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 Milan&Harper ❧ Papa don't preach...

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MessageSujet: Milan&Harper ❧ Papa don't preach...   Milan&Harper ❧ Papa don't preach... EmptyMar 12 Nov - 15:52


Milan&Harper ◮ Papa don't preach...
Six mètres, le record du monde du saut à la perche féminin, la distance qui sépare l’entrée dans la surface de réparation des cages du gardien, la taille du poisson repêché en Californie le mois dernier… Dix secondes, le record de France du cent mètres masculin, mais aussi le titre d’une chanson de Jazmine Sullivan, ou encore le laps de temps en moyenne entre deux décès des suites de maladie cardiovasculaire en Chine… Six mètres, dix secondes… ce qui séparait Harper de la cuvette des toilettes sur laquelle elle allait se pencher pendant les prochaines minutes, comme chaque matin depuis quelques jours.  L’odeur des œufs, du bacon, des pancakes lui donnait la nausée, elle ne supportait même plus l’idée de prendre un petit déjeuner. Il lui devenait de plus en plus difficile d’expliquer à sa mère pourquoi elle sautait le repas chaque matin, entre les « J’suis en retard m’man, je file. » et les « Non, je me sens pas bien, je prendrai un truc à ma pause. », elle allait bientôt avoir épuisé toutes les excuses de sa liste exhaustive.  Elle sentait son corps changer doucement, déjà plus d’un mois qu’Eli était parti, et si elle était habituée à vivre leur amitié à distance, elle ne l’était pas au silence. Une fois prête, elle prit le chemin du lycée et ne put résister à un envoyer un nouveau texto à son meilleur ami. « Je t’en prie Eli, répond-moi. Comment tu peux me faire ça ? » Elle était à la fois désespérée et en colère contre lui, son binôme, celui avec qui elle se voyait affronter le monde l’avait lâchée au moment où elle en avait le plus besoin.

Lorsqu’elle franchit les portes du lycée, Samara ne manqua pas de lancer sa journée sous les meilleurs auspices. Appuyée sur son casier et entourée de ses copines, elle chercha à provoquer sans discrétion aucune celle qu’elle détestait depuis son premier jour à Pearl Trees. « Tiens, regardez qui voilà, mais c’est Milou ! » Levant les yeux au ciel, Harper continua son chemin, laissant trainer son majeur en direction de la Barbie et de sa troupe de moutons sans pourtant jamais leur adresser le moindre regard. Est-ce que, ne serait-ce qu’une seule journée, on pouvait la laisser tranquille !?! Le suite ne fut guère plus enclave à la bonne humeur, Winslow leur colla une interrogation surprise en mathématiques qui lui donna la migraine, puis on l’envoya au tableau en Chimie, mais l’odeur de cacahuètes qui se dégageait de l’haleine du professeur la rendit malade et elle n’eut d’autre choix que de se saisir de la corbeille en papier sous le bureau et d’y déglutir la pomme qu’elle avait finalement réussie à avaler en chemin, devant toute la classe hilare et écœurée. Honteuse mais également agacée « Qu’est-ce que vous regardez ? » hurla-t-elle à ses camarades avant de s’enfuir de la salle. Le ciel lui tombait sur la tête, c’était sûr. Elle se précipita dans les toilettes des filles, se débarbouilla le visage. Lorsque ses yeux aperçurent son reflet dans le miroir, elle ne put s’empêcher de remarquer combien cette fille qu’elle voyait ne lui ressemblait plus, elle était triste et désemparée, enceinte et seule… Où était passé la Harper enjouée qui croquait la vie à pleines dents, celle qui ne s’inquiétait de rien car elle avait le bonheur à portée de mains. La réalité venait de la gifler sans y mettre de gants, elle éclata en sanglots, courut en dehors de l’établissement tandis que la cloche retentissait dans les travées de l’école.

Avant que la foule d’élèves commence à se précipiter en dehors du lycée, il fallait qu’elle se calme et sèche ses larmes de crocodile. En attrapant un mouchoir en papier dans la poche avant de son sac, elle en profita pour vérifier ses messages… Rien. Eli n’avait encore une fois pas donné suite à son appel au secours, il l’avait sûrement rayée de sa vie, elle et… le bébé qu’elle avait dans le ventre, leur bébé. C’en était trop, ses yeux s’emplirent à nouveau de larmes, elle était plus que jamais dans la merde, et elle n’avait personne à qui en parler, personne pour dire à une jeune fille de dix-sept ans ce qu’elle devait faire, personne pour lui dire que tout irait bien malgré tout, personne… Elle n’avait plus personne.
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Dernière édition par O. Harper Barnes le Dim 22 Déc - 13:48, édité 1 fois
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Milan D. Hastings


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MessageSujet: Re: Milan&Harper ❧ Papa don't preach...   Milan&Harper ❧ Papa don't preach... EmptyLun 2 Déc - 21:32

papa don't preach...
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Un mal de crâne certain se profilait à un horizon trop proche. Milan passait déjà machinalement une main sur son visage fatigué, espérant par là permettre à ses yeux de rester ouverts. Son dernier cours de la journée semblait de loin être le plus long: entre quelques discours peu convaincus, il lui semblait qu'il aurait pu s'endormir en dictant la transition à ses élèves. Il faisait pourtant de son mieux. Ils n'étaient déjà pas facile à intéresser, si lui-même ne trouvait pas d'intérêt à ce qu'il racontait, il y avait fort à parier que les étudiants n'en trouveraient pas non plus et sortiraient de la classe sans rien avoir retenu de l'heure et demi qui venait de leur être dispensée: aussi le professeur essayait de s'appliquer à trouver fascinantes les métaphores utilisées dans Ruy Blas. Il n'eut l'air réellement convaincu que lorsqu'il arriva à sa phrase favorite -la seule du bouquin qu'il eut pu vraiment avouer aimer, à la vérité. « Notez la fluidité et la logique avec lesquelles les mots s'écoulent. "Madame, sous vos pieds, dans l'ombre, un homme est là - Qui vous aime, perdu dans la nuit qui le voile; - Qui souffre, ver de terre amoureux d'une étoile; - Qui pour vous donnera son âme, s'il le faut; - Et qui se meurt en bas quand vous brillez en haut." » Il en palpitait presque, sentait un frisson parcourir sa colonne vertébrale de haut en bas. Il avait toujours trouvé cette phrase affreusement poétique et terriblement magnifique; il l'adorait plus encore depuis qu'il se sentait concerné. Son étoile, à lui, elle semblait bien inaccessible. Enfin l'heure n'était pas à ses problèmes de cœur: pour l'instant il fallait se concentrer sur le cours... dont la fin sonnait au travers du son strident provenant du couloir. « Pour la prochaine fois, retravaillez le discours des ministres. Nous passerons à MacBeth la semaine prochaine pour terminer la séquence de théâtre. » Il doutait à la vérité que les élèves l'écoutent réellement, au travers du brouhaha causé par leur rangement hâtif et qu'il essayait tant bien que mal de couvrir avec une voix pleine, mais quelques oreilles attentives pourraient toujours retenir l'information.

Un café. Il lui fallait un café, à défaut de n'avoir sous la main un cachet d'aspirine. Celui de la machine du lycée n'était certainement pas de la haute qualité, mais il aurait probablement le mérite de le réchauffer avant de ne sortir -et a priori il n'aggraverait pas son mal de tête. Le professeur ne mit pas longtemps à aller le chercher; il mit en revanche un peu plus de temps à se frayer un passage entre les étudiants qui se bousculaient déjà dans les couloirs pour se rendre à leur prochain cours. Un instant, Milan craint de ne se retrouver avec son café sur sa chemise, mais c'est avec une précaution toute particulière qu'il avança à pas de fourmis jusqu'à la sortie. Les couloirs se vidèrent en trente secondes, montre en main: c'était un rituel presque étonnant. Toujours cette même régularité, ce certain chaos qui disparaissait tout aussi rapidement qu'il était apparu. Et étonnamment, le mal de tête s'atténuait avec le bruit de chahuts qui s'évanouissaient entre les murs des couloirs.

Bientôt, Milan fut dehors. Une bise relativement fraîche lui fit resserrer son manteau avant de ne descendre les quelques escaliers de l'entrée du lycée. Une fois en bas, il pensait qu'il allait simplement s'éclipser en direction du parking pour retrouver sa voiture et partir assez rapidement, ayant hâte de rentrer chez lui. Seulement voilà. À peine avait-il fait quelques pas qu'un petit son le retint. Une sorte de soubresaut, de respiration difficile. Il se retourna alors en direction du son, intrigué, les sourcils légèrement froncés. Là, sur le banc, Harper était assise, les yeux rouges, un mouchoir à la main. Elle semblait avoir pleuré. Milan aurait bien supposé que c'était juste une amourette adolescente d'une durée de deux semaines qui s'était mal terminée, une dispute avec une bonne copine qui s'était avérée avoir le même vernis à ongles, un 16/20 au lieu d'un 17... mais ce n'était pas le genre de miss Barnes. Loin de là. Ses larmes à elle, elles ne devaient pas être de crocodile. De toute façon, Milan l'appréciait sincèrement; même si elle avait un chagrin ridicule, si elle avait besoin de lui, il serait là -et encore une fois, il doutait que ses motifs soient futiles. Aussi rebroussa-t-il chemin, faisant quelques pas en sa direction, jusqu'à arriver à hauteur du banc. « Harper? ça va? » En se rendant compte de la stupidité de sa question, il reprit rapidement. « Enfin, non, apparemment, ça ne va pas. Je peux m'asseoir? » Il n'attendit pas vraiment sa réponse, sachant pertinemment que, de toute façon, il ne la laisserait pas seule dans cet état. Il laissa flotter quelques secondes de silence, histoire qu'elle se fasse à l'idée qu'il était là, histoire qu'elle reprenne ses esprits si elle le souhaitait. Il ne voulait pas la brusquer. « Est-ce que tu... tu veux en parler? »


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MessageSujet: Re: Milan&Harper ❧ Papa don't preach...   Milan&Harper ❧ Papa don't preach... EmptyDim 22 Déc - 14:35


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C’était fou comme les sentiments qu’elle pouvait ressentir au plus profond d’elle-même contrastaient totalement avec l’instant présent. Si quelqu’un prenait en photo cet instant T, sûrement que personne ne verrait cette jeune fille assise seule sur son banc à pleurer, mais plutôt des dizaines et des dizaines d’élèves sortant du bâtiment, tous en bandes, à sa chamailler, à rigoler, les uns des livres dans les bras, les autres leur téléphone greffé à la paume de leur main. Même la bande son ne traduirait pas son mal-être, les rires, les gloussements, les cris couvriraient ses sanglots. Pourtant elle était là, le visage entre les genoux, regardant timidement ses camarades aller et venir, les yeux plein de larmes. Elle put apercevoir Samara lui lancer un regard méprisant mais avant que cette dernière ait pu dire quoique ce soit, quelqu’un la rejoignit et l’embarqua dans la direction opposée. Elle l’avait échappée bel, subir une énième humiliation aujourd’hui aurait sûrement eu raison d’elle. En à peine quelques minutes, le lycée s’était vidé, on n’entendait plus rien d’autre que le silence, les feuilles qui volaient, Harper qui reniflait. Elle n’avait pas l’envie ni même la force de bouger, elle ne savait plus ce qu’elle devait faire, dans quelle direction aller, elle avait l’impression d’avoir été emportée par un ras de marée et d’être incapable de refaire surface, que le courant la poussait contre les obstacles la tête la première et que s’ils ne l’achevaient pas, ils la blessaient encore plus à chaque fois, elle était consciente qu’elle se noyait mais pourtant il lui était impossible de faire le moindre geste, elle n’avait plus le force de se battre…

Puis un bruit de pas vint combler le silence, des pas assurés, pressés même… La jeune fille ne leva pas la tête, plongée dans ses pensées… Toujours les mêmes questions se bousculaient encore et encore dans sa tête, et toujours la même réponse… Eli. Elle allait devoir se faire une raison, assimiler le fait qu’il était parti, pour toujours, qu’il ne voulait plus entendre parler d’elle mais pourtant rien n’y faisait, elle n’y arrivait pas, elle avait tellement pris pour acquis qu’il ferait toujours partie de sa vie, qu’il en occuperait sûrement même la part la plus importante. Qu’allait-elle faire désormais ? Elle devait non seulement se remettre du départ de son meilleur ami, faire son deuil de leur amitié améliorée, mais également faire face à cette grossesse seule et ainsi donc à tous les problèmes qui se posent avec. Qu’allait-elle dire à ses parents ? Est-ce qu’elle était prête à  être mère ? Comment allait-elle élever un enfant toute seule ? Et si elle l’abandonnait, serait-elle capable de se regarder dans un miroir ensuite ? Malheureusement, à toutes ces questions, elle n’avait aucune autre réponse, elle était déjà incapable de répondre à un « ça va ? » anodin, comment résoudre toutes les équations de sa vie ? Elle n’avait jamais été brillante en maths qui plus est. « Harper, ça va ? » Tiens, justement, la fameuse question accompagna le bruit des pas de Monsieur Hastings. C’était donc lui qui s’échappait avec véhémence du lycée. Intéressant. Harper avait toujours considérer son professeur comme quelqu’un d’ouvert, très à l’écoute. Lors de leur réunion avec la chorale, il les avait toujours laisser s’exprimer comme il le souhaitait, elle se rappelait encore de ce premier solo qu’elle avait dû présenter devant tous ses camarades, celui qui devait « nous représenter », et cette reprise de Bruno Mars. Si Harper avait toujours eu beaucoup de mal à s’ouvrir aux gens, préférant l’exclusivité de son amitié avec son binôme ou se concentrant sur ses propres passions, elle s’était exposée ce jour-là, grâce à lui, parce qu’elle avait confiance en son enseignant. Mais il y avait une grande différence entre les cours et la vie réelle, en dehors de leur salle de classe.

« Pourquoi faire ? » Répondit-elle en se cachant le visage. Elle n’avait aucune envie qu’il la voit comme ça, et encore moins envie de sa pitié. Elle n’avait rien demandé à personne, ce n’était clairement pas à un vulgaire inconnu qu’elle allait parler de ses problèmes. Une chanson et déjà s’imaginait-il connaître la blonde ? Il avait tort, il ne savait rien d’elle et ne saurait rien, elle n’avait absolument pas envie de raconter sa vie maintenant, et de toute façon, qui s’en préoccupait. Il ne semblait pas l’avoir écoutée, il se tenait à ses côtés, cherchant à comprendre ce qu’il pouvait bien se passer… « Laissez-moi tranquille, vous voulez bien, ça va aller, je vais… » Elle allait lui dire qu’elle s’en remettrait, mais les mots ne sortirent pas. Après tout, elle était persuadée du contraire. Les larmes repartirent de plus bel. Elle aurait aimé se calmer, feindre une petite bricole et s’en aller l’air de rien, mais elle n’en pouvait plus, elle était en train d’imploser, elle s’écroulait sous le poids de tous ces événements. Levant les yeux vers son professeur, elle renifla une nouvelle fois. « Un mouchoir… J’ai juste besoin d’un mouchoir… ».
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MessageSujet: Re: Milan&Harper ❧ Papa don't preach...   Milan&Harper ❧ Papa don't preach... EmptyVen 7 Fév - 20:50

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Si Milan avait choisi de devenir professeur, c'était certes par passion pour la matière qu'il enseignait, mais aussi par passion pour les relations humaines. Il adorait l'idée de voir ses élèves évoluer, les connaître jeunes adolescents et les quitter jeunes adultes. Quelque part, il aimait à croire qu'il les aidait ne serait-ce qu'un peu à se construire. D'ailleurs, il en avait particulièrement l'impression avec les élèves de la chorale, avec qui il passait naturellement plus de temps et qu'il avait tendance à presque couver en tentant de leur donner confiance en eux. Bizarrement, les clubs du lycée avaient chacun leur profil type: vous trouveriez le jeune homme sûr de lui chez les footballers, son homologue féminin chez les cheerleaders, le premier de la classe un peu agaçant dans le club de science... Et qu'en était-il de la chorale? Milan se l'était souvent demandé, puisqu'il n'était pas vraiment objectif sur la question, mais il avait toujours trouvé la même réponse: les autres. Ceux qu'on avait tendance à ne pas regarder parce qu'eux-mêmes ne savaient pas voir ce qu'il y avait de bon en eux. Ceux qui avaient le sentiment d'être rejetés, ceux qui pensaient parfois différemment et à qui on en voulait pour ça. Il y avait tous ceux qui se fichaient des étiquettes qu'on pouvait leur coller, ou ceux du moins qui souhaiteraient qu'elles n'existent pas. De fait, ils étaient tous assez différents, notamment différents en ce sens qu'ils s'acceptaient les uns les autres. Pour le professeur, c'était une source de motivation formidable que d'avoir le sentiment de leur permettre de trouver leur place et d'apprendre à les connaître dans leurs spécificités individuelles.

Il n'avait pas la prétention de tous les connaître parfaitement, et d'ailleurs en cette fin de semestre il avait même l'impression que certains restaient encore un mystère pour lui. C'était le cas de Harper Barnes. Lorsqu'il regardait la jeune fille, il avait le sentiment qu'elle pensait à cent à l'heure, qu'elle avait toujours des idées fortes et construites en moins de temps qu'il ne faut pour le dire; elle réfléchissait, elle pensait, tout le temps, toujours, mais n'en disait rien -ou qu'une infime partie. Il était dangereux de laisser son entourage en savoir trop sur soi; elle semblait l'avoir compris et même plutôt bien intégré. Seulement Milan savait être têtu. Trop parfois.
En l'occurrence, en la trouvant seule sur son banc, il était convaincu qu'il resterait avec elle pour son bien. Il n'avait aucunement l'intention de passer son chemin sans tenter de l'aider, même si elle prétendait qu'il serait inutile qu'il reste. Il s’avérerait peut-être qu'elle aurait raison, mais il s'en fichait. En attendant la preuve qu'il devait partir, Milan resterait, fut-ce contraire à ce que voulait Harper à cet instant précis. Elle tenta d'ailleurs de lui expliquer qu'elle n'avait pas besoin de sa présence, mais cela aurait sonné tellement faux que sa voix tremblante ne put le formuler. Un très léger sourire bienveillant se dessina sur les lèvres du professeur. « Ce n'est peut-être qu'un mythe, mais il paraît que ça fait du bien de parler. » Milan acquiesça, d'un air convaincu. C'était terriblement stéréotypé, comme phrase. D'ailleurs il songea qu'elle ne verrait pas l'intérêt de se confier, à l'instant précis. Elle envisagerait juste que parler de ses problèmes la rendrait faible aux yeux de Milan -c'était tout l'inverse. Il devait la mettre en confiance, mais ce ne serait pas chose aisée dans la mesure où elle semblait atteinte d'un mal profond. « ça vaut ce que ça vaut, mais je sais très bien garder les secrets. » Sur ces mots, il tourna le visage vers elle, l'entendant alors demander un mouchoir. Rapidement, il porta ses mains aux poches de sa veste qu'il tâta à la recherche de kleenex. Il en trouva finalement dans la poche de son jean et sortit le paquet, en extirpant maladroitement un mouchoir avant de ne le tendre à Harper. « Tu vois? je peux être utile! » Affirma-t-il en souriant d'un air de plaisanterie. C'était quitte ou double. Soit elle appréciait le fait qu'il essaie de lui décrocher un sourire, soit au contraire elle penserait qu'il la comprenait si mal qu'il était incapable de savoir quand est-ce que ce n'était pas le moment de plaisanter.

En se réinstallant sur le banc, mister Hastings hésita à ne pas lui laisser le temps de choisir pour quelle option elle allait opter. « T'as raison, c'est chiant de se confier. De dire des mots, je veux dire. C'est plus douloureux qu'autre chose et on a souvent l'impression qu'ils sont presque niais, hm? » En tout cas, c'était ce que lui ressentait lorsqu'il essayait de parler d'un problème. Notamment "je suis fou amoureux de mon ex petite-amie, qui s'avère être ma colocataire, mais elle sort avec notre notaire, j'ai le seum": ça ne reflétait que très mal et dans une proportion infime la douleur qu'il ressentait lorsqu'il se souvenait de son regard vide et pourtant rancunier posé sur lui alors qu'un autre la faisait rire. Non définitivement, les mots en tant que voués à une conversation orale avaient tendance à être utilisés trop banalement; personne ne voulait parler à la manière dont il écrirait un roman. Alors quoi, il fallait écrire une nouvelle pour se confier? Pas forcément. « Les chansons, par contre... les chansons, c'est puissant. Il y en a souvent une qui correspond à nos troubles d'ailleurs, n'est-ce pas? » Là encore il en savait quelque chose. Personne ne vivait la même douleur, mais des paroles parfois générales pouvaient au moins poser une base sinon s'interpréter de manière détaillée. D'un voix protectrice, descendant de quelques décibels, Milan chercha le regard jusqu'à lors fuyant de l'adolescente. « La tienne, ce serait quoi? » Elle ne répondrait peut-être pas, elle ne chanterait peut-être pas. Au moins espérait-il qu'elle y réfléchisse, même si au fond il croyait sincèrement en l'éventualité qu'elle se sente plus à l'aise en chanson. Il l'avait vue une fois seulement se révéler et c'était précisément lorsqu'elle avait interprété la "musique qui lui ressemblait", comme le voulait leur thème de la semaine. Il était plus facile de crier ses soucis en chanson; seuls ceux à qui cela importait sincèrement seraient capables de les entendre. Pour les autres, ce ne serait qu'une succession de notes plus ou moins travaillées; on ne pouvait pas disposer d'une telle liberté avec les mots. On en était esclave; Harper, elle, elle savait chanter.

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