Sujet: «Faster, Stronger, Better, Worker» ♪ Raphaël & Sky Mer 6 Mar - 18:00
Raphaël & Sky
23:30 – Il était tard, très tard. Et pourtant, on pouvait apercevoir une jeune demoiselle dans ce bar. Elle était assise et courbée sur la table. On pouvait distinguer, quelques bouquins disposés négligemment sur la surface plane. Elle travaillait. Étonnant me direz vous, et pourtant elle en offrait l'image, se dessinant sur le fond coloré, et mouvant du bar. Le bruit était à son comble, le brouhaha émergeait de part et autre de la pièce, si grande soit elle. La musique emportait ses rythmes de tous côtés, dans chaque recoin il était difficile de ne pas esquisser un mouvement de danse, ou un semblant. Pourtant elle était là, immobile sur son travail, si concentrée. Je déteste ce devoir, je déteste ces études, je déteste ce temps perdu, pensais-je. Le bar était le seul endroit auquel je pouvais penser librement. D'ailleurs je viens souvent ici, ma demeure ne suffit pas, trop de tentations poussées à leurs extrêmes. Oui, j'arrive à trouver un rythme de travail, malgré que je fasse tache dans ce décor. C'est pourquoi on m'avait attribuée ce petit coin, modeste pourtant, qui m'offrait la vue sur le dehors, sombre certes, mais réconfortant. J'avais un devoir sur le droit, et j'avais bouffé du code depuis maintenant cinq heures. Je fermais les yeux, mon dos rencontra le dossier de la banquette, je soupirai. Cette atmosphère, c'était un peu comme si je revivais l'Inde, la maison toujours animée, c'est ça qui me manquait. Je m'étais promis d'avoir un boulot convenable, remarquable, pour pouvoir revenir au pays. En faisant du droit, j'exhaussais un peu les vœux de ma mère, sa passion ratée, et c'est moi maintenant, qui la ranimais. Et je morfle. Je n'avais tout de même pas fait ça par dépit, bien au contraire, je maîtrisais tout, mais, comme toute chose qu'on consomme trop longuement, cela commençait à se consumer. J'en venais, et c'est normal, à rejeter mes bouquins devant moi. Je devais m'accorder une pause, même si, en grande perfectionniste, j'allais pleurer ces quelques minutes d’oisiveté. Mes yeux se rouvrirent. Ma tête se penchait vers un groupe qui dansait. Je souris. J'avoue que ce bar est l'un de mes préférés de la ville, pour son ambiance, son animation mais aussi pour ses serveurs. La première fois que j'étais venue ici, je m'étais comportée comme l'une de ses filles pourries gâtées. J'avais effectivement pris pour cible un des serveurs, Raphaël, une cible de mon cœur sans doute. Alors pour me l'accaparer, j'avais tout fais, les phrases futiles, les regards persistants ; non je n'y arrivais pas. J'en étais même venue à m'humilier. Oui Raphaël et moi, ce n'était qu'un jeu, un jeu comme certains frères font à leurs sœurs. Il était un peu le frère que chacun souhaiterait, doux et provoquant à la fois, énervant et attachant... Pourtant j’espérais son absence. A coup sûr, il se moquerait de moi s’il me voyait ainsi. Tiens c'est lui qui vient avec la commande. Et si je me cachais derrière l'un de mes livres ?
Sujet: Re: «Faster, Stronger, Better, Worker» ♪ Raphaël & Sky Sam 9 Mar - 14:14
Je crois que l'humanité est née d'un conflit, c'est peut-être pour ça qu'en chacun de nous vit un être obscur. Certains le laisse s'épanouir, d'autres n'ont pas le choix, d'autre encore le combattent. Mais finalement, il est aussi naturel que l'air que nous respirons. Il arrive un jour où chacun de nous est forcé de regarder la vérité en face, la vérité... de ce que nous sommes
my friend is a bitch
La sonnerie stridente de mon réveil me fit sursauter dans mon lit. J'ouvris les paupières douloureusement, passant ma main sur mon visage endormit. Je bougeais mes jambes, étirant mes muscles. Un coup d’œil vers le réveil : 6h00. J'appuyais violemment sur le bouton afin de faire taire cette machine du diable. Kelsey remua quelque minutes mais sa respiration ne changea pas. Elle dormait toujours. Aussi silencieusement que possible je sortis de mon lit et me mis debout étirant cette fois mon dos douloureux. J'enfilais mon pantalon de jogging et me glissais hors de la chambre sans bruits. Je me fis un café corsé et allumais la télé histoire de l'avoir en bruit de font. Silas devait encore roupiller ou alors il dormait dans le lit de sa nouvelle conquête. Je marchais dans le couloir, ma tasse à la main, écoutant attentivement à sa porte. J'étais finalement une mauvaise langue : il était déjà réveillé et je l'entendais jouer de la guitare doucement. Je secouais lentement la tête et entrais dans la salle de bain. Je pris ma douche, m'habillais et retournais dans le salon afin de laver ma tasse et la ranger. Coup d'oeil sur l'horloge : 7h00. Ni une ni deux je pris mes affaires de cours et me rué à l'université. La journée passa lentement, trop lentement à mon goût. Je n'étais pas très motivé aujourd'hui. Je m'étais couché tard la veille et je n'avais pas mon quota de sommeil. J'étais devenu un zombie et je devais encore travailler ce soir. Même pas le temps de décompresser en rentrant chez moi. Nouvelle douche, baiser pour ma petite amie et j'étais déjà repartis au lobby pour prendre mon service. J'arrivais pile à 17h30 et ma patronne m'accueillit avec un grand sourire. J'enfilais mon costume de parfait serveur avant de mettre en place les tables, finir les paniers de verre, en mettre de nouveau, refaire le stock dans les frigos, aider le cuisto si il avait besoin d'aide, nettoyer le bar, ranger les bouteilles, sécher les verres, vider les poubelles, mettre du stock de bouteille sous le bar et fumer ma clope tranquillement dehors avant le grand boom. Il ne tarda pas à arriver. 20H00 la salle était déjà complète et je courrais partout. Les allées retours entre la salle, le bar et la cuisine étaient épuisant mais je commençais à en avoir l'habitude maintenant. Je n'avais pas une minute à moi. Même aller pisser m'était interdit pour le moment. Nous n'étions que deux serveurs pour une cinquantaine de tables, autant dire que nous n'avions pas le droit de traîner. C'était une question de survie pour l'autre serveur qui devait – dans ses cas là – gérer toute les tables tout seul. Autant dire que ce n'était pas très sympa pour son collègue de l'abandonner de cette façon aussi lâche, même si nous y avions tous pensé un jour. 22H00 quelque tables se libérèrent, aussitôt reprises par d'autres clients. Je soufflais sans m'en rendre compte et Nunue me tapota gentiment l'épaule en riant. « C'est bientôt terminer Raphaël, courage » Je la remerciais sans rien ajouter de plus, j'étais juste vanné. L'heure passa rapidement encore une fois mais les clients disparaissaient au fur et à mesure, permettant à mes pieds douloureux de se reposer quelque minutes. Je jetais un coup d'oeil dans ma salle, histoire de voir si des gens avaient besoin de quelque chose en particulier, si il fallait prendre des commandes ou simplement ramasser des verres vides. C'était toujours ça de gagner et j'étais près à tout afin de finir plus tôt. « Raphaël, commande pour la table 206 cria le cuisto en me tendant le plateau. Je le pris et me dirigeais d'un pas vif vers la table en question. Qu'elle ne fut pas ma surprise lorsque je découvris, légèrement camouflé derrière son livre, la cliente la plus folle de toute cette foutu région : Sky. Elle avait beau être suffisament caché, une chevelure comme la sienne ne s'oubliait pas. Il n'y avait qu'une fille originaire d'Inde pour avoir des cheveux aussi sombres. «Non mais je rêve ! » murmurais-je en posant le plateau sur sa table. « C'est pas que tu es entrain de bosser si ? Non parce que tu en donne vraiment l'impression et.. comment dire... je ne savais même pas que tu savais lire. déclarais-je en souriant. Cette fille était une véritable chieuse. Je l'avais rencontrée pour la première fois ici même et elle avait tenté par tous les moyens de me faire céder à ses avances ridicules. A une époque, j'aurais peut-être put craquer pour son visage d'ange et son sourire ravageur mais depuis que Kelsey était entré dans ma vie, elle éclipsait tous les canons de beauté que je rencontrais parfois par hasard. Notamment Sky. Je l'adorais et je la détestais en même temps. Je n'avais jamais connue une fille aussi... aussi... agaçante. Notre relation n'était désormais qu'un jeu, celui qui provoquera l'autre en premier, celui qui le fera s'énerver d'abord. C'était parfois tellement drôle de discuter avec elle . Ses réactions était à chaque fois magique. Et j'attendais la prochaine avec impatience.
made by pandora.
Invité
Sujet: Re: «Faster, Stronger, Better, Worker» ♪ Raphaël & Sky Ven 15 Mar - 7:50
Raphaël & Sky
La silhouette de Raphaël se dessinait distinctement. C’était bien lui qui allait m’apporter la commande. Je souris rien qu’à cette simple pensée. Car il y a de ses petits bonheurs qui vous valent du bien, qui font de votre existence la plus agréables des sensations. Oui, ma vie n’a pas été toujours si tendre, oui j’ai toujours lutté contre un passé, que j’ai, sans cesse, voulu changer. J’ai trop longtemps joué à l’apprentie magicienne : Mickey lui a bien réussi à recadrer ses balais dans Fantasia, moi, je n’ai fait qu’a atténuer la douleur. Ces études, c’est le seul moyen de me rapprocher de ma mère, de fermer les yeux, de voir à travers les mots qui se dessinent sur ce papier rêche, des sentiments dégoulinant de tristesse. Un parent, une personne finit toujours par vous manquer, nécessairement. Mes yeux se baissèrent sur les bouts de papiers, les indices sensibles de l’inconsolable. Mes doigts glissèrent sur le papier, puis mon corps se pencha, mes bras se croisèrent pour accueillir ma tête lourde de pensés. Mon livre de code constituait une forteresse. Mais j’étais déjà ailleurs, je regardais déjà la fenêtre, les yeux dans le ciel. J’étais épuisée. Alors pendant quelques secondes, je fermais mes yeux, je laissais la musique m’envahir simplement et ses images si délicieuses défiler sur l’écran noir de mon imagination Je me revoyais en Inde, je me revoyais au côté de mon frère, mais le plus surprenant, je me revoyais près de Jagger. Je me souvenais de cette soirée passée dans une des boites de nuits de mon ancienne ville, avant que je ne vienne ici ; Nous étions tous les trois, mon frère, Jagger et moi. C’était ma première virée en boite de nuit. Non pas parce que je ne connaissais pas le concept, mais en Inde, ce n’est pas la première chose que tu fais. Les boites de nuits en Indes, c’est comme se donner un genre, paraître plus occidentale, se rapprocher ou se détacher de certaines valeurs. Je ressentais le sentiment qui m’avait animé ce soir là, les frissons de joie, d’ivresse, les sensations de l’alcool, de la musique. Mais celle que j’aimais revire, c’était ce moment, où totalement épuisée, bercée par les remous de la voiture, que conduisait mon frère, mon corps bascula vers l’inconnu, s’échouant négligemment sur les rivages des songes. Ma tête avait rencontré les épaules de Jagger, je sentais son parfum, comme on sentirait l’odeur salée de la mer. Et cela était agréable, Plus agréable encore, son souffle, comme le vent caressant avec une extrême douceur ma peau, ses doigts suivant la courbe de ma joue, de mes lèvres. Je m’étais endormi ce jour là, avec des images pleines de bonheur et d’ivresse, grisée par un nouveau sentiment de liberté qui s’offrait à moi.
«Non mais je rêve ! »
Cette voix, douce me réveilla. Mes yeux se rouvrirent et ma tête bascula négligemment vers lui. Comme un enfant qui venait de se réveiller, j’esquissais un petit sourire avant de me redresser lentement sur mon siège.
« C'est pas que tu es entrain de bosser si ? Non parce que tu en donne vraiment l'impression et.. comment dire... je ne savais même pas que tu savais lire. »
Sa remarque ne m’avait pas étonnée. A vrai dire, j’étais habitué à ses remarques, c’était un peu notre « Bonjour, comment ça va » des gens normaux, sauf que pour nous c’était un peu plus violent.
« Bonsoir Raphaël » finis-je par dire en attrapant mon verre, « Oui ces livres ne sont pas de la décoration, et oui je sais lire. Au fait, tu as prévu un autre emploi pour ton avenir… ah oui j’oubliais, tu n’as pas d’avenir. »
Ma phrase était assassine, mais c’était comme ça, que l’on fonctionnait. Et encore, je décidais d’aller plus loin. En prenant un gorgé du cocktail, je la recrachai aussitôt. Je regarda le verre et haussa la voix, de telle manière à ce que les clients entendent bien mes propos :
« Non mais je rêve ! J’avais précisé un Topicana Blue, et non un Tutti Fruit. Tu savais très bien que je suis allergique aux fraises. Tu veux vraiment ma mort ! »
Après quoi je reposa le verre sur la table, croisa les bras, et lança un regard à Raphaël. Ce regard qui voulait dire « Débrouille toi maintenant ».
