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 I'm coming home - [Camélia & Skyler]

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MessageSujet: I'm coming home - [Camélia & Skyler]   I'm coming home - [Camélia & Skyler] EmptySam 8 Juin - 12:12

 
« I'm coming home. »

Le taxi venait de le déposer devant le 17 Snowflake Lane, Winnipeg, lui, son énorme valise grise et son sac de voyage, le même qu'il avait emmené près de trois ans et demi auparavant lorsqu'il avait quitté la maison familiale. Après avoir traversé les États-Unis de long en large, après avoir connu Londres puis Paris comme sa poche, après être parti à la découverte de ses origines en Australie, le jeune canadien de 22 ans était de retour dans sa patrie. Pourtant, même si il était heureux d'être de retour, c'était soucieux qu'il faisait glisser sa valise sur le sol, sac à dos sur les épaules, en avançant dans l'allée après avoir payé son chauffeur. Rien n'avait changé depuis son départ, du moins tout semblait semblable aux souvenirs qu'il en avait gardé, mise à part le fait que son nom n'apparaissait plus sur la boite aux lettres. En voyant les noms de Camélia et de Skyler Blackbird, son cœur fit un bond dans sa poitrine, s'accélérant de plus en plus à mesure qu'il avançait dans l'allée. Plus il approchait de la porte, plus sa confiance en lui diminuait. Qu'est ce qu'il avait cru ? Que ses sœurs allaient l'accueillir les bras ouverts, lui pardonner d'être parti du jour au lendemain et de ne pas avoir donner signe de vie pendant 3 ans ? Il arrivait comme une fleur, des années après être parti, prêt à ré-emménager dans la maison familiale comme si il ne s'était rien passé. Isaac se disait qu'il abusait un peu. Peut-être aurait-il du acheter des fleurs, des chocolats ou une connerie de ce genre, histoire de ne pas revenir les mains vides. Quoiqu'il se doutait que ce serait encore plus ridicule.

Il craignait surtout la réaction de sa sœur aînée. Il se rappelait encore de son visage lorsqu'il était parti, de son cri déchirant en lui disant de revenir, que cela n'allait pas aider. Pourtant, il ne s'était pas retourné, ne lui avait pas adressé le moindre regard, un autre mot que son pitoyable Je me casse qu'il lui avait balancé à la figure avant de quitter les lieux sans lui donner la moindre explication. Elle devait avoir vécu ça comme un nouvel abandon, une trahison de sa part. Il s'en doutait. Camélia avait toujours agi comme une mère de substitution, quitte à le surprotéger et l'étouffer alors qu'il détestait cela. Il savait qu'elle avait agi pour son bien. Il comprenait que cela n'avait pas du être simple pour elle, d'être la plus âgée et de tout prendre sur ses épaules après le départ de leur mère et la mort de leur père. Son départ avait du lui causer un sacré choc. Pourtant, Isaac était certain qu'elle s'en était très bien sorti sans lui, la preuve étant que la maison était toujours debout et le jardin bien entretenu. Elle était une battante, Camélia avait du très vite s'en remettre, se concentrant sur leur petite sœur, la dernière personne qu'il lui restait. Il craignait aussi la réaction de sa jeune sœur. Il ne lui avait même pas dit au revoir, partant alors qu'elle n'était même pas à la maison, laissant à Camélia la lourde tâche de lui annoncer son départ impromptu. Comment avait-elle réagi ? Il l'ignorait, mais il se doutait que la pilule avait du être difficile à avaler. Il les avait abandonné, il n'y avait pas d'autre mots pour expliquer cela.

Malgré ça, Isaac ne regrettait rien. Il avait eu besoin de partir, c'était vital. Il étouffait à Winnipeg, il n'arrivait pas à assumer son rôle de grand frère, de tout prendre sur ses épaules comme Camélia l'avait fait. Lui, il rêvait d'aventure, de liberté, d'avoir la possibilité d'aller où bon il lui semblait, de faire ce qu'il voulait, quand il le voulait. Et c'était de cette manière qu'il avait vécu pendant ces trois années loin de ses sœurs, visitant des lieux qu'il n'avait jamais imaginé pouvoir voir un jour, partageant des moments avec des gens dont il ne connaissait ni d’Ève, ni d'Adam au départ, mais qui avaient la même vision de la vie que lui. Pourtant, vivre loin de ses sœurs avait commencé à lui peser. La seule chose qu'il aurait pu regretter dans son départ improvisé, c'était de ne pas s'être expliquer avec elles et surtout de ne pas leur avoir donner la moindre nouvelle de vie pendant ces trois années. C'était pour cette raison qu'il avait décidé de revenir vivre à Winnipeg, parce que ses sœurs lui manquaient, parce qu'elles étaient sa famille et que, même si c'était agréable parfois, il était difficile de laisser sa famille de côté pour vivre sa propre vie. Posant sa valise contre le mur de la maison, mais gardant son sac à dos sur son épaule, il souffla un grand coup, sautillant sur place comme si il allait commencer un combat de boxe avant de prendre son courage à deux mains et de sonner à la porte. Comment ses sœurs allaient-elles réagir ? Il n'en avait pas la moindre idée. Mais, il était certain d'une chose, ces retrouvailles promettaient d'être animées.


Dernière édition par P. Isaac Blackbird le Mer 17 Juil - 14:43, édité 2 fois
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MessageSujet: Re: I'm coming home - [Camélia & Skyler]   I'm coming home - [Camélia & Skyler] EmptyDim 9 Juin - 20:30

Réveillée tôt ce matin là par les bruits matinaux d'une Skyler pas très discrète, j'émergeais à mon tour difficilement de mon sommeil, baillant longuement dans mon lit avant de me décider à me lever. Je n'eus qu'à suivre les marmonnements grognons de la plus jeune des Blackbird pour la trouver dans la grande maison où nous habitions depuis toujours. Attrapant un de mes gilets gris qui traînait sur la rampe d'escaliers, je l'enfilais rapidement et m'adossais à la porte de la salle de bain, dans laquelle la jolie cadette de la famille s'activait. La regardant un instant en souriant en coin, je devinais facilement qu'elle était en retard, et que cela l'énervait au plus au point.

"-J'enfile un pantalon, et je te dépose au lycée !" lui dis-je en souriant.

Attachant rapidement mes cheveux, j'enfilais donc un jean prit au hasard dans mon placard, puis une paire de bottes et attendais la demoiselle au rez de chaussée. Il nous fallu un petit quart d'heure pour arriver au lycée et à peine garée, la jeune femme sauta de la voiture pour se rendre en cours. Cela faisait environ quatre ans que j'étais devenue la tutrice légale de Skyler, et même si j'avais peur de ne pas être à la hauteur au début, ce qui je l'avoue m'arrivais encore de temps en temps, je devais avouer qu'on faisait une bonne équipe elle et moi. On était les pauvres petits vestiges de ce qui avait été autre fois la famille Blackbird, mais on s'en sortait bien toutes les deux, à être toujours là quand l'autre avait besoin de l'autre.

Fenêtres ouvertes, je rentrais finalement chez nous, sentant le même sentiment de sérénité habituel en voyant les barrières blanches qui bordaient la maison familiale dans laquelle ma jeune sœur et moi vivions toujours, après la désertion progressive de tous ceux qui avaient un jour fait parti de notre famille, si bien qu'aujourd'hui la boîte aux lettres de la maison ne portait plus que nos deux noms, à Sky et moi. Me faisant un café noir, je regagnais mon short, puis allais m'installer dans la véranda située à l'arrière de la maison, et qui donnait sur le jardin dans lequel nous avions tous grandi, à l'époque où être heureux se résumait à jouer à cache-cache dans le jardin, et à grappiller chaque soir quelques minutes en plus devant la télé. Où toutes ces préoccupations d'adultes paraissaient si loin, et où aucun d'entre nous n'aurait jamais pu imaginer que sa vie prendrait cette tournure là.

Lorsque Zac était parti près de trois ans et demi plus tôt, j'eus l'impression que jamais plus je ne me souviendrais de comment on faisait pour être heureux, ou simplement sourire. L'histoire se répétait une nouvelle fois, invariablement, comme si nous, les Blackbird, avions le gêne de l'abandon plus développé que d'autres. J'avais mis un moment à me remettre du départ de ma mère, ne comprenant pas le choix inexplicable de celle-ci, m'interrogeant du haut de ma dizaine d'années sur pourquoi les choses en étaient arrivées à ce point. Puis mon père était décédé quatre ans plus tôt, et la maison entière était encore en plein deuil lorsque Zac était parti à son tour, se contentant d'un "j'me casse" bien senti qui m'avait tourné en boucle pendant près de trois jours. Trois longs jours où je n'avais pas réussi à fermer l’œil de la nuit, assise sur les dernières marches des escaliers, les yeux rivés sur la porte, espérant avec toute la conviction dont je pouvais faire preuve qu'il allait repasser la porte d'entrée avec son ridicule sac à dos sur l'épaule, en disant qu'il s'était royalement planté, et que sa place était ici, à Winnipeg, avec nous. Mais j'avais eu beau fixer le hall d'entrée, Zac n'était pas réapparu, ni les soirs qui ont suivi, ni les semaines suivantes, ni même dans l'année. Et trois ans plus tard, nous n'avions toujours aucune nouvelle de lui. Pour ce que j'en savais, il aurait très bien pu être mort lui aussi. J'en frémissais rien que d'y penser. Le départ du jeune Blackbird avait été dur à vivre, un abandon de plus au compteur de ceux vécu par Sky et moi, et une certaine tension avait été clairement palpable dans la maison à ce moment là. J'avais déjà du annoncer à mes cadets le décès de notre père, il m'avait aussi fallu dire à ma sœur qu'elle allait devoir désormais se passer de son grand frère pour une période indéterminée. Ça avait été dur, et aucune de nous n'avait le cœur d'exprimer clairement ce qu'elle ressentait à ce sujet, sachant l'autre bien trop fragile et sur le point de craquer. Et puis la vie avait immanquablement reprit son cours, sans que l'on s'en rende compte, parce que je n'avais pas le temps de m'apitoyer sur mon sort ou sur les mauvaises décisions prises par les gens qui m'avaient été proches. En fermant la porte de la chambre de Zac un matin d'avril, j'avais également fermé hermétiquement mon cœur à ce que je ressentais, à ce manque quasi omniprésent. Et puis, j'avais concentré toutes ces émotions négatives sur Sky, faisant passer tous ses besoins avant les miens, oubliant ce que c'était de prendre un peu de temps pour soi. Et puis il fallait dire que les affaires familiales avaient prit soin de nous coller une assistante sociale sur le dos qui adorait sonner à l'improviste à la porte de la maison pour vérifier que tout allait bien chez nous, et que la petite dernière de la famille se portait bien, du moins aussi bien qu'une demoiselle de son âge devait aller. En repensant à son tout premier passage chez nous, au moment où la sonnette avait retenti, je me souviens avec quelle bêtise j'avais cru naïvement que c'était le retour de Zac qui se répandrait d'excuses et qui avait compris que sa place était ici, et non Dieu seul savait où. Je me souvenais encore du sentiment de déception amère qui avait mis un moment à passer, avant que je me dise que je perdais mon temps à attendre son retour.

Sortant de la douche après m'être occupée de ranger un peu la maison, je séchais rapidement mes cheveux, puis étais en train d'enfiler mes sous-vêtements lorsque mon téléphone portable sonna depuis l'autre bout de la maison, depuis le hall où je l'avais laissé pour être exacte. Attrapant un débardeur blanc tout ce qu'il y avait de plus simple et mon pantalon bleu de travail, je dévalais les escaliers en manquant de m'étaler dans le couloir. Décochant mon portable in extremis, je répondais à Kelsey, ma meilleure amie, mettant le téléphone en haut parleur pour enfiler mon débardeur.

"-Ce soir ? Non je peux pas, ma garde commence à 20h, et faudrait que j'passe à l'hôpital avant, j'ai besoin de nouvelles tenues. Bah...je suis en repos jeudi si tu veux. Hum hum..."

Coinçant le téléphone contre mon oreille, je me glissais dans mon pantalon, enfilant la deuxième jambe au moment où la sonnette de la porte d'entrée retentit. Haussant un sourcil, je sautillais sur place pour entrer dans le pantalon, avançant vers la porte d'entrée tout en répondant à la jeune femme.

"-Attend, ça a sonné à la porte. Oui sûrement. Bowling ? Pourquoi pas...Okay, bouge pas ! »

Et boutonnant mon pantalon, j'ouvrais finalement la porte d'entrée, manquant faire tomber mon téléphone en voyant celui qui venait d'arriver. Fronçant les sourcils, j'eus sans doute le plus gros blocage de toute ma vie, incapable de croire ce que mes yeux se bornaient à voir, et il me fallu entendre la voix de Kelsey de l'autre côté du téléphone pour me sortir de ma paralysie. Claquant la porte d'entrée sur celui qui avait sonné, sans prononcer le moindre mot, je retournais dans l'entrée, la belle brune toujours au bout du fil.

"- Lia, tout va bien ? C'était qui ?"

 « -Ca va, t'inquiètes pas. C'était personne d'important. Tu sais quoi Kelsey, je te rappelle avant le boulot d'accord, oui ça va ! A toute à l'heure !"

Et raccrochant mon téléphone, je retournais devant la porte d'entrée. Il me fallu encore une bonne poignée de secondes pour me décider, et finalement, je l'ouvrais à nouveau un peu brusquement, jaugeant de la tête aux pieds le brun au sac à dos sur le pas de la porte, le même sac à dos que celui qui était parti brusquement des années plus tôt. Le cœur battant un peu plus fort, je franchissais les quelques pas qui me séparaient du nouvel arrivant, et serrais dans mes bras à lui en briser les côtes Zac, qui faisait un retour inespéré devant la maison familiale. J'ignorais combien de temps j'étais restée là à le serrer contre moi, mais chaque sentiment éprouvé depuis son départ, l'incompréhension, la colère, la tristesse évidemment, refaisait désormais surface avec force. Si bien qu'avant même de comprendre ce que je m'apprêtais à faire, je reculais de trois pas, assez pour prendre suffisamment d'élan pour lui mettre une claque phénoménale qui résonna dans l'allée du jardin. Puis sans un mot, sans un regard, je lui arrachais son sac à dos de l'épaule, et entrais dans la maison comme si de rien, posant son sac sur les escaliers avant d'aller dans la cuisine, comme si le simple fait de le priver de son balluchon allait le convaincre de ne plus jamais quitter ce qui restait sa maison.
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MessageSujet: Re: I'm coming home - [Camélia & Skyler]   I'm coming home - [Camélia & Skyler] EmptyMar 11 Juin - 8:51

 
« I'm coming home. »

Les secondes semblaient durer une éternité depuis qu'il avait sonné à la porte de chez lui. Cela lui rappelait toutes ses fois où, ayant oublié ses clés, il sonnait à la porte pour que ses sœurs lui ouvrent. Souvent, Camélia lui faisait la remarque, mais ce n'était pas pour autant qu'Isaac pensait à ses clés à chaque fois. Une fois, elle avait même fait exprès de ne pas lui ouvrir, en faisant croire que personne n'était à la maison. Il avait du patienter plus d'une heure sous le porche avant qu'il ne décide d'aller faire un tour et qu'elle ne finisse par lui ouvrir en voyant qu'il partait. Évidemment, elle était éclatée de rire et fière de son coup. Lui, sur le moment, était vexé, blessé dans son égo et lui avait bien fait savoir. Maintenant, en y repensant, cela le faisait sourire. Il y avait comme ça des petites moments ordinaires de la vie qui devenaient des anecdotes auxquelles on aimait repenser. En entendant des bruits de pas dans l'allée, il prépara le sourire de circonstance qu'il avait prévu pour l'occasion. C'était ridicule, certes, mais Isaac comptait beaucoup sur son sourire qui lui avait permis d'obtenir bien des choses. Du moins, avec les filles. Il se doutait d'avance que cela ne marcherait pas sur ses sœurs, mais ça valait quand même le coup d'essayer. Bon, cela n'avait pas marché. Camélia venait d'ouvrir la porte, elle était resté bloquée quelques secondes, puis sans qu'il ait pu dire le moindre mot, elle avait refermé la porte aussi sec. Il avait juste eu le temps de reconnaître le visage de sa sœur encadré par ses cheveux blonds, l'assurant qu'il ne s'était pas trompé de maison.

Se mordant l'intérieur de sa bouche, et faisant quelques pas sur place, il décida de patienter en regardant l'heure qu'il était afin de se donner une limite. C'était normal qu'elle réagisse ainsi, mais pas question qu'il patiente trop longtemps non plus. Le voir avait du lui faire un sacré choc, il n'avait pas eu le temps de détailler son visage, n'ayant vu que ses yeux stupéfaits comme si elle venait d'apercevoir un fantôme. Il aurait du téléphoner avant, mais il n'y pensait que maintenant, en ayant vu le combiné dans les mains de sa sœur. De toute manière, cela n'aurait rien changé. Il fallait qu'il passe par là, il n'avait pas le choix. Sa sœur n'allait pas le laisser dehors, sans lui parler, si ? Non, il connaissait Camélia. Elle lui en voudrait certainement beaucoup, elle lui ferait sans doute souvent des remarques, elle lui pardonnerait difficilement, mais elle n'était pas du genre à abandonner sa famille. C'était à ce moment là qu'elle ouvrit brusquement la porte de nouveau, restant sur le palier, sur sa réserve, presque sur la défensive, le jaugeant de la tête au pied, pour s'assurer qu'il s'agissait bien de son frère. Pendant un court laps de temps, il eut l'occasion de pouvoir la détailler, remarquant qu'elle n'avait pas tant changé durant ces trois années. Son visage exprimait toujours cette maturité qu'elle avait acquise étant plus jeune. Peut-être qu'une ou deux rides étaient apparues au coin de ses yeux, mais Isaac pensait qu'il s'agissait davantage de la fatigue plutôt qu'un coup de vieillesse. Sinon, elle était toujours la même, cette belle blonde piquante au physique athlétique. C'était bien, elle ne s'était pas laissé aller pendant son absence.

Il ne s'aperçut pas tout de suite qu'elle quittait le pas de la porte pour venir vers lui. Avant même qu'il ne réagisse, Camélia était déjà sur lui, le serrant dans ses bras quitte à l'étouffer. Isaac eut la respiration coupé sur le coup et avait du perdre une côte au passage. Ce n'était pas vraiment le genre de réaction dont il s'était attendu. S'imaginant plutôt une Camélia autoritaire et acerbe, lui disant ses quatre vérités, poussant une bonne gueulante, et lui, gardant son calme avant de péter les plombs aussi. Il avait pensé qu'ils s'engueuleraient bien comme il faut puis qu'ils mettraient cela de côté et qu'ils n'en parleraient plus. Pas vraiment à ce qu'elle lui saute dans les bras comme ça. Enfin, ce n'était pas Isaac qui allait pas s'en plaindre. Il entoura ses bras autour des épaules de sa sœur, la serrant lui aussi contre lui, heureux de la retrouver, et même si il ne l'avouerait pas, très ému de la situation. C'était là que tout prenait son sens, combien la famille avait son importance. Il se rendait compte maintenant combien elle lui avait manqué pendant ces trois années, alors qu'il ne s'en était pas vraiment rendu compte. Sa grande sœur avait toujours été quelqu'un d'important pour lui. Même si ils s'engueulaient, même si il la jugeait étouffante, trop protectrice, il avait toujours pris en compte son avis. Du moins, il prenait en compte son avis mais ne l'approuvait pas toujours et ne suivait pas non plus ses consignes. Enfin, elle le lâcha et il la laissa reculer légèrement. Il crut d'abord qu'elle allait dire quelques mots, ou bien seulement le regarder, il se trompait. La claque phénoménale qu'il reçut en plein visage eut vite fait de lui remettre les idées en place.

Camélia rentra dans la maison sans un mot, après lui avoir arraché assez violemment son sac à dos de son épaule. Isaac se massa la joue, en faisant jouer de sa mâchoire pour passer la douleur. Certes, il l'avait bien mérité, mais putain, qu'est ce qu'elle faisait mal. Le jeune homme jeta quand même un coup d’œil dans le quartier pour voir si personne ne l'avait aperçu, vu comment la claque de sa sœur avait résonné l'allée, avant de rentrer à son tour dans la maison, traînant la valise dans l'entrée, la posant près de son sac, dans l'escalier. Il connaissait la maison comme sa poche, mais il avait un peu l'impression d'être un invité même si rien n'avait changé. Il profita du miroir qui se trouvait dans l'entrée pour jeter un coup d’œil à sa joue où on voyait encore la trace de la main de sa sœur, quelle poigne elle avait, avant de voir une vieille photographie qui datait de l'époque où son père était encore vivant, où les voyait tout les quatre sourire devant l'objectif. Pas la peine de remuer de vieilles émotions, il continuait à avancer dans le couloir avant de se rendre dans la cuisine. Une autre photographie retint son attention, et il prit le cadre dans ses mains. « Putain, Sky' a bien changé. Elle est cheerleader maintenant ? Elle est pas là d'ailleurs ? », demanda-t-il en reposant le cadre un peu choqué de voir que sa sœur, gamine solitaire et isolée de 14 ans à l'époque, était devenue une adolescente de 17 ans, populaire et 16bien dans sa peau. Puis, il s'approcha de Camélia qui n'avait toujours pas dit un mot. « Je sais que je l'avais mérité, mais t'aurais pu frapper moins fort. T'as vu la trace que t'as laissé ? », dit-il en plaisantant, montrant sa joue pour détendre l'atmosphère, qui restait lourde et électrique..


Dernière édition par P. Isaac Blackbird le Mer 17 Juil - 14:43, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: I'm coming home - [Camélia & Skyler]   I'm coming home - [Camélia & Skyler] EmptySam 15 Juin - 15:38

J'étais furieuse, pire, je bouillonnais. Nan mais sérieusement, il avait cru quoi, qu'il pouvait se pointer comme une fleur à la porte de la maison, sonner, arborer le sourire qui lui avait toujours permis d'obtenir tout ce qu'il voulait , et que tout allait redevenir comme avait son départ. Son air arrogant était agaçant, et j'avais eu la main qui m'avait démangé brusquement. Je ne me reconnaissais pas, ayant très rarement recours à la violence, mais je devais avouer que malgré la chaleur qui émanait de la paume de ma main, et les élancements douloureux qui provenait du bout de mes doigts, lui coller cette baffe et faire disparaître son sourire de type trop sur de lui m'avait fait un bien fou. Secouant ma main dans l'air quelques instants, je serrais et desserrais le poing à plusieurs reprises, regrettant presque de ne pas pouvoir lui en coller une sur son autre joue.

Son sac balancé sur les marches des escaliers, je rentrais comme une furie dans la cuisine, avant de prendre appui sur le plan de travail. Je ne perdais pas souvent le contrôle de moi-même, je me l'interdisais formellement pour essayer de garder mes émotions solidement verrouillées. Je n'avais pas craqué lorsque ma mère avait prit le large, ni même lorsque Wayne était parti en France, j'avais réussi à me montrer forte lorsque notre père avait eu sa crise cardiaque, mais Zac avait été la goutte de trop, et je me souvenais encore de la douleur éprouvée trois ans plus tôt. Pas tant lorsqu'il était parti, mais plutôt lorsque j'avais compris qu'il ne reviendrait pas. Entendant les pas de mon frère se rapprocher de la cuisine, je me mettais le dos en appui sur le plan de travail bras croisés, fixant l'encadrement de la porte de la pièce dans laquelle le jeune homme ne tarda pas à entrer à son tour. Je haussais un sourcil en l'entendant commenter le changement d'attitude de Skyler, notre cadette, après qu'il eut sûrement vu la photo d'elle en tenue de pompom girl qui se trouvait à l'entrée de la cuisine.


Elle non plus n'avait pas été épargnée par l'histoire joyeuse de notre famille. Je pensais même que de tous les enfants Blackbird, elle était la plus à plaindre. Elle n'avait jamais connu sa mère, n'avait comme souvenirs d'elle que ce qu'on acceptait de bien vouloir lui dire, et autant dire que parler de son absence n'était pas l'un de nos sujets préférés. Je doutais même qu'elle sache à quoi ressemblait l'élégante et perpétuelle insatisfaite femme brune qu'est notre mère, mon père ayant progressivement retiré chaque photo d'elle dans la maison, jusqu'à ce qu'il n'en reste plus une seule. Et alors qu'elle n'était qu'une jeune adolescente, son père, le dernier parent, la dernière figure d'autorité de la famille qui lui restait, l'avait quitté à son tour. Puis l'un de ses petits amis, un petit con qui se croyait tout permis et dont l'influence qu'il avait sur elle me faisait peur, était à son tour parti. Je me souvenais encore du soir où nous l'avions appris. J'étais en train de me chamailler gentiment avec Paul devant la télé lorsque le téléphone de la maison avait sonné, et qu'on nous avait annoncé que notre sœur venait d'avoir un accident de voiture. Zac et moi nous étions bien sûr précipités à l'hôpital, heureux de constater qu'elle n'avait rien. A y repenser d'un peu plus près, Skyler avait toujours été une enfant plutôt difficile. Je me souvenais encore de sa crise d'adolescence, on avait tous envie de s'arracher les cheveux à ce moment là. Après la mort de Morgan, Skyler avait commencé à peindre. Il m'était déjà arrivé de l'observer en douce depuis le couloir quand elle peignait dans sa chambre, j'ai toujours pensé que c'était sa façon à elle de décompresser, d'oublier tout ce qui pouvait faire mal. J'avais hésité longuement sur les mots que j'allais employer pour lui annoncer le départ de son frère, mais elle a vite compris que quelque chose ne tournait pas rond dans la maison, si bien qu'il avait été moins pénible de lui annoncer que prévu. C'est comme si elle avait compris toute seule. Et depuis ce foutu jour, elle était quasi méconnaissable pour ceux qui l'avait connu auparavant. Populaire, légèrement égocentrique, mademoiselle Blackbird était même devenue cheerleader, agitant ses pompoms et se baladant en petite jupette volante à chaque match de l'équipe de foot de son lycée. Capricieuse à souhait, elle me donnait parfois envie de me tapait la tête contre les murs, tentant d'obtenir chaque fois plus de libertés, espérant pouvoir sortir plus longtemps, plus tard, plus loin. Heureusement pour moi, il était rare que le ton monte entre nous, on parvenait assez facilement à se mettre au diapason, à s'entendre. Je pensais souvent, et je ne pensais pas me tromper, qu'au final, c'était moi qui avait peur de ne pas m'en sortir sans elle, sans eux, de ne plus y arriver, et que c'était peut-être pour ça que j'avais tendance à passer beaucoup de ses caprices. J'avais l'impression qu'elle avait grandit suffisamment pour arriver à prendre soin d'elle toute seule, pour pouvoir se passer de moi à son tour, par m'oublier comme son frère l'avait fait, et que je n'étais là que pour signer ses relevés de notes, ses autorisations de sorties pour le lycée, ou pour la trimbaler de droite à gauche quand elle en avait besoin. Je m'en voulais de penser de cette façon, mais elle avait grandi, elle était de moins en moins souvent à la maison, et je ne voulais pas la priver de ce bonheur nouveau qu'elle avait l'air de vivre désormais. Je redoutais en silence le jour où elle deviendrait majeure, et qu'à son tour elle revendiquerait sa liberté, et irait voir ailleurs si l'herbe était plus verte qu'à Winnipeg.

« -Ouais...ça doit faire un an ou deux. Je pensais que ce ne serait qu'une lubie, mais finalement ça lui ai resté. J'ai eu le temps de me préparer, trois ans pour ça, tu te souviens ? Alors quoi...tu t'es soudainement souvenu de nous, ou t'es juste venu faire une lessive, et tu comptes te recasser bientôt ? » demandais-je plutôt acerbe, en employant les derniers mots qu'il avait eu avant de claquer la porte de la maison.

Croisant les bras sur ma poitrine dans une attitude défensive, je haussais les sourcils, le toisant d'un regard assez sévère. Même s'il disait qu'il comptait déposer ses valises à la maison, qu'il était de retour et qu'il était bien décidé à rester cette fois, je ne le croirais pas. Il était hors de question que je crois ne serait-ce qu'une seule fois à ses manigances, à ses belles paroles ou à ses promesses en l'air, et je ne me laisserais pas embobiner à coup de sourire en coin et de coups d’œil ravageur. Ça avait été trop dur de le voir partir une première fois, aucune chance pour que je me fasse de faux espoirs, croit à son retour, puis subisse un second départ. Si je ne m'attendais à rien, au moins je ne serais pas déçue. Sans le lâcher des yeux une seule seconde, le fixant d'un regard assez dur, j'attendais sa réponse. A peine Zac eut-il commencé à prendre la parole, qu'un cliquetis de clés se fit entendre dans l'entrée, et levant la tête sur l'horloge murale de la cuisine, située juste au dessus de la tête du jeune Blackbird, je vis qu'il était l'heure à laquelle Skyler rentrait de cours habituellement. Ca allait être la première fois depuis ces trois dernières années que la famille Blackbird allait se retrouver dans la même maison, dans la même pièce, et si j'avais pensé à cet instant bien trop souvent à mon goût ces 1095 derniers jours, j'ignorais comment allait réagir la petite dernière de la famille en voyant son frère réapparaître miraculeusement au milieu de la cuisine. Me passant une main dans les cheveux alors qu'elle annonçait de façon joyeuse son arrivée à la maison, je fixais quelques instants Zac, un peu curieuse, mais aussi angoissée, de savoir comment les choses allaient se passer maintenant.
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MessageSujet: Re: I'm coming home - [Camélia & Skyler]   I'm coming home - [Camélia & Skyler] EmptySam 22 Juin - 13:53


Happy in the club with a bottle of red wine, stars in our eyes 'cause we're having a good time.. Eh eh! Eh eh! So happy I could die.. Voilà la musique qui résonnait dans la salle de bain alors que je me préparais à aller en cours ce matin. Je dansais au rythme de la chanson, ne me souciant absolument pas de l'heure, ni même de ma soeur qui dormait quelques pièces plus loin. Je passais ma main dans ma longue chevelure blonde avant de saisir mon portable. Je m'installais au bord de la baignoire avant d'accéder à mon compte tweeter. J'y laissais un petit quelque chose sur mon mur avant d'aller commenter le statut d'un de mes amis. Je soupirais, je n'avais aucune envie de me rendre en classe, j'en avais assez des cours, les vacances tardaient à arriver, j'en avais assez de voir certaines personnes et surtout j'en pouvais plus de me lever au aurore!!! Bref, je regardais l'heure et m'aperçus que j'allais une fois de plus être en retard en cours de mathématiques. Pourquoi devais-je commencer avec Mr. Robert?? Il me détestait et m'obligeait toujours aller perdre mon temps au bureau des surveillants pour un simple mot d'excuse alors que ce n'était pas non plus comme si j'arrivais avec vingt minutes de retard. Quoiqu'il en soit, j'étais encore en sous-vêtements et je n'avais pas fini de me mettre du mascara. Je courais alors dans ma chambre, attrapais ma robe d'été blanche avant de l'enfiler, je pris mes chaussures à talon noir, les emmenant dans la salle de bain. Je courais dans tout les sens en plus j'avais oublié mes collants dans ma chambre. Bref, je me mis du mascara le plus rapidement possible tout en ne faisant pas de paquet avant de sortir à nouveau de la chambre. Je vis Camilia qui s'adressa à moi. Je ne lui répondis pas allant mettre mes collants, pris ma veste en cuir noir mon sac de cours, enfilais mes talons dans la salle de bain avant de suivre mon aînée au rez-de chaussé. Coucou Lia, excuse-moi, j'ai dû faire un bruit monstre mais j'étais trop occupée à déballer ma vie sur Tweeter.. Tu vois quoi.. Je détournais le regard, légèrement, avant de jouer avec une de mes mèches de cheveux.. Nous nous dirigeâmes vers la voiture de ma soeur avant qu'elle ne me dépose..


Les cours furent mortels.. Il n'était pas du tout question des thèmes abordés dans chacun d'entre eux, non, ce n'était pas du tout cela qui me donnait envie de commettre des meurtres ou de torturer un ou deux lycéens pour compenser ma frustration mais mon anniversaire venait juste de passer et je savais parfaitement qu'après ce dernier, la libération était proche, très proche mais si lente à arriver, si difficile à attendre comme si cette dernière aimaient se faire désirer. Un supplice constant à chaque seconde passé à Kevin High School.. J'avais besoin d'un remontant et comme je ne pouvais pas boire d'alcool, il ne me restait plus que les garçons ou alors le cheerleading mais aujourd'hui, il n'y avait pas entraînement. J'avais séché le cours de littérature pour rester en compagnie d'un séduisant footballeur de dernière année. J'espérais que le lycée n'en informerait pas Lia, je n'avais pas envie qu'elle me prenne la tête pour ça et puis je ne manquais que la littérature après tout, rien avoir avec ce que je voulais faire plus tard. L'heure passait bien trop vite à mon goût mais elle marquait la fin de la journée de cours et tant mieux pour moi. Je n'avais plus qu'à rentrer chez moi, accompagnée de Carter sur son scooter.. J'avais un peu peur de monter sur cet engin, on ne sait jamais après tout mais comme le disait ce dernier, je n'avais qu'à le serrer contre moi et puis de tout façon, que pouvait-il m'arriver de pire que d'avoir du affronter Mr. Robert?? Rien du tout, je ne tomberai pas et pourrais raconter ma folle journée à a soeur sans lui dire que j'avais séché un cours, pas sûre que cette partie là, elle ne l'apprécie..



J'étais arrivée à destination, je remerciais le jeune sportif avant de lui rendre son casque. Je lui adressais un sourire avant que ce dernier ne m'embrasser. J'esquissais un sourire.. Je n'avais pas signé de contrat de mariage avec lui, il devait croire que j'étais à lui mais loin de là, je n'étais pas une fille facile à satisfaire. On avait bien rigolé mais il était tant de passer à autre chose et puis les lycéens, ce n'était ps vraiment ma tasse de thé seulement quand je m'ennuyais, il m'était dans ce cas là uniquement utile. Je me dirigeais vers la porte d'entrée avant d'introduire ma clé dans la serrure ouvrant cette dernière. Je refermais derrière moi avant de balancer mon sac de cours à l'entrée. Je vis un sac à dos près de l'escalier mais je ne fis pas vraiment attention. Je me dirigeais vers la cuisine, il y avait un jeune homme devant l'entrée de cette dernière, il me tournait le dos et je n'arrivais pas à savoir de qui il s'agissait. Ma soeur me regardait, j'entrais alors dans la pièce tout enthousiasme, un grand sourire, interrompant surement leur conversation. Je passais à côté de l'inconnu et lui lançais un simple.. Bonjour! Sans même regarder de qui il s'agissait avant d'enchaîner me dirigeant vers le frigo en sortant une petite bouteille d'eau. Camy, tu ne devineras jamais comment je suis rentrée à la maison! J'ai eu une de ces journ.. Je ne pus poursuivre ma phrase au moment où je me retournais, reconnaissant le jeune homme.. Paul.. Mais qu'est-ce que mon frère faisait là?? Il nous avait abandonné trois ans en arrière et maintenant, il se trouvait dans la cuisine de la maison familiale, à me regarder et ma soeur aussi me regardait.. On dirait que quelqu'un m'a envoyé un cadeau empoisonné par la poste..   Je n'en veux pas!! Quoique je ne suis même pas sûre qu'il soit là pour ça et même qu'il s'en souvienne.. Tu as quelques jours de retard.. Je déglutis en regardant celui que j'avais toujours admiré depuis que j'étais petite, celui que je venais voir quand ça n'allait pas, celui qui était toujours là quand j'avais besoin de lui.. Où était-il passé depuis tout ce temps? Pas un seul mail, ni coup de téléphone, une simple lettre, rien de rien.. Je le regardais avec un tel mépris, je le détestais et je n'avais aucune envie de le voir. 
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MessageSujet: Re: I'm coming home - [Camélia & Skyler]   I'm coming home - [Camélia & Skyler] EmptyMar 25 Juin - 14:57

« I'm coming home. »
Il massait toujours sa joue brûlante sous ses doigts et certainement toujours aussi rouge. La claque de Camélia l'avait un peu sonné et même si il savait qu'il l'avait bien mérité, c'était la première fois que sa grande sœur avait levé la main sur lui. Il sentait bien la douleur aussi. Mais, c'était surtout sa fierté qui en avait pris un sacré coup. Sa plaisanterie n'eut pas le don de faire son aînée qui le fixait d'un regard rempli d'amertume, en pensant sans doute qu'elle aurait du frapper aussi fort sur l'autre joue pour qu'aucune ne soit jalouse. Isaac ravala son sourire en l'écoutant parler avec son ton rude et austère, ses bras croisés et son attitude presque sur la défensive. Ce n'était pas gagné. Il prenait son absence de trois ans en pleine face, comme une bombe inattendue. Il savait que Camélia lui en voudrait mais il ne pensait pas qu'elle lui en voudrait autant, qu'elle l'avait rangé dans la même catégorie que celle de leur mère, ce qu'il détestait par dessus tout. Il n'avait pas pensé aussi que cela le blesserait autant, le fait qu'elle croyait qu'il n'était que de passage, seulement pour laver ses fringues, qu'il s'était soudain souvenu d'elles et qu'il était passé par hasard avant de retracer la route. Il entendait bien qu'elle appuyait sur la dernière phrase. Tu comptes te recasser bientôt ? C'était précisément ce qu'il lui avait lancé lorsqu'il était parti. Pas la moindre explication, un simple 'je me casse' avec un sac à dos sur l'épaule, aucune accolade, aucun au revoir larmoyant et surtout aucun regard en arrière. Il avait l'impression d'être un gosse qui venait d'être pris la main dans la boite à bonbons et qui se faisait gronder. Il ne savait que dire pour s'excuser. Il n'était plus un gamin, et ce n'était pas une petite bêtise qu'il avait fait, mais une grosse connerie qui dévoilait son total égoïsme. Il était comme sa mère, seulement il n'arrivait pas à se l'avouer, il ne voulait pas, définitivement pas. Alors il restait silencieux, comme un enfant pris en faute, en baissant la tête, n'arrivant pas à soutenir le regard sévère de sa sœur.
Il essayait en vain de se rappeler toutes les excuses qu'il s'était inventé, tout les mots qu'il avait préparé pour alléger la situation, mais plus rien ne lui venait en tête. Il sentait seulement le regard fixe de Camélia qui attendait une réponse, qui le fusillait sur place. Isaac releva la tête doucement, et tenta un sourire de circonstance qui se transforma rapidement en grimace en voyant sa sœur toujours aussi froide et insensible. Cela ne marcherait jamais, il fallait qu'il trouve rapidement quelque chose à dire. Il ouvrit la bouche, prêt à dire n'importe quoi, quand il entendit la porte de l'entrée s'ouvrir, et referma la bouche soulagé. Sauvé par le gong comme on dit. Cette expression prenait tout son sens dans la cuisine familiale. Mais, en voyant l'air angoissé et anxieux de Camélia, le jeune Blackbird se rappela subitement qu'il avait une autre sœur, et que celle-ci était certainement en train d'arriver. Déjà qu'il avait du mal avec l'une, cela n'allait pas être plus simple avec l'autre. Il ne se retourna pas en entendant les pas de Skyler dans la cuisine, restant immobile jusqu'à ce qu'elle passe à côté de lui, en le saluant sans le regarder, avant de se tourner vers Camélia, joyeuse et détendue pour lui raconter sa journée. Et le drame lorsqu'elle le vit. Isaac ne cherchait plus à sourire, cela n'en valait pas la peine. Il lisait dans les yeux de sa petite sœur tout le mal qu'il lui avait fait en partant. C'était encore pire que Camélia, il y lisait même de la haine. Il se demandait d'abord de quoi elle parlait, un cadeau empoisonné, avant de se rappeler de son anniversaire. Le 31 mai, il n'avait pas oublié. Bien sûr qu'il s'en souvenait tout comme de la date de celui de son aîné, le 14 février. Il arrivait seulement quelques semaines après les 17 ans de sa sœur, et cela n'était pas pour lui faire plaisir. C'était fou de voir qu'il avait quitté une petite fille solitaire et de voir maintenant une jeune femme avec un sacré caractère.
Il n'avait pas vraiment choisi le bon moment pour partir, ou plutôt fallait-il dire qu'il avait choisi le pire. Leur père venait à peine de mourir, Skyler avait eu un accident de voiture qui avait coûté la vie à son copain de l'époque et lui s'était cassé sans le lui dire quelques mois après. Normal qu'elles lui en veuillent. Mais, il n'avait pas pu faire autrement, c'était trop pour lui. Il ne leur avait jamais dit combien il avait été touché par l'abandon de leur mère, davantage encore par la mort soudaine de leur père, et de voir ensuite Skyler risquer sa vie, cela avait été la goutte de trop. Il ne pouvait pas endurer un autre départ alors il avait anticipé en faisant le sien. Ce n'était pas l'idée du siècle mais elle lui avait paru excellente à ce moment là. Il ne regrettait rien car cela lui avait permis de voyager, de rencontrer des personnes qu'il n'aurait jamais pu rencontrer autrement, mais cela valait-il le coup face à l'abandon des deux personnes qui comptait le plus pour lui ? Il en doutait en les voyant face à lui dans la même posture, attendant qu'il s'exprime en sachant bien que l'une d'entre elles sortiraient sans doute directement les griffes. Et il mettait une pièce sur la dernière, bien que la première l'avait déjà surprise en lui foutant une claque. « Je suis désolé. Vraiment. J'aurai pas du partir comme ça. ». Il ne savait pas quoi dire de plus. Par réflexe, il passa sa main dans ses cheveux et se mordit l'intérieur de sa lèvre inférieure dont il sentait qu'il l'avait déjà mordu bien trop de fois depuis qu'il était là. Cela lui lançait mais pas encore assez pour qu'il décide d'arrêter. « Si vous voulez pas que je reste ici, je comprendrais. Je vais prendre une chambre dans le centre... », dit-il en leur faisant un sourire timide puis fit quelques pas en direction de l'entrée avant de se retourner. « Puis, Sky', il y a pas un jour où je n'ai pas pensé à toi et à Lia'. ».
Sur ces mots, il alla dans l'entrée et ouvrit sa valise pour en sortir deux sacs poubelles avant de les ramener dans la cuisine. Bon, ce n'était pas vraiment dans l'idéal, ni très joli au visu mais dedans se trouvait tout ce qu'il avait acheté pour elles ces trois dernières années en ne sachant pas si il allait avoir l'occasion de leur donner un jour. Il y avait plusieurs boîtes à chaussures à l'intérieur pour chacune des villes qu'il avait visité. Tout était en double et identique. Pour New York, il avait décoré la boîte de plusieurs images de la ville et avait glissé dedans une mini Statue de la Liberté, un mini pont de Brooklyn, un mini Empire State Building, une boule de neige avec Central Park, une carte postale où il leur avait écrit de là bas qu'il n'avait jamais envoyé. Au fond, il y avait même un sweat et une tasse I love NY et une casquette de baseball. Il avait fait la même chose pour Londres, une boîte décorée des éléments phare de la capitale anglaise avec à l'intérieur, un petit Big Ben, un petit bus rouge, une petite cabine téléphonique rouge, une tasse à l'effigie des jeunes mariés britanniques bien kitsch, divers autres trouvailles, une nouvelle carte postale écrite mais jamais envoyée et au fond la même coutume, un sweat I love London et un tasse. C'était également le cas pour Paris, avec une petite Tour Eiffel, un petit Arc de Triomphe, plusieurs copies de tableaux du Louvre, un petit Notre Dame et toujours une carte postale, un sweat et une tasse I love Paris. Puis, pour Sydney, l'opéra en miniature, divers autres choses et une petite peluche d'un kangourou et d'un koala, puis une carte postale, un sweat et une tasse I love Sydney. Il était certain qu'il oubliait encore pleins de choses, comme la boite pour Los Angeles ou le chapeau de cow boy qu'il avait acheté à chacune de ses sœurs à Dallas mais cela ne lui venait pas. Il y avait tout et rien dans ces deux sacs poubelles, tout en double, assez pour leur faire partager ce qu'il avait vécu du moins qu'elle voit quels pays il avait traversé. Sans un mot, il leur tendit à chacune un sac poubelle où tout était entassé. « Ce n'est pas pour me faire pardonner, ni pour que je reste ici. Ce sont seulement des trucs que j'ai ramené pour vous, pour que vous voyez que je vous ai pas oublié... ». Et il resta stoïque pour voir leur réaction.


Dernière édition par P. Isaac Blackbird le Mer 17 Juil - 14:43, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: I'm coming home - [Camélia & Skyler]   I'm coming home - [Camélia & Skyler] EmptyDim 30 Juin - 18:15


Il s'en étaient passées des choses dans cette cuisine depuis que nous y vivions, des bonnes comme des plus mauvaises. Je me souviens y avoir eu une tonne de fous rires, y avoir noyé mes chagrins dans des litres de café ou de crème glacée, y avoir passé des heures à réviser mes cours. C'est dans cette cuisine que nos parents nous avaient annoncé un matin de septembre que nous allions avoir une petite sœur, et c'était dans cette même cuisine que Zac et moi nous étions retrouvés après le départ de notre mère. Il semblait que c'était l'endroit idéal pour parler des départs précipités des Blackbird. Cette pièce avait eu son lot de rires, de joies, de larmes, et comme ça n'allait plus tarder, de cris. Les pas se rapprochaient, alors que Skyler se dirigeait vers la cuisine pour me rejoindre afin de me raconter sa journée comme bien souvent, et très certainement à sa plus grande surprise, son frère. Elle traîna quelques instants quasi insoutenables dans le couloir, puis aussi prévisible que cela l'était, la demoiselle fit son entrée dans la pièce, un large sourire sur les lèvres. Elle ne fit pas attention à Zac, étant sûrement à des années lumière de penser que celui qui lui tournait le dos était le même que celui qui le lui avait déjà tourné trois ans plus tôt. Je tentais un sourire contrit alors qu'elle commençait sa phrase, redoutant l'instant où elle sortirait la tête du frigo, et où son regard se poserait sur le visage de son frère. Et lorsqu'elle se retourna, je ne pus m'empêcher de faire plusieurs fois la navette entre les deux frangins, redoutant ces retrouvailles inattendues. Ses yeux furent froids, méprisants, alors que par ses paroles, elle disait ne pas vouloir de la présence de Zac, prétextant qu'elle n'en voulait même pas comme cadeau empoisonné pour son anniversaire. Sky avait eu 17 ans quelques semaines plus tôt, et comme les trois dernières années, nous l'avions fêté en tête à tête. Personnellement, je détestais les anniversaires, pas tant comme beaucoup de personnes parce que je refusais de célébrer le temps qui passait et le fait qu'on vieillissait, mais parce que certains anniversaires étaient beaucoup plus difficiles à vivre que d'autres. L'ambiance a la maison était toujours beaucoup plus morne lorsqu'on approchait de la date d'anniversaire de notre père, et je me sentais ridicule à chaque fois que je pensais à l'âge qu'il aurait sans cette stupide crise cardiaque. Et en pensant à l'anniversaire de celui qui nous avait élevé, il était dur de ne pas penser non plus à la date à laquelle nous l'avions mis en terre. Je nous revoyais chaque année à la même date devant la tombe de notre père, un bouquet à la main, je me souvenais même m'être imaginée le jour où j'y retournerais seule parce que Sky aurait suivi les pas de Zac.

La rancœur de notre sœur était perceptible, bien plus que la mienne, et elle le fixait avec le même air froid que moi quelques instants plus tôt. J'ignorais quoi dire, n'ayant pas vraiment non plus envie de m'immiscer dans une histoire qui, je le voyais d'ici, allait mal se terminer. Serrant la mâchoire jusqu'à en avoir mal, je ne prononçais pas un mot lorsque Zac présenta ses excuses, me contentant simplement de le regarder toujours de la même façon. J'avais imaginé cet instant des centaines de fois, et pourtant je trouvais ses paroles vides, creuses, incapables d'alléger le poids sur mes épaules. Il pouvait être désolé, se répandre en excuses autant qu'il le voulait, rien ne rattraperait l'erreur qu'il avait commise, ou le mal qu'il avait pu faire. Il annonça qu'il ne voulait pas nous imposer sa présence, et qu'il se prendrait une chambre dans l'un des motels de la ville. Puis il s'éloigna ensuite vers la porte de la cuisine, alors que je tournais vers Skyler un regard perplexe, mais c'était sans compter sur le fait que le jeune homme reprenne la parole. Et voilà, typique de Zac. Ce garçon avait toujours su passer de la pommade comme personne d'autre, surtout après avoir fait une connerie, et pourquoi ne l'aurait il pas fait aujourd'hui aussi avec ses sœurs, sachant ce qu'il avait fait. Paul avait élevé l'art d'embobiner les gens à un tel niveau que j'avais parfois du mal à faire la part entre les moments où il était sincères, et ceux où il montrait tout son talent pour arriver à ses fins.

Et sur ses paroles, et sans même nous laisser le temps de réagir, il quitta la pièce, et s'éloigna de quelques pas, avant de farfouiller dans ses affaires, et de revenir. J'étais déjà prête à lui dire que si il avait vraiment pensé à nous, il aurait pu se manifester, annoncer au moins qu'il n'était pas mort, mais le voir réapparaître avec deux sacs poubelle me coupa net la parole. S'il comptait laisser ses détritus ici en pensant que la gentille Lia débarrasserait le tout sans un mot, il avait largement sous estimé mon caractère. Pourtant, en l'entendant reprendre la parole, je ravalais mes paroles acerbes, alors qu'il nous tendait les sacs qu'il disait remplis de souvenirs qu'il nous avait acheté au cours de sa folle aventure. Il avait peut-être un peu pensé à nous finalement. Ceci dit, il aurait pu ramener ce qu'il voulait, ça non plus ça ne comblerait pas son absence. Je me contentais de hausser un sourcil, sans bouger, alors que notre sœur ne bougeait pas non plus, Zac restant ainsi, les bras tendus, sans un mot.

« -Des souvenirs, c'est original. C'est bien gentil et mignon tout ça, mais t'as pas répondu à ma question Isaac. Qu'est ce que tu fais ici ? Tu pensais que t'allais juste arriver comme ça, qu'on allait se serrer dans les bras et qu'on irait manger au resto pour fêter ça ? Excuses-nous de pas sauter de joie, mais trois ans sans nouvelles, ça fait long quand même ! »

J'essayais d'être moins dure que précédemment, même si j'étais toujours aussi furieuse après lui, même si ses paroles m'avaient un peu décrispée. Et puis, regardez-le avec son air malheureux et ses pauvres sachets pendants au bout de son bras. Déglutissant, je détachais péniblement mes bras l'un de l'autre, puis le tendais lentement vers le sac sans quitter notre frère des yeux. Je n'avais pas spécialement envie de lui montrer que j'étais prête à tout lui excuser aussi facilement, mais je savais que Sky ne ferait jamais le premier pas, si bien que je mettais mon ressentiment de côté, du moins quelques secondes, et attrapais le sac, le posant par terre à mes pieds.

« -Pas besoin de prendre une chambre en ville. Même si t'es parti, ça reste ta maison. T'as besoin que je te montre où est ta chambre, et que je te fasse le tour du proprio, où t'as encore quelques souvenirs ? » demandais-je en croisant une nouvelle fois les bras sur ma poitrine.

Même si je ne sautais pas autant de joie que ce que j'aurais du en le voyant revenir, je ne me voyais pas le mettre à la porte de la maison pour autant. Il avait grandi entre ces murs, et je pouvais imaginer la déception de notre père si on avait mis son fils à la porte de la maison, alors qu'il avait nulle part ailleurs où aller. Et de toutes façons, ce n'était pas dans ma nature de tourner le dos aux gens. Il venait à peine de rentrer à Winnipeg, et je doutais qu'il ai gardé contact avec qui que ce soit susceptible de l'accueillir pour une nuit ou deux, ou du moins pour le temps qu'il allait rester en ville. Je tentais de rester mesurée dans mes paroles, ne voulant pas monter le ton ni m'énerver, me doutant que Skyler ne tarderait certainement pas à le faire pour nous deux.
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