d'allumer la lumière pour y voir plus clair, rappuya sur l'interrupteur avant d'insulter l'air. Elle se dirigea vers le compteur d'électricité. Elle n'y connaissait rien. Après avoir annalyser la plaque remplie de boutons et de bitogniaux en tout genre quelques secondes, elle en baissa un au hasard, puis un autre, un énième ... Et se rendit compte qu'elle touchait des trucs en rapport avec l'eau, la chaudière ou quelque chose comme cela.

"Je te jure Harrison, tu le sens mon ton énervé quand je prononce ton prénom ? J'te jure, si tu te pointes pas maintenant, tu vois la balais de la cuisine? Le manche tu là directement là où je pense ! Ramène toi !"Elle raccrocha énergiquement avant de déposer délicatement son iphone sur la petite table de la cuisine. Harrison était ce genre d'homme, ceux qui ne répondent jamais au téléphone lorsqu'on les appelle mais qui le font tout le temps lorsqu'on est en leur présence. Elle savait qu'il mettait du temps à répondre parce que c'était elle, tout simplement. Ca aurait été une jeune femme avec une jupe raz les fesses, il aurait directement rappeler. Seulement elle, elle avait une tâche de purée de carotte, de la bave, un short de jogging très glamour et aucun maquillage. JJ soupira en passant les mains dans ses longs cheveux. Elle se leva, ouvrit la fenêtre, prit une cigarette et l'alluma. Son mariage avait été une suite de désastres. Elle ne pouvait plus faire confiance à son mari qui ne l'était d'ailleurs qu'officiellement. Et pourtant, elle se surprenait à apprécier leurs moments de famille. Elle aimait le voir s'occuper de leur fille. Elle aimait lorsqu'il passait à la maison pour Alessandra. Lorsqu'une apparence de vie de famille heureuse se dessinait. Elle se doutait de ses aventures. Elle ne pouvait le ré accepter et pourtant, même s'il était la personne qu'elle détestait le plus au monde, elle se surprenait à attendre le bruit de sa moto ainsi que sa sale tête qu'elle détestait tant. Le bruit de l'engin se fit enfin entendre. La brune prit le temps de continuer sa cigarette alors qu'elle venait d'entendre la voix d'Harrison. JJ écrasa le reste de sa cigarette dans le cendrier et se dirigea vers l'entrée. "T'en a mit du temps !"déclara-t-elle sans un sourire. Elle se devait d'être froide et désagréable, la once joie de voir ce brun sur le perron ne devait pas se voir. Elle le laissa entrer. "Fais comme chez toi" dit-elle avant de retenir son rire.

JJ  etait une femme qui prenait toujours soin d'elle. En tant que barmaid, elle se devait d'être tous les soirs bien habillée, maquillée et coiffée. Bien entendu, meme si elle arrivait au travail en baskets, elle prenait toujours le soin d'enfiler ses talons hauts avant de commencer son service. Et puis, sans toute cette féminité, elle n'aurait pas autant de pourboires. Mais lorsqu'elle rentrait chez elle, elle enfilait l'habit de mere et pas qu'au sens de l'expression mais aussi au sens physique ! Courir après sa fille en talons haut et jean serré n'était pas possible. C'est ainsi donc que chaque matin, elle enfilait des vêtements confortables qui ne craignaient pas les tâches de nourriture. Elle ne s'était pas spécialement apprêté pour Harrison. Après tout, il l'avait vu enceinte, vomir sur ses vetements apres une soiree plus qu'arrosée etc etc. Et puis, elle savait qu'en restant elle-meme, elle restait toujours potable, ses origines latines assuraient ses arrières. Elle avait ouvert la porte avec son habit de lumière. Elle savait que le brun allait lui faire la remarque, elle le connaissait tellement par coeur. Elle ne prit pas le soin de relever ni meme retenir sa premiere remarque sur le temps qu'elle avait mit a lui ouvrir la porte. Après tout, cela faisait bien trente minutes qu'elle l'attendait depuis le premier texto qu'elle lui avait envoyé. Elle se poussa de l'entrebaillement de la porte pour le laisser rentrer. "Très sexy la tâche sur tes vêtements, je vois que tu sais toujours pas manger." declara-t-il. Elle lui tira la langue avant se diriger instinctivement vers la cuisine, les quelques bougies allumées suivant son chemin. Harrison et JJ avait toujours été de vrais enfants ensemble. Ils trouvaient toujours le moyen de se charier et de se taquiner meme lorsque leur relation n'étaient pas au beau fixe. La jeune femme avait se besoin presque vital de l'entendre la taquiner. Un besoin a la limite du sadomasochisme surement. Elle s'asseya sur un meuble de la cuisine, croisa les jambes et entreprit un mouvement de va et vient. Elle s'était apprêtée a attendre le retour du courant. Elle entendit son ex-futur mari se prendre de plein fouet le canapé. Elle ne pu s'empecher de tourner les yeux. "Aïe bordel ! T'as encore changé les meubles de place ou quoi ?" dit-il. Elle regardait ses ongles dans la penombre tout en declarant d'un ton naturel: "Bah oui, il fallait bien que je fasse plus de cachettes pour mes amants." Il se dirigea vers le couloir. S'en suivit quelques secondes de silence puis "Okay d'accord donc t'as vraiment fais n'importe quoi." qu'elle ne prit meme pas la peine de relever. Elle se leva, ouvrit le frigo et bu a meme la bouteille de jus de cranberry, la boisson qu'elle affectionait particulièrement voir meme de trop. "Il n'y avait rien de bien compliqué au final t'as plus aggravé les choses que tu les as arrangés en venant foutre tes mains là-dedans, je t'ai déjà dis quand tu sais pas tu m'appelles." déclara l'homme en fermant la porte du tableau électrique. "Si tu m'étais pas des heures a répondre, je mettrais pas mes mains la-dedans ! Il faut que j'ai un prenom de chaudasse pour denier avoir une réponse, c'est vrai !" dit-elle en criant tout en chuchotant pour ne pas reveiller sa fille. La jeune femme se doutait des occupations de son mari, elle avait même surprit des prénoms de femmes sur le cadran de son portable.

Elle reposa la bouteille de cranberry a moitié vide ou a moitié pleine, cela dépendait de la conception de la personne avant de rejoindre Harrison dans le couloir. Le courant revint de suite ce qui fit apparaitre un large sourire sur le visage de l'americaine. Harrison s'approcha de la chambre de leur fille et l'ouvrit delicatement. Son visage s'adoucit directement lorsqu'il se posa contre l'emcablure de la porte. Jazmin eu un tendre sourire en voyant ce pere aimant, ce regard amoureux qu'il pouvait avoir en regardant le petit ange qui dormait. Il lui tendit la main en l'entendant s'approcher. Elle ne prit bien entendu pas la main qu'il tendait et s'approcha du bambin. Elle sourit délicatement. Elle eu un léger sursaut lorsqu'elle sentit la main d'Harrison se poser sur son dos. Leur contact était devenu tellement rare que ce simple geste l'avait étonné. Mais elle ne repoussa pas sa main pour profiter de ce rare contact. "Tu te rends compte la chance qu'on a. Cette petite chose là, c'est le seul moyen de laisser une trace positive de notre passage sur terre. Je mise tellement d'espoirs en elle. Elle sera avocate, ou médecin, ou romancière, elle sera tout ce qu'elle voudra et je vais tout faire pour." déclara t-il rêveur. "J'ose même pas la toucher, j'ai peur de la réveiller. Ça a été ses derniers jours ? Je suis désolé je voulais passer hier j'ai été retenu." JJ s'était baissé sur Alessandra durant le discours de son mari. Elle avait remontée délicatement la petite couette rose. "J'espere pour elle qu'elle aura un avenir prometteur et un metier qui lui plait et qu'elle ne terminera pas dans une boite a faire des cocktails et a servir des gens saoulés et saoulant." chuchota-t-elle tout en posant un baiser sur sa petite main. Elle se releva et fit face a son mari. "Merci pour le coup de main avec l'électricité. Tu as deja manger? Tu veux boire quelque chose?" fit-elle en posant ses mains sur le ventre d'Harrison pour le pousser hors de la chambre de la petite pour la laisser dormir tranquillement.

JJ avait une relation particulière avec Harrison. C'était un jeu en quelques sortes. Celui qui embêterait au mieux l'autre sortirait gagnant de cette petite guerre. Bien entendu, il ne devait pas avoir de mort dans ce jeu, seulement un gagnant et un perdant. Mais plus leur couple était rentré dans la routine, plus les pics étaient intenses. Faire mal à l'autre en était devenu insignifiant. Et pourtant, ce lien si solide en or massif qui les unissait les tient accrocher et ce depuis une dizaine d'années déja. Lorsque l'un réussissait à se décrocher de l'autre, l'autre revenait au galop et inversement. Un jeu basé sur des rebondissements, sans cesse. Et pourtant, cette fois-ci, rien ne ressemblait à auparavant. Aucun des deux ne voulaient assumer ses vices et faiblesses. Le but étant de convaincre au mieux lors de la proclamation du divorce. Et même si ce résultat serait le mieux pour le couple, JJ ne voulait pas perdre le peu de famille qu'ils avaient et ne pas priver sa fille d'un père. Et pourtant, les mensonges et colères à répétition d'Harrison la poussait plus vers l'issu fatale du divorce. C'était elle aui s'occupait de leur fille, qui se privait quelque peu de sa vie sociale, qui s'était mise entre parenthèses. Mais tout les sacrifices valaient le coup d'être fait pour le bonheur d'Alessandra. Son sourire, son rire, son bonheur, la voir évoluer chaque jour de plus en plus rapidement rendaient la brune comblée. Harrison déclara que personne ne l'obligeait à travailler en tant que barmaid. Le fait qu'il dise qu'il ne supportait plus de la voir travailler la-bas prouvait qu'il était jaloux des jeunes hommes qui lui tournaient autour d'elle. Cette pensée la fit légèrement sourire. JJ ne pu empêcher un soupir de sortir de ses lèvres: si seulement elle pouvait changer de job. Mais sans aucune qualification, elle ne pouvait le faire. "Je sais faire que ça Harri'. Je n'ai aucune qualification, aucun diplome. Qui voudrait d'une femme qui a un enfant ? Les employeurs se ont peur de devoir donné des congés pour des enfants malades ou autre. Et je ne vais pas te faire travailler plus pour subvenir aux besoin de notre fille. Je sais faire que ça comme boulot. Mais de toutes façons c'est qu'une question de temps et ça ne serait pas une décision de ma part ..." dit-elle. Elle se mordit la lèvre du bas en pensant à la menace qui régnait sur sa tête et sur son job. Elle risquait d'être virée car le chiffre d'affaire de la boite de nuit n'était pas au beau fixe. Cela était devenu sa nouvelle hantise. Son job avait été une source de disputes durant leurs premières années de couple. Et pourtant, JJ n'avait jamais trompé Harrison. Elle avait un grand respect pour lui.

Elle se surprit elle-même quelque peu en lui proposant de rester manger. Sa spontannéité venait de parler. Le manque d'adulte dans cette maison jouait sûrement aussi sur cette proposition. Elle se dirigea vers la cuisine, Harrison sur ses traces. Le jeune homme déclara ne pas avoir eut le temps de mager car JJ l'avait appeler avant qu'il n'ait le temps. Elle entreprit de prendre quelques ingrédients dans le frigo puis dans les placards. Elle mit de l'eau dans une casserole et la mit sur le gazinière allumée. Harrison venait de crier presque de surprise face au frigo bio de la jeune femme. Depuis qu'il était plus avec elles, elle avait entreprit d'arrêter les plats italiens qu'elle faisait souvent pour quelque chose de plus diététique. "Je mange plus diététique. Et la bière c'est déguelasse, ça fait grossir. Je comprends d'où tu tiens cette bedaine apparante sous ton t-shirt." Elle lui tira la langue avant de retourner à son plan de travail pour couper des légumes. C'est à ce moment qu'Harrison dëcida de pooooser des questions enquêtrices. Voyait-elle quelqu'un en ce moment ? Autre que ces collègues et sa fille ? JJ avait toujours été un mystère pour son entourage comme pour les personnes qui ne la connaissaient pas. Elle sourit en terminant de couper le poivron. "A part mes collègues et Aless', je vois douze mecs en ce moment. Bon courage pour les pister. Et toi, est-ce que tu arrives à ne pas voir d'autres femmes autre que tes collègues et ta femme officielle ?" Elle se retourna et lui lança un regard mi-complexe mi-"assumes un peu tes conneries". Elle mit le riz dans la casserole, prit ses médicaments, les avala et alla s'assoir à table. "Tu sais, ça fait quatre jours que je me suis pa droguée." Elle attendait sûrement une acolade, un félicitation, une embrassade. Cependant, elle sentait qu'elle allait retomber à cause de son travail qu'elle risquait de perdre et d'autres problèmes.

Recommencer ses études seraient vraiment ce que JJ désirait. Elle n'avait jamais été fan de l'autorité qui régnait dans l'éducation nationale mais avait toujours adorée travailler, apprendre et enrichir sa culture générale. Elle ne faisait pas partie des meilleurs mais ni des derniers. Elle aurait pu facilement être la première de la classe si elle s'était un petit plus investit dans ses études. Elle avait tout quittée pour son amour de jeunesse, elle avait abandonnée tout ses projets pour avoir un travail car la nécessité se faisait sentir. Mais après tant d'années sans faire un effort d'apprentissage, la chose ne serait sûrement pas si facile. JJ écouta clairement ce que son mari lui racontait à propos de son futur job qu'il aurait à l'université. Elle n'avait cependant pas tourner son regard de sa préparation culinaire pour qu'aucune émotion ne se lise sur son visage. Elle était cependant heureuse et presque même émue qu'Harrison face attention à son bonheur à elle. Après toutes ses disputes à répétition, l'idée d'être importante aux yeux de l'homme s'était un peu effacée de son esprit. "Tu sais Harri', ça serait vraiment l'idéal mais ça ne sera pas suffisant. Ca fait des années que je n'ai pas ouvert un livre intellectuel si on peut dire. Il y a déjà quelques temps que j'ai fait un trait sur mes projets. Je ne pense plus à moi en première. Je ne pourrais pas, ça serait trop compliqué ..." Elle avait arrêtée de sourire tout en continuant de préparer à manger. Cependant, Harrison avait toujours les mots pour la faire sourire. Il évoqua le moment où il avait menacé son patron mettant en périple son propre travail. Elle s'était énervée sur son mari mais au fond d'elle, elle était contente qu'il l'ait défendu. Elle avait arrangé le tout avec son patron en acceptant de faire des heures supplémentaires non payées et avait fait escorte girl pendant une soirée avec un gros client. Elle avait prit sur elle pour ne pas perdre son travail, elle était enceinte d'un mois et ce n'était absolument pas le moment de perdre son travail. Elle avait mit son égo de coté ainsi que son caractère explosif. Elle sourit et mit les légumes dans une poêle chaude.

Le sujet des relations sociales fut très vite mit de coté pour éviter une énième dispute. A sa déclaration, Harrison s'était approché d'elle dans un élan de spontanéité pour la féliciter. Elle ne s'était pas droguée depuis quelques jours pour sa fille. Elle prenait des calmants en cas de crise, ce qui lui arrivait une fois par jour à peu près. Arrêter la drogue demandait une énergie constante et avec un enfant à charge, l'énergie se réduisait. Elle le faisait pour sa fille uniquement. Mais elle sentait qu'elle allait retomber bientôt... Elle se réjouissait de la présence d'Harrison ce soir là, d'avoir une épaule sur laquelle se poser quelques instants. Il venait de prendre son visage entre ses deux mains pour l'encourager. Ce contact surprit agréablement la jeune femme. Cet élan d'attention lui fit du bien, elle se sentit encourager réellement pour la première fois. Pour la première fois elle se sentait capable d'arrêter. Elle lui sourit tendrement son oser faire un geste. Il se retira très vite sûrement mal à l'aise. Jazmin retourna à sa préparation tout en hochant la tête à ce que le brun lui disait. Elle termina le repas et apporta le tout à Harrison. Elle ne put s'empêcher de presser son épaule tout en lui donnant le repas préparé. Elle fit de même dans une nouvelle assiette et s'installa à table. "Il faudrait vraiment qu'un jour ça soit toi qui me fasse à manger." Elle lui sourit et ne put s'empêcher d'imaginer la scène qui serait surement comique. "Comment va Aaron au fait ? Ça fait longtemps que je ne l'ai pas vu."

Le léger moment de tendresse d'Harrison envers JJ surprit la jeune femme. Cela faisait des semaines qu'elle n'avait pas eut un tel élan d'affection de la part d'une quelconque personne. Lorsqu'Harrison lui colla un bisou sur la joue, elle ne pu s'empêcher de sourire en gagnant sa place. Le fait de ne plus prendre de substances illicites détendait vraiment la jeune femme et rendait apparement le jeune homme de bonne humeur. Mais après des années de combat, la victoire semblait si belle pour qu'elle le soit maintenant. Surtout que cela ne relevait plus de son unique volonté mais aussi de son corps. Elle se mettait souvent à trembler en plein milieu de la journée ou de la nuit. Des gouttes de sueur perlaient alors sur son front et sa vision se troublait. La poudre blanche était à ce moment là la seule issue a cet état. Et y succomber était plus facile que d'y resister. C'est dans ces moments qu'elle retombait. Elle ne voulait pas que sa fille tombe sur elle, allongée au sol, transpirant et tremblant. Alors elle se droguait et tout allait mieux quelques secondes plus tard. Pouvoir se poser sur une épaule était ce qui lui manquait depuis quelques temps, depuis le départ d'Harrison. Et le voir là, manger comme s'il n'avait pas mangé depuis des jours la reposait, l'appesait. Elle se disait que si ce soir son corps lâchait et réclamait une dose supplémentaire, Harrison serait là. Il serait present pour garder Alessandra éloignée de cette horrible scène et peut-être même présent pour elle lors de son combat avec son corps. Rien que d'y penser, elle sentie son sang titiller ses veines dans son bras droit. C'était peut-être le début d'une énième crise. Elle pressa son bras de sa main gauche.

Lorsque le brun déclara qu'il lui avait déjà préparé plein de fois de bons petits repas, JJ ne pu s'empêcher d'exploser ce qui envoya à la maniere de missiles quelques grains de riz sur la table de la cuisine. Harrison était d'un humour et d'une mauvaise foi hors normes ! "Tu rigoles j'espère Harri ?! Tu sais très bien que je bois qu'un café avec une pomme le matin !"  Elle avait arrêter de manger pour ramasser ses grains de riz éparpillés sur la table. Terminant son petit menage, elle ajouta "D'ailleurs, j'ai de la Ben & Jerry's au congelateur" Elle lui lanca un sourire tout en l'écoutant commencer son petit discours sur Aaron. Cela faisait quelques temps qu'elle n'avait pas débarqué chez lui à l'improviste. "C'est un mec bien. Tu as a de la chance de pouvoir compter sur lui. Ke' est de plus en plus présente et oppressante, il ne se passe pas une journée sans que je reçoive un texto ou un appel de sa part. Mais tu sais, depuis qu'elle a réussi à s'en sortir, notre relation n'est plus la même. J'ai l'impression qu'à chaque fois qu'on se voit c'est la même chose. Elle me parle toujours de comment elle a arrêté, à quel point elle est bien maintenant et que je devrais faire pareil et ..." elle laissa sa phrase en suspension pour compresser sa cuisse qui commençait elle aussi à ressentir le manque de drogue depuis quelques jours. Elle reprit sa phrase comme si de rien n'était "Et qu'elle sera là pour moi. C'est bon de se sentir entouré quelques fois."